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jeudi 15 février 2018

UNE FÊTE BASQUE À PARIS LE 15 FÉVRIER 1929 (première partie)

UNE FÊTE BASQUE À PARIS EN 1929.


Les Basques de Paris organisent fréquemment des fêtes et ils sont nombreux à y participer.

paris autrefois
THEÂTRE MARIGNY CHAMPS ELYSEES PARIS


Voici ce que narra le journal Le Menestrel, dans son édition du 15 février 1929, au sujet d'une 

fête ayant eu lieu en février 1929 :



"Une fête basque à Paris. 


Au profit du musée basque de Bayonne qui, avec le musée Bonnat et la chocolaterie des Arcades, est un des endroits les plus savoureux de la Côte dite d'Argent, parce qu'elle est tout en or, on a donné au théâtre des Champs-Elysées une fête basque du style le plus pur. Par avance, nous nous méfiions un peu de ce régionalisme théâtral qui aboutit parfois à des spectacles artificiels et fort capables de desservir plutôt que de servir la cause régionale. Mais dès les premières mesures et sitôt que les Compagnies de Guipuzcoa, Viscaya, Soule et Basse-Navarre eurent fait leurs entrées traditionnelles, on sentit bien que ce n'était pas du "chiqué". Et le public, une assemblée magnifique, comme on en réunit rarement dans le Paris d'après-guerre, manifesta par ses ovations qu'il appréciait comme il convenait la précise sincérité de cette manifestation sans romantisme ni fausse couleur locale. Il y avait là, comme on dit, tout le gratin ; mais ce qui n'était pas moins émouvant que l'étalage brillant et paré du parterre, c'était l'entassement aux galeries supérieures des membres les plus humbles de la colonie basque, venus là pour applaudir ce qui leur rappelait la petite patrie et poussant des cris dans cette langue mystérieuse dont les origines se perdent dans la nuit des temps.




bayonne autrefois
MUSEE BASQUE BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le commandant Boissel, directeur du musée basque, expliqua clairement ce qu'étaient les acteurs du spectacle donné pour une fois : laboureurs, marins, pêcheurs, artisans, industriels, artistes, banquiers, mais tous basques, c'est-à-dire tous nobles, unis dans une communauté de race et de goûts. Cette communauté explique l'accent de ces danses, de ces chants dont beaucoup doivent avoir une origine religieuse. Il est impossible de rien obtenir si l'on n'y apporte une sorte de passion et d'idéalisme.



Ce furent tout d'abord les danses populaires du pays basque français, présentées par M. Etcheverry : le charmantack, la gavotte, le saut basque, la danse des Satans, le fandango, la danse des Bâtons, la héguy, la danse du verre, la dantza Luzia, l'Aitzina Phika, dansées alternativement par les Compagnies de Basse Navarre et de Soule. Puis les danses populaires du pays basque espagnol, présentées par M. de Chamberet : Saludo et Ezpata-jokulisua, Broquel Dantza, Banakua, Palos Grandes, Eskasak, Arcos Pequenos, Binakua, Jorrai Dantza, Makhil Dantza-Ianakua, dansées tour à tour par les Compagnies de Vizcaya et de Guipuzcoa. Les unes et les autres, sur l'accompagnement des instruments traditionnels, tambour basque, clarinette, violon, etc. Enfin la Société Saski-Naski nous montra une suite de tableaux animés, chantés et dansés, qui nous firent penser aux anciens spectacles coupés de la Chauve-Souris : les Pêcheurs d'anguilles à Nervion, Kaxa-Zanka, Dans la Cidrerie, Ezpata-Dantza. 




danse gros batons
OLDARRA DANSE DES GROS BATONS
PAYS BASQUE D'ANTAN



tardets autrefois
DANSE DES SATANS
PAYS BASQUE D'ANTAN





DANSE BASQUE AUTREFOIS
FANDANGO
PAYS BASQUE D'ANTAN


Il y a là des chanteurs aussi prodigieusement habiles que ceux des choeurs russes. Et des danseurs qui, pour l'élasticité, le rebondissement, les entrechats, la savoureuse originalité, pourraient être proposés en exemple à certains de nos danseurs professionnels. Tout au plus peut-on leur conseiller, dans les moments où ils attendent leur tour, sur la scène, des attitudes plus étudiées, moins affaissées. Il ne faut pas, dans ces moments-là, faire songer à la laideur des Sociétés de gymnastique, mais en imposer par une tenue noble qui donne à espérer, par la suite, toutes sortes de possibilités chorégraphiques. Mais c'est là une petite faute facile à corriger. La preuve est faite. Chaque fois qu'on voudra s'en donner la peine, on pourra montrer que le folklore français est une mine inépuisable pour l'artiste, un fond où l'on trouvera de quoi régénérer le classicisme appauvri, une richesse nationale savoureuse et variée à opposer aux pauvretés internationales, insipides et monotones. Pourquoi ne pas accorder à cet ordre de choses françaises la même créance que si elles avaient une origine russe ou nègre ? Pourquoi une oeuvre basque, bretonne, savoyarde, provençale, auvergnate flamande, bourguignonne ou normande n'aurait-elle pas une vibration aussi intéressante qu'une valeur métèque et dont nous ne saurons jamais, au juste, si elle est une mystification ou un bluff ? Pourquoi l'Opéra, par exemple, n'organiserait-il pas, dans cet esprit, une saison française des danses, de chants et de spectacles régionaux ?"



A suivre...



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