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mardi 2 janvier 2018

LES CONSERVERIES DE POISSONS À SAINT-JEAN-DE-LUZ ET CIBOURE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1930


LES CONSERVERIES DE POISSONS À SAINT-JEAN-DE-LUZ ET CIBOURE EN 1930. 

Au début du vingtième siècle, les familles des industriels de la conserve de Douarnenez s'installent au Pays Basque.

pays basque 1930
PORT SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

La famille Chancerelle s'installe à Ciboure (Ziburu) dès 1917 et crée les "Anciens 

Etablissements Chancerelle" ("Chancerelle Frères"), puis c'est la famille Paulet, à Saint-Jean-de-

Luz, en 1920, et plus tard la famille Béziers en 1927, également à St-Jean-de-Luz.

La situation des conserveries Luziennes et Cibouriennes est mauvaise en 1930.




Voici ce qu'en rapporte La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son 

édition du 11 juin 1930 :


"L'industrie française de la Conserve de poissons en face des conserves françaises et étrangères.


Il serait vain de vouloir dissimuler la crise que traverse en France l’industrie de la conserve de poissons. Cette industrie très importante par le nombre de bateaux qu’elle arme, par le personnel qu’elle fait vivre tant marins qu’ouvriers et ouvrières d’usine, occupe dans la conserve mondiale une place de premier rang. Parmi les fabrications dont nous pouvons nous enorgueillir, elle est une de celles qui méritent davantage la sollicitude nationale, et elle a droit à ce titre non seulement à l’aide et à la protection de l’Etat, mais même du citoyen sous son aspect spécial d’acheteur et de consommateur. 



pays basque avant
PORT DE PÊCHE SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Saint-Jean-de-Luz et Ciboure ont acquis dans cette industrie une notoriété justifiée par la qualité irréprochable de leur fabrication, et aussi par les prix réduits auxquels ils sont arrivés à pouvoir livrer des produits de choix, dans lesquels le goût français, si justement réputé, s’affirme nettement et défie toute critique. 



En montant à l’horizon de l’industrie de la conserve de poissons, les usines Luziennes et Cibouriennes ne pouvaient échapper à la jalousie et aux critiques que suscite trop souvent la concurrence commerciale. 



Il en est résulté contre nos usines une campagne de dénigrement émanant des centres de fabrication qui ne pouvaient voir d’un bon œil une concurrence bien outillée, produisant à prix réduits une excellente fabrication. 



Cette campagne, née en terre française se doublait d’une offensive étrangère, l’Espagne et le Portugal redoutant la répercussion que ne pouvait manquer d’avoir sur leurs affaires en France les produits élaborés par la conserverie luzienne à des prix très réduits. 



Ces deux offensives, disons le nettement, sont contraires à l’intérêt national. La critique française est injuste ; suscitée par un intérêt commercial mal compris, elle est mal heureusement appuyée par des revendeurs et représentants à la vente de produits d’autre provenance. 



La concurrence étrangère s’explique davantage, mais par cela même qu’elle draine des capitaux français le devoir est encore plus impérieux de nous défendre contre elle pour empêcher la sortie de cet argent dont nous avons plus que jamais besoin pour entretenir notre vie nationale.



Nous dirons donc ici tout ce qui milite en faveur de la conserverie de poissons Luzienne et Cibourienne et nous le dirons en toute indépendance appuyé sur une argumentation puisée à bonne source.



Saint-Jean-de-Luz et Ciboure ont été incontestablement durant ces dernières années un facteur essentiel de rabaissement du prix de la conserve de poissons. Laissant de côté pour le moment le service rendu à l’intérêt national en opposant une barrière aux importations étrangères, constatons que cette baisse de prix suscitait les susceptibilités d’autres régions françaises dont les méthodes de pêche et de fabrication ne permettaient pas des prix de revient pouvant contrebalancer les nôtre. 



pays basque 1900
ARRIVEE DE LA SARDINE SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Cet abaissement des prix de revient était dû à deux causes principales : outillage perfectionné d’une part, importance des quantités pêchées et fabriquées d’autre part. Ces deux questions sont du reste indissolublement liées. 



L’usine moderne est grande mangeuse de matière première. Du seul fait qu’elle peut fabriquer rapidement en quantités considérables, elle demande un approvisionnement rapide et très important.

