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dimanche 12 juin 2022

LE PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1930 (troisième et dernière partie)

 

LE PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1930.


Depuis plusieurs siècles, il existe à Saint-Jean-de-Luz un port de pêche actif, qui a connu de nombreuses vicissitudes, au cours de l'Histoire.



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PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal Officiel de la République Française, le 24 juin 1930 :



"Port de Saint-Jean-de-Luz


... 9 avril 1927. — Lettre de M. Celhay, président du syndicat des marins de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure à M. le ministre des travaux Publics résumant la question conformément la délibération prise par la commune de Ciboure et se plaignant de l’opposition qu’il dit venir de Saint-Jean-de-Luz.


3 septembre 1927. — Le ministre des travaux publics demande à M. l'ingénieur en chef où en est l’affaire.


10 septembre 1927. — L'ingénieur des ponts et chaussées demande à M. le maire où en est l’affaire.


24 novembre 1927. — Le ministre des travaux publics avise M. l'ingénieur en chef les ponts et chaussées qu'un dernier délai de six mois est accordé a la ville de Saint-Jean-de-Luz pour mettre au point le financement des travaux du port.

A défaut de cette mise au point, la participation de l’Etat sera retirée.


17 décembre 1927. — Le maire de Ciboure engage vivement le maire de Saint-Jean-de-Luz à faire le nécessaire auprès de son conseil pour faire voter le financement des travaux du port.



30 décembre 1927. — Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Luz refuse le projet complet tel qu’il a été élaboré et demande à l’administration des ponts et chaussées de se borner au dragage du chenal et de la rivière et à l’approfondissement du bassin.




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PORT ET MAISON DE L'INFANTE
ST JEAN DE LUZ 1927



30 janvier 1928. — Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Luz vote une délibération de principe s’engageant à voter les ressources financières correspondantes, dès qu’un devis aura été établi.



16 août 1928. — Le syndicat des armateurs demande au maire de Saint-Jean-de-Luz d'activer la question.



19 septembre 1928. — M. le sous-préfet envoie au maire de Saint-Jean-de-Luz un rapport de M. l’ingénieur en chef du service maritime se plaignant du refus systématique de Saint-Jean-de-Luz de répondre, alors que Ciboure a pris la délibération nécessaire.

Il indique qu’étant donné la dépense, l’administration exige de limiter le projet au dragage et au déroctage, laissant pour le moment de côté la construction des quais et digues. Le projet sera ainsi ramené à 2 millions 600 000 fr. et la durée des travaux sera de l’ordre de deux ans.



8 octobre 1928. — Le sous-préfet demande à M. le maire de Saint-Jean-de-Luz la suite que le conseil municipal a réservée à l'affaire, à la suite du rapport présenté par M. l’ingénieur en chef du service maritime le 19 septembre.



31 octobre 1928. — M. le sous-préfet envoie à M. le maire de Saint-Jean-de-Luz une lettre de rappel demandant une délibération du conseil.



12 novembre 1928. — Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Luz, évaluant à 96 492 fr. 60 et à 24 fr. 03 l’annuité nécessaire pour couvrir la dépense de 1 155 555 fr. qui est à garantir par la vile, estime que le péage de 2 p. 100 est insuffisant pour couvrir l’annuité et demande aux ponts et chaussées d’envisager une réduction de l'importance des travaux en se contentant d’un approfondissement à (—1 m. 50) au lieu de (— 3 m.) du chenal sur une largeur de 6 ù 8 mètres et fait toutes réserves sur la répercussion qu’auraient les travaux sur les quais avoisinants.

Il vote néanmoins :

L’exécution des travaux ; 

Fait réserve sur la répercussion ; 

Accepte la mise à la charge de la commune des deux tiers de la dépense ;

Vote le principe d’un emprunt de 1 155 555 francs ;

Approuve l'institution d'un péage de 2 p. 100 ;

Vote 24,03 centimes additionnels ; 

Demande une plus forte participation de l’Etat.


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SOUVENIR
ST JEAN DE LUZ 1928



21 septembre 1929. — Une lettre du ministre des travaux publics au préfet des Basses-Pyrénées fait connaître que le projet est pris en considération et qu’il autorise l’enquête sous réserve que les municipalités mettront au point les combinaisons financières permettant de financer l’affaire ; les communes intéressées devront faire connaître la combinaison financière détaillée à laquelle elles se proposent de recourir.



