LE CHRYSANTÈME AU PAYS BASQUE.
Importé sans doute de Chine en Europe vers la fin du 17ème siècle, le chrysanthème se trouve seulement décrit, en 1689, par la savant Jacob Breyn, sous le nom de "Matricaire japonaise", parmi les nouvelles espèces végétales cultivées alors en Hollande.
Mais, ce fut seulement en 1789 que les chrysanthèmes firent leur première apparition en France,
ramenés de Chine par le capitaine de navire Pierre Blancard.
Voici ce que rapporta au sujet du chrysanthème la presse régionale et locale, dans plusieurs
éditions :
- La Gironde, le 20 novembre 1927 :
"... Les jardiniers chinois et japonais n’obtiennent d’ailleurs qu’à force de soins ces chrysanthèmes aux fleurs énormes, aux couleurs variées et bizarres si prisées des amateurs. Ils possèdent pour cela certains secrets que leurs confrères européens commencent à connaître et à imiter. En particulier, il leur faut garantir, grâce à des claies de paille, les jeunes plants des chaleurs estivales. Cette précaution, en diminuant la sécheresse si préjudiciable au développement des chrysanthèmes, provoque l’allongement et l’assouplissement des tiges. Ils recourent également aux arrosages méthodiques, aux pincements, à la fécondation artificielle que nous voyons pratiquée par un de leurs imitateurs occidentaux, au palissage qui permet de modeler la masse générale de l'arbuste et à diverses autres opérations délicates d'où dépend la réussite finale.
EXPOSITION DE CHRYSANTHEMES |
La mise en oeuvre des méthodes asiatiques exige de l'habileté, et on doit les modifier pour les adapter au climat de la France. Un des plus originaux perfectionnements de ce genre a été réalisé, il y a quelque temps, par M. Chantrier. Afin de préserver ses chrysanthèmes aussi bien des ardeurs du soleil pyrénéen que des gelées précoces, il les abrite sous une ombrelle de son invention.
Près des 2 000 ou 3 000 pieds de magnifiques chrysanthèmes qui ornent les allées du parc, il a planté un bâton surmonté d’une espèce de chapeau en paille de seigle formant parapluie au-dessus des fleurs. De la sorte, ni les chaleurs ni le froid n'endommagent ces gerbes resplendissantes dont les teintes métalliques relèvent de leurs chauds coloris les feuillages bronzés de la saison automnale.
Mais, petit à petit, au cours du 19e et du 20e siècle, la robe des chrysanthèmes européens se métamorphosa en une série de colorations formant une gamme d’une extraordinaire richesse de tons. L’abricot voisina avec le pourpre, l’aurore se dégrada en une teinte imprécise, les coloris cuivrés ou violacés naquirent ; en un mot, les collections de chrysanthèmes finirent par représenter toutes les nuances de l’arc-en-ciel, sauf le bleu !..."
EXPOSITION DE CHRYSANTHEMES |
- La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 26 octobre 1923 :
"L’Exposition Horticole. Le Chrysanthème, roi au royaume de Flore. — L'inauguration. — Une magnifique exposition.
C'est dans les salles du premier étage de l'Hôtel de Ville que la Société Horticole a exposé ses produits. Dès l’entrée c’est un enchantement : de grands sapins flanquent la porte et l’escalier se présente tout fleuri d’anthémis, d’asters et de chrysanthèmes comme un escalier de féerie.
Nous entrons des premiers dans les salons et cependant déjà la foule se presse autour des tables d'exposition. Nous traversons plusieurs salles sans nous y arrêter et nous arrivons au grand foyer du théâtre où règne le chrysanthème.
EXPOSITION DE CHRYSANTHEMES |
Tout au fond, devant un parterre royal que domine un superbe palmier nous trouvons M. le sénateur Le Barillier qui admire en connaisseur les merveilleux élèves du jardinier de Caradoc. Il nous dit : "C’est Caradoc qui a vu le premier dans la région des chrysanthèmes dans son jardin. Le jardinier d’alors, M. Chantrier était un artiste et un apôtre. Il innova en accueillant le chrysanthème. Puis il tria, sélectionna, modifia par des combinaisons savantes et subtiles les plants primitifs et il a créé des variétés nombreuses et superbes".
Nous admirons en conscience, en bordure des anthémis fleurs initiales, plus haut les fleurs nouvelles, dues au génie du jardinier M Chamboneau, s'étalent énormes, ébouriffées comme des toisons. Il y en a qui sont blanches et dont les pétales frisés s'enroulent et se déroulent comme des boules de soie floche ; il y en a qui semblent être des houppes de velours ou de cygne ; en voici d’autres qui sont irisés, en voilà de mauves, ceux-ci sont jaunes et ceux-là rosés : toute la gamme des teintes s’harmonise en un formidable tutti.
Le marquis et Mlle de Fuentehermosa viennent admirer l'exposition de leur jardinier ; nous sommes heureux de leur transmettre nos félicitations pour les hautes récompenses si justement gagnées.
A droite et à gauche, d'autres parterres offrent généreusement leurs beautés sans nombre et nous relevons parmi des pancartes indiquant les prix, les médailles, les mentions, les noms des horticulteurs bien connus de la région.
Des chrysanthèmes encore, des chrysanthèmes toujours, formant des corbeilles bordées de couleurs et de capillaires ; l'odeur amère de la fleur d'or domine, nous passons admirant sans réserve les compositions heureuses où la grâce des palmiers et des araucarias s’associe à celle des fleurs."
EXPOSITION DE CHRYSANTHEMES |
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