 


L’ancienne traînière et le filet droit ne répondaient pas à ces conditions, que remplissent merveilleusement le vapeur de pêche et le filet tournant dit bolinche. L’emploi de ce filet, qui a jusqu’à 120 mètres de long et plonge à une profondeur de 50 à 55 mètres permet dans un minimum de temps, la capture de quantités considérables de poissons. C’est grâce à lui que certains vapeurs ont pu amener au port dans une seule semaine jusqu’à un million de sardines. On voit par là les quantités de poissons qu’une quarantaine de vapeurs de pêche peuvent fournir à la fabrication. 



Cet avantage du bolinche est complété par l’usage du vapeur de pêche remplaçant la traînière.



Avec un équipage de 12 à 15 hommes le vapeur de pêche quitte le port dans la nuit ou aux premières heures du jour, et rentre le soir avec le produit de sa pêche. Durant les heures de retour le poisson pêché est compté, lavé, mis dans des caisses et empilé sur le pont prêt à un déchargement rapide. C’est donc dans les conditions de fraîcheur les plus favorables qu’il est débarqué et immédiatement chargé sur des camions automobiles qui le transportent dans les usines où, reçu par un personnel expérimenté et rompu depuis long temps à cette besogne spéciale, il est salé, cuit et mis en boîte dans les 24 heures qui suivent son arrivée à l’usine. 



pays basque autrefois
PORT DE PÊCHE SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cette rapidité dans la fabrication est la conséquence de l’emploi d’un matériel perfectionné, qui diminue et simplifie la main-d’œuvre. 


Pour résumer ce rapide aperçu nous constaterons que les prix réduits pratiqués par la conserverie luzienne sont conditionnés et légitimés 1° par des procédés de pêche rapides et à grand rendement ; 2° par une fabrication intensive avec frais généraux réduits grâce à l’emploi d’un matériel moderne ; 3° par une vente à petit bénéfice permettant, par la quantité, une rémunération convenable des capitaux engagés. 



Si ces conditions remplies expliquent la possibilité de livrer les conserves de poissons à des prix réduits, elles ne suffisaient pas à en affirmer la qualité, cette qualité dépendant elle même du poisson pêché. Or, si l’on n'a pas, croyons-nous, de griefs à formuler contre les procédés de fabrication de nos usines, il nous reste, pour répondre au dénigrement formulé par les usines de Bretagne contre la production luzienne, prouver que le poisson pêché dans le Golfe de Gascogne n’est nullement inférieur à celui qui est pêché sur les côtes de Bretagne. 




pays basque autrefois
BATEAU SARDINIER ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ici le plus sage est de laisser la parole aux spécialistes de la question, Fage et Paul Amé, chargés de mission par l'"Office scientifique des pêches". 


Ces savants disent qu’on distingue dans les sardines : 

1° La race Sud-Atlantique s’étendant de l’extrémité du Portugal à Santander. 

2° La race du Golfe de Gascogne s’étendant de Santander à Brest, englobant par conséquent les sardines de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, et celles de Bretagne.

3° La race de la Manche. 


Il n’existe pas de raison sérieuse pour contester la compétence et l’impartialité de Paul Arné en ces matières. Il reste donc, et il résulte de son opinion nettement formulée, que la sardine luzienne est la même que la sardine bretonne. Dès lors nous ne voyons pas comment pourrait se justifier la défaveur que l’on a voulu jeter sur nos produits, alors que le poisson est de qualité égale, qu’il est amené à l’usine dans des conditions de fraîcheur remarquables et traité avec une méticuleuse propreté et des conditions hygiéniques parfaites grâce à l’emploi de moyens mécaniques perfectionnés. 



pays basque d antan
BATEAU SARDINIER ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

J’ai le devoir d’ajouter que cette campagne de dénigrement venant de Français est antinationale. Sauf erreur l’importation étrangère de conserve de poissons équivaut à 60 % de la consommation générale en France. Seule, la fabrication Luzienne et Cibourienne, par son importance et son prix réduit, oppose une digue sérieuse à l’entrée de produits étrangers. Si l’on songe que l’argent dépensé en achats de marchandises étrangères est un argent perdu pour l’économie nationale, nous apprécierons à sa juste valeur l’effort de nos industriels Luziens et Cibouriens, et nous conclurons que notre devoir impérieux est de favoriser cet effort par tous les moyens en notre pouvoir.



Ceci nous amène à parler de la fabrication étrangère, et plus spécialement portugaise. 