26 septembre 1929. —- M. l'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées, à Bayonne, communique à M. le maire de Saint-Jean-de-Luz un dossier concernant le port de Guilvinec et dans lequel la commune pourra trouver les éléments de combinaisons financières pour ses propres travaux.


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SOUVENIR
ST JEAN DE LUZ 1929


3 février 1930. — La nouvelle municipalité de Saint-Jean-de-Luz provoque une réunion de la commission du port avec les représentants des syndicats des usiniers, des mareyeurs, des armateurs et des pêcheurs en présence de délégués de la ville de Ciboure.

Au cours de cette réunion, les taux de péages sont définitivement fixés.



2 mai 1930. —- Intervient la délibération du conseil municipal de Saint-Jean-de-Luz qui :

1° Accepte les dispositions du projet pris en considération par le ministre des travaux publics ;

2° Accepte la mise à la charge de la commune des quatre neuvièmes de la dépense réelle des travaux, deux neuvièmes devant être couverts par Ciboure et trois neuvièmes par l'Etat ;

3° Vote l’emprunt do 1 555 555 fr. amortissables en trente ans, avec faculté de remboursement anticipé suivant le produit du péage ;

4° Vote l’établissement au port de Saint-Jean-de-Luz des péages suivants :

a) 1 p. 100 sur le produit du poisson débarqué ;

b) 0 fr. 60 pour les petits bateaux, taxe payable à raison de 0 fr. 25 par les équipages, 0 fr. 40 par les armateurs et 0 fr. 35 par les acheteurs.

(Le poisson attribué à chaque marin de l’équipage, pour sa consommation, est exempt.)

Le péage sera recouvré par l’administration des douanes.

Une commission consultative fonctionnera en permanence ;


5° Vote 14,08 centimes additionnels; 

6° Demande au maire de faire des démarches pressantes pour obtenir une participation plus élevée de l’Etat.

N. B. — Le calcul des centimes : taux d’intérêt 5,05 p. 100 ; intérêt et amortissement : 6,507 p. 100.

L’annuité est donc : 75 191,96.

Les centimes, en 1930, étant de 5 338,46, le calcul est donc: 75 191.96 x 5 338,46=14,08.



4 mai 1930. — La ville de Ciboure prend une délibération absolument identique, acceptant la charge de deux neuvièmes du projet.



18 juin 1930. — Dans un rapport, M. l’ingénieur en chef des ponts et chaussées dit que :

1° Les conférences mixtes du premier degré entre le service du génie militaire, le service des travaux hydrauliques et le service maritime des ponts et chaussées ayant été ouvertes conformément à la décision ministérielle du 21 septembre 1929 ;

2° Ces conférences n’ont présenté aucune objection ;

3° Les conseils municipaux de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure ont pris, les 2 et 4 mai 1930, la délibération demandée, prévoyant des emprunts remboursables sur trente ans et des taxes sur le poisson ;

4° Rien ne s'oppose à mettre le dossier à l’enquête.



26 juin 1930. — M. le préfet prend un arrêté d’ouverture d’enquête, transmet au maire de Saint-Jean-de-Luz l’avant-projet pour enquête et nomme la commission d’enquête



2 juillet 1930. — La chambre de commerce de Bayonne donne avis favorable au projet et en recommande l’exécution immédiate.



8 juillet 1930. — Le registre d’enquête est ouvert.



11 juillet 1930. — Le ministre de la marine marchande a fait savoir qu’il acceptait de porter de 900 000 fr. à 1 million la contribution de l’Etat au port de Saint-Jean-de-Luz et ce, sur la proposition du ministre des travaux publics.

Cette augmentation est motivée non pas par une augmentation de l’importance des travaux, mais par le fait que les services compétents estiment à 3 millions le coût des travaux au lieu de 2 600 000 fr. prévus.



18 juillet 1930. — La commission d’enquête se réunit, conclut en demandant l’approbation définitive de l’avant-projet et de la taxe, demande l’exécution aussi rapide que possible des travaux.


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PORT
ST JEAN DE LUZ 1930



Débarcadère de Saint-Jean-de-Luz. 



Depuis son arrivée aux affaires, la municipalité qui administre actuellement Saint-Jean-de-Luz est assaillie de réclamations, tant écrites que verbales, concernant l’insuffisance du débarcadère de la plage de Saint-Jean-de-Luz.



