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jeudi 23 juin 2022

LES COURS SECONDAIRES DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1922

LES COURS SECONDAIRES DE JEUNES FILLES À BAYONNE EN 1922.


L'enseignement secondaire des jeunes filles en France doit son existence et sa constitution à la loi du 21 décembre 1880, appelée loi Camille Sée.



pays basque autrefois 1922 labourd rue
RUE PORT NEUF BAYONNE 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN 





Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, 

le 23 octobre 1922, sous la plume de Georges Bançon :



"Aux Cours Secondaires de Jeunes Filles. 

De la classe enfantine aux Baccalauréats. 

Ce que nous dit Mlle de Pondeau, Directrice des Cours de Bayonne.



Cette question que nous posions il y a quelques jours à M. Garnier, proviseur du Lycée de Bayonne

"Etes-vous satisfait de la rentrée ?" nous l'avons également posée à Mlle de Pondeau, directrice des cours secondaires de jeunes filles. La situation n'était pas la même puisque, si le lycée compte plusieurs années d'existence, les cours secondaires n‘en sont qu'à leurs débuts. Nous savons bien qu'ils ne sont qu'une transformation des cours La Fayette, fondés il y a trois ans, mais cette transformation a été assez profonde pour eu faire une oeuvre d’enseignement secondaire nouvelle, avec une direction et un corps professeurs différents de ceux des cours La Fayette, logée enfin dans les locaux de l'ancienne Institution Garay, en attendant le jour — qu'il faut souhaiter prochain — où elle sera définitivement installée dans l'édifice que la Ville de Bayonne va faire construire aux Allées-Paulmy et où elle deviendra, du même coup, le Collège de jeunes filles.



— Nous devons nous tenir pour très satisfaites de ces débuts, nous dit Mlle de Pondeau, qui nous reçoit dans un petit bureau, simple et très sommairement meublé. Nous comptons, dès maintenant, cent vingt élèves, et nous recevons de nouvelles demandes d'inscription. Ces élèves nous sont venues d'un peu partout — à commencer, tout naturellement, des cours La Fayette. 


"Pourtant, je viens à vous le dire tout de suite, nous n'en avons pas pris à l'effectif de l'Ecole primaire supérieure. Cinq seulement nous sont venues de cette école qui a sa destination et ses cours propres ; sur ces cinq, trois étaient destinées au premier établissement d'enseignement secondaire qui se créerait à Bayonne. 

On a dit, aussi, que nos classes primaires — car nous avons, vous le savez, des classes d'enseignement primaire — pourraient causer quelque tort aux écoles communales. C'est une erreur. Les cours, ici, sont payants et les élèves qui les fréquentent ne se seraient vraisemblablement pas fait inscrire à l’école communale, mais à une institution privée."



— Ces élèves, demandons-nous, entrent chez vous à onze ans ? 


"— Mais, pas du tout : c'est là une erreur encore, nous dit Mlle de Pondeau, avec vivacité. Je me hâte d’ajouter que vous n’êtes pas le premier à la commettre. 


Nous avons une classe enfantine et nous recevons les enfants, fillettes et garçonnets, à partir de cinq ans. Il est important qu'on le sache et il nous serait agréable que vous le précisiez. 

Ces classes primaires sont, si je puis dire, la base et l'avenir de ces collèges. 

Tous nos professeurs sont pourvus de leurs titres : deux pour les sciences, deux pour les lettres, deux pour les langues vivantes. Nous avons, en plus, deux maîtresses pour les classes enfantine et primaire, dont l'une possède le diplôme d'éducation physique du premier degré, qu'elle a obtenu à Paris. Nous avons enfin deux professeurs pour les cours de dessin et de musique et des professeurs du Lycée pour le latin et la philosophie. 

Trois sections préparent, en effet, au baccalauréat latin-sciences, sciences--langues et latin-langues ; une quatrième est en formation pour la philosophie. 

Remarquez que nous atteignons, dès le début, à une organisation complète. Il est suggestif de noter, à ce propos, que le collège de jeunes filles de Pau, qui compte une trentaine d'années d'existence, s’organise seulement à présent dans les mêmes conditions."



