UNE FÊTE BASQUE À PARIS EN 1929.
Les Basques de Paris organisent fréquemment des fêtes et ils sont nombreux à y participer.
THEÂTRE MARIGNY CHAMPS ELYSEES PARIS |
Voici ce que narra le journal Le Menestrel, dans son édition du 15 février 1929, au sujet d'une
fête ayant eu lieu en février 1929 :
"Une fête basque à Paris.
Au profit du musée basque de Bayonne qui, avec le musée Bonnat et la chocolaterie des Arcades, est un des endroits les plus savoureux de la Côte dite d'Argent, parce qu'elle est tout en or, on a donné au théâtre des Champs-Elysées une fête basque du style le plus pur. Par avance, nous nous méfiions un peu de ce régionalisme théâtral qui aboutit parfois à des spectacles artificiels et fort capables de desservir plutôt que de servir la cause régionale. Mais dès les premières mesures et sitôt que les Compagnies de Guipuzcoa, Viscaya, Soule et Basse-Navarre eurent fait leurs entrées traditionnelles, on sentit bien que ce n'était pas du "chiqué". Et le public, une assemblée magnifique, comme on en réunit rarement dans le Paris d'après-guerre, manifesta par ses ovations qu'il appréciait comme il convenait la précise sincérité de cette manifestation sans romantisme ni fausse couleur locale. Il y avait là, comme on dit, tout le gratin ; mais ce qui n'était pas moins émouvant que l'étalage brillant et paré du parterre, c'était l'entassement aux galeries supérieures des membres les plus humbles de la colonie basque, venus là pour applaudir ce qui leur rappelait la petite patrie et poussant des cris dans cette langue mystérieuse dont les origines se perdent dans la nuit des temps.
MUSEE BASQUE BAYONNE - BAIONA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le commandant Boissel, directeur du musée basque, expliqua clairement ce qu'étaient les acteurs du spectacle donné pour une fois : laboureurs, marins, pêcheurs, artisans, industriels, artistes, banquiers, mais tous basques, c'est-à-dire tous nobles, unis dans une communauté de race et de goûts. Cette communauté explique l'accent de ces danses, de ces chants dont beaucoup doivent avoir une origine religieuse. Il est impossible de rien obtenir si l'on n'y apporte une sorte de passion et d'idéalisme.
Ce furent tout d'abord les danses populaires du pays basque français, présentées par M. Etcheverry : le charmantack, la gavotte, le saut basque, la danse des Satans, le fandango, la danse des Bâtons, la héguy, la danse du verre, la dantza Luzia, l'Aitzina Phika, dansées alternativement par les Compagnies de Basse Navarre et de Soule. Puis les danses populaires du pays basque espagnol, présentées par M. de Chamberet : Saludo et Ezpata-jokulisua, Broquel Dantza, Banakua, Palos Grandes, Eskasak, Arcos Pequenos, Binakua, Jorrai Dantza, Makhil Dantza-Ianakua, dansées tour à tour par les Compagnies de Vizcaya et de Guipuzcoa. Les unes et les autres, sur l'accompagnement des instruments traditionnels, tambour basque, clarinette, violon, etc. Enfin la Société Saski-Naski nous montra une suite de tableaux animés, chantés et dansés, qui nous firent penser aux anciens spectacles coupés de la Chauve-Souris : les Pêcheurs d'anguilles à Nervion, Kaxa-Zanka, Dans la Cidrerie, Ezpata-Dantza.
OLDARRA DANSE DES GROS BATONS PAYS BASQUE D'ANTAN |
DANSE DES SATANS PAYS BASQUE D'ANTAN |
FANDANGO PAYS BASQUE D'ANTAN |
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