Ces réclamation émanent principalement :

a) Des capitaines de cargos ayant leur bateaux immobilisés en rade soit par suite de mauvais temps, soit par suite de manque d'eau sur la barre de Bayonne. Ils se plaignent de n’avoir pas de point d’accostage pour leurs petites embarcations et d’être ainsi privés de communications faciles avec la terre. H ne faut pas oublier, en effet, que leur séjour en rade correspond presque fatalement aux périodes de mauvais temps qui rend l’entrée du port de Saint-Jean-de-Luz très problématique pour les petites embarcations ;

b) Des pêcheurs locaux qui, par suite du manque d’eau dans le chenal de Saint-Jean-de-Luz, sont souvent obligés de sortir leurs bateaux en rade à la marée pour attendre l’heure du départ. Si ces marins pouvaient accoster leur bateau à un débarcadère, ils n’auraient pas à attendre des heures en rade. Ils pourraient souvent, quand ils manquent la marée au retour, débarquer leur poisson par la plage ;

c) Des propriétaires de yacht. De gros efforts ont été faits depuis quelques années pour faire de la rade de Saint-Jean-de-Luz le centre de yachting que sa situation particulièrement favorable doit lui permettre de devenir.

Tous les ans, nous voyons un plus grand nombre de bateaux de plaisance de grand tonnage mouiller dans notre rade. La baie de Saint-Jean-de-Luz vient d’être le théâtre de superbes régates réunissant 80 bateaux de course.

Or, tous les propriétaires de yacht sont unanimes à déclarer que le gros inconvénient de notre rade est son manque de communication avec la ville de Saint-Jean-de-Luz, l’amorce de débarcadère actuelle étant notoirement insuffisante, voire même dangereuse ;

d) Enfin, un certain nombre de marins de Saint-Jean-de-Luz arment, l'été, de petits bateaux de plaisance, réservés aux promenades des baigneurs. Dès qu’il y a la moindre mer, il leur est excessivement difficile d'embarquer et de débarquer des passagers.



Devant cette situation, la municipalité décida de mettre la question à l’élude, et M. Haurat, ingénieur des travaux publics de l’Etat, voulut bien se charger d’élaborer un projet de débarcadère.



Ce projet, qui aurait assuré un débarcadère parfait en eau relativement profonde, eût donné satisfaction à tous. Malheureusement, sa réalisation représente une dépense de l’ordre de 2 millions de francs.



Malgré tout l’attrait que présentait cette remarquable élude, la municipalité fut obligée de considérer la dépense comme trop importante pour permettre la réalisation immédiate du projet. Elle demanda donc à M. l’ingénieur Haurat de faire une nouvelle étude prévoyant des travaux moins importants.



Le 4 février 1930, M. l’ingénieur Haurat soumit à la municipalité un nouveau projet qui se contentait de prolonger légèrement le débarcadère actuel en aménageant un massif permettant un accostage facile. Tout l’ouvrage actuel serait surélevé et mené à une profondeur de 1 m. 20 au-dessous de 0 des basses mers, soit une profondeur suffisante pour l'accostage à tout moment de petites embarcations.



Ce projet, qui se monte à 210 000 fr. environ, fut examiné par le Conseil municipal en sa séance du 6 mars 1930, et approuvé à l'unanimité.



Aujourd’hui, la commune voudrait voir ce projet se réaliser. Malheureusement, les ressources de la ville ne permettent pas de le financer, à une époque où Saint-Jean-de-Luz vient de s’engager très lourdement pour la réalisation des aménagements de son port de pêche.



Il semblerait d’ailleurs qu’il s’agisse avant tout d’un travail d’utilité générale, car s'il est vrai que le débarcadère sera en partie utilisé par les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz, il profitera plus encore aux équipages des cargos allant à Bayonne et aux yachtman qui sont des visiteurs de toute la côte et non pas des clients exclusifs de Saint-Jean-de-Luz.



C’est en réalité un travail d’intérêt régional et, pour le réaliser, il faudrait que Saint-Jean-de-Luz fût aidée. L’Etat, la chambre de commerce de Bayonne, le conseil général devraient logiquement participer à ces travaux.



La rade de Saint-Jean-de-Luz est le seul point de relâche praticable par fortes tempêtes sur plus de 200 kilomètres de côte. Son aménagement est donc un travail d’intérêt général.



Nous demandons à la commission parlementaire d’être notre interprète auprès des pouvoirs publics afin de nous obtenir une forte participation de l’Etat, et cela le plus rapidement possible, car la question est extrêmement urgente."







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