COURS SECONDAIRES JEUNES FILLES PAU
BEARN D'ANTAN


— Ne fait-on pas. Madame la Directrice, la semaine anglaise aux cours secondaires ? 

"— Seulement pour nos grandes élèves de quatrième et de cinquième. Elles ont, en effet, à préparer des compositions qui leur demandent beaucoup de travail soutenu ; une seule peut nécessiter plusieurs lettres de recherches, d'études et de mise au point. Nous avons donc groupé les cours de façon à donner à ces élèves leur après-midi du samedi pour travailler eu toute liberté d’esprit. J'ajoute que des cours facultatifs de gymnastique et de musique ont lieu néanmoins ces jours-là. 



En résumé, nous dit Mlle de Pondeau, en nous reconduisant, nous sommes heureuses de nos débuts et nous avons, pour l'avenir, les meilleurs espoirs. Il ne nous reste qu’à souhaiter d'être, le plus vite qu’il sera possible, logés dans le nouvel édifice que la Ville nous destine et où nous serons moins à l’étroit que dans celui-ci, ajoute-t-elle en souriant et eu nous désignant du regard, la cour effectivement peu spacieuse et un peu sombre de l'ancienne institution Garay."



..."Quelques réflexions. 



A l'interview que nous publions en première page, sur les Cours secondaire de jeunes filles, il convient que nous ajoutions quelques réflexions : 


La municipalité de Bayonne a pris la plus grande part à la réalisation de cette œuvre fondée par plusieurs pères du famille et des personnalités bayonnaises parmi lesquelles, ainsi que nous avons eu l'occasion de le rappeler précédemment, le général Bertaux. Elle a permis aux cours secondaires de franchir une nouvelle étape lorsqu’elle a transporté les classes La Fayette à l'ancienne institution Garay. Il fallait aller au plus pressé, mais très à l'étroit déjà dans l'immeuble d’à-côté, elles sont à l’étroit encore dans celui-là, puisque le nombre des élèves a augmenté et que cet établissement compte des pensionnaires et des demi-pensionnaires. Il convient aussi de donner à des jeunes filles un cadre plus riant, un horizon moins borné, plus d’espace et plus de lumière. Enfin, il faut réaliser complètement l’œuvre entreprise. 



Il faut que les cours secondaires deviennent officiellement, universitairement, ce qu’ils sont déjà en fait : le collège de jeunes filles de Bayonne et de la région qui l'entoure. 



L’Etat n’attend plus qu’une chose pour lui donner cette consécration : l’immeuble où loger les cours et les élèves, pensionnaires, demi-pensionnaires et externes. 



La municipalité continuant sa sollicitude à cette institution a décidé, on ne l’ignore pas, d’édifier le nouveau collège aux Allées-Paulmy, près de la station Saint-Léon, des tramways B. L. B. Le concours entre architectes, ouvert par la municipalité, doit être clos à la fin du mois prochain. 



L’endroit choisi pour bâtir le collège est bien situé, en face des pelouses des rem parts et à proximité de la Porte d'Espagne. Que les auteurs des projets nous permettent cependant une simple indication. Le terrain destiné à la construction est en contrebas du niveau de la route. Nous ne doutons pas que toutes les précautions seront prises pour le relever et pour construire de telle façon que tout danger d'humidité soit évité. On pourra, dans ce cadre agreste, mettre à la disposition des jeunes filles, un jardin assez grand. Mais encore, l’immense parc naturel qui s'ouvre en face pourra le compléter. Il faut prévoir aussi un tennis pour ces élèves, et si nous avons bien compris Mlle de Pondeau, son intention est de demander, dès maintenant, à la municipalité, de mettre à sa disposition, près des Glacis et non loin de la rue de l’Evêché, un terrain où ce jeu serait aménagé, derrière une clôture légère. C'est un sport gracieux et excellent, au point de vue du développement physique. Nous souhaitons que la municipalité réponde favorablement à cette suggestion."



(Source : Wikipédia)




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