Ici pas d’objection touchant une infériorité possible du produit français. La fabrication luzienne est incomparablement supérieure. Même sans nous attacher à la saveur des huiles employées, car la saveur des huiles portugaises est généralement peu goûtée chez nous, il est incontestable que la sardine portugaise, même la meilleure, a la peau et l'arête plus dure que la nôtre. De plus alors que notre poisson est frit à l'huile, la sardine portugaise est traitée à la vapeur, ce qui lui enlève une grande partie de sa substance nutritive et de sa saveur. Ce mode de traitement constitue évidemment une économie notable sur la méthode française, mais c’est sans conteste au détriment de la qualité. 



La question de qualité étant hors de cause, je sais d'avance l’objection qui sera faite : la sardine portugaise, pour ne parler que le celle là, est d’un prix plus réduit que la sardine de conserve luzienne.


PAYS BASQUE AVANT
PORT DE PÊCHE SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Et d’abord en quoi consiste cette différence ? A notre époque où toute différence qui se traduit en centimes semble avoir perdu toute valeur, est ce un écart de quelques centimes qui peut exonérer du devoir patriotique de favoriser l'industrie nationale ? Pour une différence de prix insignifiante nous négligerions l’intérêt français, alors que la qualité supérieure de nos produits justifierait cent fois le léger supplément de dépenses ? Est-ce juste et raisonnable ?



Français, je m’adresse à des Français, et plus spécialement ici aux revendeurs. Croyez-vous sincèrement, vous qui vous plaignez si souvent de la rareté de l’argent et de la difficulté des rentrées, que vous n’êtes pas vous-mêmes les artisans de cette situation en favorisant l'achat de produits étrangers, alors, que pour une différence insignifiante vous pourriez favoriser la production nationale ? Ne me dites pas que vos clients vous imposent cette conduite, (trahison ?). Je connais assez votre talent de persuasion pour savoir que votre clientèle suit vos inspirations beaucoup plus qu’elle ne vous impose ses préférences. Et vous savez mieux que moi, qu’une très légère différence de prix n’arrête pas un acheteur quand vous lui affirmez que la qualité justifie vingt fois cette différence. Tout en réalisant vos bénéfices commerciaux légitimes vous avez une  mission à remplir, vous commerçants, c’est de servir les intérêts économiques de votre pays. Si vous y réfléchissez, vous constaterez que votre intérêt marche ici de pair avec l'intérêt général. Contribuez à garder en France l'argent français et vous aurez travaillé pour vous. 




pays basque autrefois
PORT SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Consommateur français, je répète au consommateur français ce que j'ai dit à votre vendeur, je vous le redis. La prospérité familiale est fonction directe de la prospérité locale, régionale et nationale. Pensons à ceux de chez nous. Songeons que nos visiteurs étrangers viennent chez nous, parce que en dehors de quelques produits spéciaux que nous ne pouvons leur fournir, ils trouvent en plus d’un climat favorable, une alimentation de choix, dont seuls des droits prohibitifs ne leur permettent pas toujours l'usage chez eux. Ne laissons pas perdre par notre faute et notre exemple la réputation mondiale du goût français. 



Au surplus, serai-je amené quelque jour à serrer de plus près la différence de prix des produits français et étrangers dont nous parlons, et en tenant compte de certains écarts dans le poids et la forme de l’emballage, arriverai-je à prouver que le produit consommable, qui seul importe est sans doute meilleur marché en sardine française qu’en sardine étrangère. 



La sardine tout en constituant un élément considérable de la production des usines Luziennes et Cibouriennes n’est pas le seul objet de leur activité. D’autres fabrications possibles à différentes époques de l’année leur permettent de travailler sans arrêt. 



Toute l'année, elles traitent la sardine. D'avril à juin le maquereau et l'anchois pêché à la senne coulissante. Notons en passant que l’anchois luzien est supérieur en qualité à l’anchois de Collioure, d'Algérie et de Bretagne. En juillet, parait le thon blanc, ou Germon qui se pêche à la ligne amorcée à la paille de maïs. Les bateaux pêcheurs très rapides sortent la nuit pour rapporter le thon dans la nuit suivante. Si l’on constate que les thoniers à voile restent souvent plus de 8 jours avant de revenir au port nous comprendrons mieux la supériorité des conserves de thon luziennes renommées pour leur saveur, leur blancheur et leur moelleux.


En résumé, Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, en tant que ports de pêche, trouvent à occuper leur activité toute l’année et à travailler sans arrêt. 



