EN 1931, LA COMMUNE DE BIARRITZ SE PRÉOCCUPE DE SON ALIMENTATION EN EAU.
Avant ses voisines Bayonne en 1937 et Anglet en 1932, Biarritz se préoccupe également en 1931 de son alimentation en eau.
PORTEUSES D'EAU BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce qu'en rapporta la presse, et en particulier la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
Basque, dans ses éditions du 11 et du 12 juin 1931 :
- Le 11 juin 1931 :
"Le problème de l'eau potable à Biarritz.
La solution serait-elle au plateau du Reptou ?
Depuis un certain temps déjà, le problème de l'eau potable compte au nombre des légitimes préoccupations de l’opinion publique. De quoi s'agit-il au juste ? C'est ce que nous voudrions préciser ce soir dans La Gazette, d’une façon claire et simple, avant tout exacte, en exposant tout d'abord les données du problème, en décrivant ensuite les recherches récentes et en montrant la nature exacte des espoirs qui pourraient en résulter ; nous n’oublierons pas davantage de rendre un hommage mérité au conseiller municipal de notre ville, qui, depuis un an, a pris à cœur ces études et s’y est adonné de toute sur intelligence et de toute son énergie.
Cependant, notons au préalable que Biarritz n'a nullement le douloureux privilège du problème de l'eau potable, nécessaire en quantité plus grande à une population et à une consommation accrues. Pour se poser en termes quelque peu différents, ce problème existe aussi à Bayonne par exemple et il n’y a pas bien longtemps que M. le professeur Léon Bertrand, directeur du laboratoire de géologie appliquée de la Sorbonne, se rendait sur place à la demande de la municipalité voisine.
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Quand l'eau potable a une certaine tendance à manquer dans une ville — le cas se présente évidemment lors de mois d’été — alors que le débit de sources tombe à son étiage, tandis que la consommation journalière s'accroît au contraire considérablement, "diminuer la pression" durant un certain nombre d’heures du jour ou de la nuit n'est évidemment pas une solution rêvée. De toute certitude, il y a mieux à faire.
I. — Les données du problème .
Mais quelle est donc la situation à Biarritz? Contrairement à certains bruits erronés, l'eau qui alimente habituellement notre ville est une eau de bonne qualité, et une eau de source. Au sud du plateau qui porte notre ville, se creuse une longue dépression, jalonnée par l'étang de Mouriscot et son émissaire, envahis par la végétation aquatique; c'est là le reste d'une vallée envahie par la mer et aujourd’hui perdue par elle, "ria" à demi fossile, pour employer le terme géologique. Un moment barrée par un seuil de 50 mètres, cette fosse se continue par une zone déprimée où l’eau suinte de tout côté, où l’étang de Brindos s’est niché et dont un ruisseau, l’Arritzague, recueille finalement les eaux pour les conduire dans l'Adour, au pont de l’Aveugle, à la sortie ouest de Bayonne.
Au pied du plateau qui jalonne ainsi vers Reptou et Parme cette longue dépression, la présence de quelques tourbières remontant à l’époque tertiaire atteste la pureté des eaux : la tourbe, on le sait, a besoin d’eaux pures pour se former.
Quoi qu'il en soit, aux environs de Brindos, sur les flancs nord et sud de la dépression, l’eau accourt aussi bien des raides coteaux d’Arcangues et d'Arbonne d'une part, que des hauteurs de Reptou et de Parme de l'autre. Là sont les sources captées qui alimentent actuellement Biarritz en eau potable. Elles donnent un débit moyen journalier de 8 500 m3, largement suffisant pour tous les concessionnaires actuels et les besoins d’eau de Biarritz en temps ordinaire.
C'est seulement durant la saison qu'un débit journalier supplémentaire de 4 000 m3 est nécessaire.
Provisoirement (nous aurons l'occasion de revenir sur ce point), la ville est autorisée à utiliser les eaux du lac de Mouriscot, en vertu des analyses qui en ont été faites, et après le filtrage requis. Durant l'an passé, c'est seulement pendant une vingtaine de jours que l’on a dû recourir aux eaux du lac.
Mais où donc peut-on espérer trouver rationnellement le débit supplémentaire de 4 000 m3 par jour ? Tel est le problème.
II. — Le plateau de Reptou.
Avant de songer à des procédés coûteux d'ozonisation ou de verdunisation des eaux du lac de Mouriscot (et il s'agirait... pour commencer ! de quelques millions à demander à la ville), avant de chercher de non moins coûteuses et lointaines sources dans les Pyrénées nullement prochaines, avant de parler d'y établir un barrage et un lac artificiel qui sont loin de constituer un procédé idéal, n'existe-t-il donc pas aux environs immédiats de Biarritz des nappes d'eau susceptibles de fournir une large part des 4 000 mètres cubes nécessaires ? Telle est la pensée initiale qui a inspiré les recherches présentes. Disons tout de suite qu’elle est tout à l'honneur de cet enfant de Biarritz qui l'a conçue et qui a su lui donner un commencement de réalisation, de toute sa loyale probité comme de toute sa lucide volonté.
LAC DE MOURISCOT BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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