LE MUSÉE BASQUE PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924.
Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.
Voici ce que rapporta Philippe Veyrin à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria,
le 12 octobre 1924 :
"Le Musée Basque par P. H. Veyrin.
L’expérience l’a prouvé : un Musée d’Ethnographie Régionale ne peut attirer et intéresser le public que si ses moyens matériels et ses possibilités d’avenir lui permettent d’envisager la réalisation progressive d’un programme vaste, varié et continu.
Partant de cette conception, le but à atteindre par le "Musée Basque’’ a été défini ainsi qu’il suit : Donner, à tout instant, une image aussi exacte et aussi complète que possible du Pays Basque et de Bayonne, dans le passé et dans le présent.
D’où les trois divisions principales suivantes:
I° Bayonne, ville en partie gasconne, mais située au seuil du Pays Basque, ancienne capitale du Labourd, capitale religieuse et militaire des provinces basques françaises, actuellement véritable pôle attractif de la région basque par son commerce, son industrie, sa vie intellectuelle.
II° Les Sept Provinces Basques, de France et d’Espagne, peuplées par la même race, parlant la même langue, mais qui, de par leur histoire, la nature de leur sol, leur dosage ethnique, offrent chacune, avec ces traits communs des caractères originaux.
ZAZPIAK BAT PAYS BASQUE D'ANTAN |
III° L’Expansion Basque portée principalement vers l’Amérique Latine où les Basques et les descendants des Basques constituent une élite généreuse, préoccupée d’œuvres sociales, fière de ses origines et conservant, adaptée à des milieux nouveaux, toutes les fortes vertus de la race euskarienne.
Cet ample programme étant tracé, la réalisation pouvait en être poursuivie suivant des points de vue assez différents.
On pouvait, par exemple, comme on l’a fait au Musée Pyrénéen de Lourdes, procéder par synthèse, c’est-à-dire grouper quelque peu arbitrairement les seuls objets les plus caractéristiques provenant indistinctement de n’importe quelles parties du Pays Basque. On eut ainsi obtenu une vision d’ensemble frappante, pittoresque et d’une couleur locale très marquée aux yeux de tous ceux qui ne connaissent pas intimement notre pays.
Mais une pareille vision trop artistique aurait non seulement été incomplète, mais encore aurait manqué de cette précision documentaire qu’exige toute œuvre vraiment scientifique.
Si par contre l’on s’était attaché à accumuler, jusque dans leurs moindres variantes, des objets usuels et à les classer simplement d’après leur ordre chronologique ou géographique, le "Musée Basque" eut présenté aux yeux du grand public un aspect rebutant et ennuyeux.
Entre ces deux extrêmes, la sûre érudition et le goût averti du Commandant Boissel et de ses collaborateurs, ont su trouver la plus heureuse des solutions.
Le Musée Basque de Bayonne ne contient pas que des éléments spécifiquement basques, mais aussi tous les objets, quelle que soit leur origine ou leur provenance, qui participent intimement à la vie des Basques.
C’est ainsi que pour reconstituer fidèlement une chambre et une cuisine de paysans basques, telles qu’on en peut trouver entre Sare, Hasparren et Saint-Etienne-de-Baïgorry, on n’a pas hésité à introduire certains meubles et objets qui pour exister aussi en Béarn et dans les Landes, n’en sont pas moins essentiels dans tous les intérieurs basques.
CHAMBRE A COUCHER MUSEE BASQUE DE BAYONNE |
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