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dimanche 26 juin 2022

LE MUSÉE BASQUE VU PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924 (première partie)

 

LE MUSÉE BASQUE PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924.


Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.




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MUSEE BASQUE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta Philippe Veyrin à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria

le 12 octobre 1924 :



"Le Musée Basque par P. H. Veyrin.



L’expérience l’a prouvé : un Musée d’Ethnographie Régionale ne peut attirer et intéresser le public que si ses moyens matériels et ses possibilités d’avenir lui permettent d’envisager la réalisation progressive d’un programme vaste, varié et continu.



Partant de cette conception, le but à atteindre par le "Musée Basque’’ a été défini ainsi qu’il suit : Donner, à tout instant, une image aussi exacte et aussi complète que possible du Pays Basque et de Bayonne, dans le passé et dans le présent.



D’où les trois divisions principales suivantes:

Bayonne, ville en partie gasconne, mais située au seuil du Pays Basque, ancienne capitale du Labourd, capitale religieuse et militaire des provinces basques françaises, actuellement véritable pôle attractif de la région basque par son commerce, son industrie, sa vie intellectuelle.


II° Les Sept Provinces Basques, de France et d’Espagne, peuplées par la même race, parlant la même langue, mais qui, de par leur histoire, la nature de leur sol, leur dosage ethnique, offrent chacune, avec ces traits communs des caractères originaux.



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ZAZPIAK BAT
PAYS BASQUE D'ANTAN

III° L’Expansion Basque portée principalement vers l’Amérique Latine où les Basques et les descendants des Basques constituent une élite généreuse, préoccupée d’œuvres sociales, fière de ses origines et conservant, adaptée à des milieux nouveaux, toutes les fortes vertus de la race euskarienne.



Cet ample programme étant tracé, la réalisation pouvait en être poursuivie suivant des points de vue assez différents.



On pouvait, par exemple, comme on l’a fait au Musée Pyrénéen de Lourdes, procéder par synthèse, c’est-à-dire grouper quelque peu arbitrairement les seuls objets les plus caractéristiques provenant indistinctement de n’importe quelles parties du Pays Basque. On eut ainsi obtenu une vision d’ensemble frappante, pittoresque et d’une couleur locale très marquée aux yeux de tous ceux qui ne connaissent pas intimement notre pays.



Mais une pareille vision trop artistique aurait non seulement été incomplète, mais encore aurait manqué de cette précision documentaire qu’exige toute œuvre vraiment scientifique.



Si par contre l’on s’était attaché à accumuler, jusque dans leurs moindres variantes, des objets usuels et à les classer simplement d’après leur ordre chronologique ou géographique, le "Musée Basque" eut présenté aux yeux du grand public un aspect rebutant et ennuyeux.



Entre ces deux extrêmes, la sûre érudition et le goût averti du Commandant Boissel et de ses collaborateurs, ont su trouver la plus heureuse des solutions.



Le Musée Basque de Bayonne ne contient pas que des éléments spécifiquement basques, mais aussi tous les objets, quelle que soit leur origine ou leur provenance, qui participent intimement à la vie des Basques.



C’est ainsi que pour reconstituer fidèlement une chambre et une cuisine de paysans basques, telles qu’on en peut trouver entre Sare, Hasparren et Saint-Etienne-de-Baïgorry, on n’a pas hésité à introduire certains meubles et objets qui pour exister aussi en Béarn et dans les Landes, n’en sont pas moins essentiels dans tous les intérieurs basques.



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CHAMBRE A COUCHER
MUSEE BASQUE DE BAYONNE



Mais à coté de ces restitutions d’ensembles, d’autres salles grouperont simplement les pièces les plus remarquables par leur ornementation de manière à donner une idée complète de l’art décoratif dans les sept provinces.



Ainsi le "Musée Basque" s’efforce-t-il de donner satisfaction aussi bien à ceux qui ne cherchent qu’une brève impression d’ensemble, qu’aux travailleurs qui viendront y puiser une documentation solide et approfondie.



L’œuvre dont nous venons de retracer le programme et de souligner les méthodes, est encore éloignée de son terme ; mais les résultats déjà réalisés sont fort intéressants et même attrayants.



Pour en juger, franchissons cette modeste porte de la rue Marengo, gravissons ce large escalier, dont la rampe de fer forgé est un chef-d œuvre des "Faures” (ancienne corporation des ferronniers bayonnais), enfin pénétrons dans la première salle du Musée Basque, “Hemen sartzen dena, bere etchean da” “ Celui qui entre ici est chez lui ”.



Telle est la devise que les organisateurs du Musée Basque se sont efforcés de justifier aussi complètement que possible.



En effet, la plupart des Musées d’Ethnographie régionale, ne se peuvent parcourir qu’en groupe, sous la conduite d’un gardien, qui, suivant un itinéraire fixe, oblige les visiteurs à une cause hâtive au travers des salles.



Au contraire, les hôtes du Musée Basque jouissent d’une liberté complète, permettant à chacun d’aller tout droit vers ce qui l’intéresse, de s’y attarder à loisir, comme aussi de flâner sans but précis parmi les diverses sections... 



Cette liberté entraine, évidemment, une surveillance plus dispendieuse, mais on a voulu permettre au public de bien voir, de tout voir et de voir avec agrément.



Un itinéraire a été cependant établi à titre d’indication pour les visiteurs ; c’est celui-ci que nous suivrons, car c’est le plus approprié à la disposition des locaux et au classement des collections en voie de formation.



Très vaste, entre ses murs discrètement blanchis à la chaux, sous son plafond aux larges poutres apparentes, la première salle abrite principalement tout ce qui se rapporte à la Tradition Bayonnaise.



En son milieu se trouve un très grand plan en relief de Bayonne, dépôt de la Chambre de Commerce. Le plan sera mieux à sa place dans la future section de géographie du Musée.



Sur les murs, suivant l’ordre chronologique, se déroule une vision de Bayonne et de ses habitants à travers les siècles : deux curieuses vues panoramiques de la Ville en 1750 ; une quantité d’estampes qui, comme presque toutes les richesses iconographiques du Musée, proviennent du généreux legs de M. Nicolas Larribière."



A suivre...




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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