Leur flottille de pêche leur fournit à prix raisonnable le poisson nécessaire à une fabrication ininterrompue. Les installations modernes de leurs usines leur permettent de profiter de cet avantage peur mettre sur le marché français des produits de qualité impeccable et à des prix qui en font non un luxe, mais un aliment à la portée de toutes les bourses. 


Favoriser la diffusion de ces produits est un devoir national, qui devient ici un impérieux devoir régional et local. Car il n’y a pas à se dissimuler quel facteur important de prospérité constitue pour les villes, sœurs et pour la région, l’existence d’usines importantes employant un personnel nombreux et un chiffre imposant de bateaux à vapeur avec tout ce qu’ils comportent de consommations diverses et de frais d'entretien. Les commençants régionaux qui les fournissent en charbon, en huile, en pétrole, en couleurs, en papiers, en filets et caisses d’emballages, en un mot en tous les genres de produits que nécessitent la navigation et le travail d’usine ne me démentiront pas. Ils comprendront la nécessité de soutenir dans la crise qu’elle traverse une industrie dont la prospérité rejaillit sur toute la région. A Saint-Jean-de-Luz et Ciboure on le comprendra encore davantage parce qu’on ressent plus immédiatement le bénéfice de la présence d’un centre industriel important. 




pays basque autrefois port pêche labourd
PORT SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Devoir patriotique, devoir régional, devoir local, tout s’unit pour imposer l’obligation étroite de favoriser un produit français alors surtout qu’il se recommande d'une qualité supérieure et d'un prix accessible à tous. 


Mon étude serait incomplète si en constatant la crise redoutable traversée par la conserve de poissons, je ne disais quelques uns des remèdes proposés pour l’atténuer ou la guérir.


Un des premiers moyens à employer serait de restreindre, au bénéfice de la nôtre, l’importation de la fabrication étrangère, dont l’importance chez nous se chiffre par 60 % de la consommation générale... 


Il semble très simple d’y arriver par une augmentation des droits frappant les conserves de poissons étrangères. Ce moyen préconisé par les délégués du groupement professionnel des pêcheurs sardiniers de la Côte Atlantique rencontre quelque résistance de la part du gouvernement par crainte de représailles de la part des gouvernements espagnol et portugais, représailles qui pourraient atteindre durement certaines de nos exportations dans ces pays. La commission spéciale qui traite en France ces questions a bien voulu suivre les suggestions en ce qui concerne les pilchards d'Amérique et le saumon du Canada, mais elle n'a pris, pour les raisons données plus haut aucune décision en ce qui concerne le réajustement des droits en en qui concerne les conserves de poissons de provenance espagnole ou portugaise. 



Et cependant des mesures urgentes s’imposent. La mévente a accumulé dans les entrepôts de nos usines des stocks importants de conserves françaises de forcés de ces stocks sont souvent obligés d’avoir recours aux Banques au prix d’intérêts qui pèsent sur la marchandise, et rendront par conséquent son écoulement plus difficile. 


Signalons parmi les remèdes à effet rapide proposés par les délégués des groupements professionnels de la Côte Atlantique : l'obligation pour le département de la guerre et de la marine de constituer des approvisionnements très importants de conserves françaises de poisson, l’obligation de les consommer s’étendant aux corps de troupes et aux unités navales. Cette mesure assurerait l’écoulement massif d’une partie du stock existant. Cette mesure se compléterait de l’ordre donné aux ordinaires de troupe, aux lycées, collèges, hôpitaux et Etablissement publics de n’acheter que des produits français et surtout à l’heure actuelle, des conserves de sardines et de thons dont l’industrie est si gravement menacée par la crise de mévente actuelle.



Le cri d’alarme poussé par une industrie française trouvera son écho dans les pouvoirs publics et les mesures proposées ci-dessus recevront certainement bon accueil. Mais auprès du public revendeur et consommateur il n’est pas d'ordre impératif possible. L’appel au bon sens, à la raison, et aussi au cœur sont le seul recours possible. On n'y fut chez nous jamais insensible. 



Le devoir étroit de sauvegarder nos industries et d’empêcher l’exode de nos capitaux, doit être compris des revendeurs comme des consommateurs. L’intérêt est ici d’accord avec le sentiment ; nous avons essayé de le prouver. Puissions-nous avoir été entendu et compris. Vainqueurs sur les champs de bataille, nous devons lutter et vaincre dans la bataille économique. Pour cela il faut le concours de tous, et nous avons confiance que personne ne faillira à ce noble devoir."






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