UN PORT DANS LE GOLFE DE GASCOGNE.
Avant la Première Guerre mondiale, se posait déjà la question d'un port de commerce, en deçà de Bordeaux.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Soir, le 18/07/1919, sous la plume de P. Georges
Lacoste :
"Un port dans le golfe de Gascogne.
...Jusque à la seconde moitié du XVIe siècle, l’Adour n’avait point son embouchure au point où nous la voyons aujourd’hui. C’est à dix-huit kilomètres plus au nord, à Capbreton (Landes) qu'il se perdait dans l’Atlantique.
Il débouchait dans le "Gouf", vallée sous-marine, coupure dans le fond de la mer, prolongeant jusqu’à proximité du rivage de Capbreton les grands fonds du Golfe de Gascogne. L’ingénieur Bouquet de la Grye a reconnu, sans avoir soulevé de discussion que : "dans le Gouf la mer est encore tenable, on peut y mouiller, lorsque à droite et à gauche on ne voit que des brisants." D’autres observateurs ont confirmé cette assertion.
ANATOLE BOUQUET DE LA GRYE |
La rade constituée par le "Gouf", la navigabilité de l’Adour, qui y aboutissait, avaient provoqué l'établissement d’un port à Capbreton. Bayonne, cependant, recelait également des bateaux remontant l’Adour. Le port de Capbreton disparut peu à peu lorsque l’embouchure du fleuve eut été modifiée.
CANOT DE SAUVETAGE CAPBRETON LANDES D'ANTAN |
La Chambre de Commerce de Mont-de-Marsan songe très sérieusement aujourd’hui à ressusciter le port maritime de Capbreton. Elle y voit un sérieux avantage, un grand avenir pour la région. Il est certain que la rade de Capbreton offrirait aux navires un abri très sûr et que le port présenterait de très grandes et permanentes facilités d’accès.
Le projet est louable et rencontre dans les Landes l'approbation générale. La Chambre de Commerce de Bayonne y est cependant assez opposée. Nous trouvons l'explication de son attitude dans le rapport de M. Le Roy, déjà cité. Nous y lisons :
"Si les espérances de ceux, qui ont récemment encore remis cette création sur le tapis étaient fondées, ce serait la disparition d’une grande partie du trafic du port de Bayonne, et, par conséquent sa ruine totale."
Nous ne discuterons point les craintes de la Chambre de Commerce de Bayonne. Elles ne sont point partagées d'une façon unanime. Nous allons en donner la raison.
UN COIN DU PORT BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Tout le monde est d’accord pour maintenir l’importance du port de Bayonne et personne ne conteste l’urgence des améliorations à apporter à l’entrée des navires dans l’Adour. Mais beaucoup, et non des moins qualifiés, estiment que Capbreton peut être un auxiliaire plutôt qu'un concurrent. Pourquoi, disent-ils, ne pas rétablir l'œuvre de la Nature, qui subsista durant tant de siècles et qui fut modifiée principalement par la main de l'homme ! Pourquoi ne point réunir le port de Bayonne à la rade de Capbreton par un canal creusé dans l’ancien lit de l’Adour ? Ce serait, là un travail certainement moins considérable et moins coûteux que le creusement du canal de Grattequina, en voie d’exécution à Bordeaux. Celui-ci établi dans des terrains à proximité immédiate d’une grande ville doit répondre à un objectif de grande envergure. Il doit pouvoir donner passage à des bâtiments calant 8 m. 50 et constituer un prolongement des docks. Nous ne pensons pas que l'on puisse demander les mêmes capacités au canal qui nous occupe.
L’idée de faire de Capbreton un avant-port de Bayonne séduit assez les sphères compétentes pour qu’on l’examine.
Quant à l’économie du projet, elle est naturellement esquissée dans les moyens de réalisation proposés par la Chambre ce Commerce de Bayonne pour les travaux de la Barre.
VOILIER BARRE DE L'ADOUR PAYS BASQUE D'ANTAN |
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