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dimanche 13 octobre 2019

LE BAYONNAIS JEAN-BERNARDIN JAURÉGUIBERRY OFFICIER DE MARINE ET HOMME POLITIQUE FRANÇAIS EN 1887 (première partie)


L'AMIRAL JAURÉGUIBERRY.


Jean-Bernardin Jauréguiberry, dit Bernard Jauréguiberry, né à Bayonne le 26 août 1815 et mort à Paris le 21 octobre 1887, est un officier de marine et homme politique français.


bayonnais ministre militaire basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY


Vice-amiral, il entame une carrière politique et est sénateur et plusieurs fois ministre.




Voici ce que rapporta le journal Le Temps, dans son édition du 23 octobre 1887 :



"L'Amiral Jauréguiberry.




Le vice-Amiral Jaureguibérry a succombé, hier matin, aux suites d'une affection pulmonaire compliquée de diabète, dont il souffrait depuis plusieurs années, et qui s'est aggravée en ces dernier jours. Avant hier-soir, un mieux très sensible s'était manifesté dans son état ; hier, à cinq heures du matin, il s'est éteint tout d'un coup. 




De tous les marins qui se sont illustrés pendant la guerre franco-allemande, l'amiral Jauréguiberry tient le premier rang. Son nom est inséparable de celui de Chanzy dont il a été le lieutenant le plus vigoureux. Jauréguiberry était un opiniâtre et un homme de devoir ; il a défendu le sol de la patrie avec un courage, une abnégation, une fermeté d'âme que rien n'a pu ébranler. Le commandement du 16e corps d'armée est la plus belle page de sa vie militaire ; il serait glorieux pour tout homme de guerre, il l'est plus encore lorsqu'on se rappelle que celui qui l'a exercé, dans les conditions difficiles qu'on sait, avait vécu près de trente ans sur mer quand on lui a confié le redoutable honneur de conduire au feu les troupes improvisées de la jeune armée de la Loire.



homme politique militaire basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY

La carrière de l'amiral Jauréguiberry est un exemple qu'on ne saurait trop méditer. Sans appui, sans protection, il est arrivé au sommet de la hiérarchie par le seul éclat de ses services. La première partie de sa carrière a été lente ; à quarante ans il était encore lieutenant de vaisseau. Très estimé de tous, considéré comme un officier de grande valeur, il avait eu jusqu'alors un avancement très ordinaire. D'autres, qu'il dépassera, et dont les noms sont voués à l'oubli, sont plus favorisés de la fortune. Jauréguiberry n'avait que ses services ; toujours à la mer, il ne connaissait pas l'art de se faire valoir. Mais, à partir de 1855, la destinée lui donna l'occasion de prendre part à plusieurs opérations de guerre importantes ; de ce jour son avenir est assuré. A Kinburn, en 1855, il commande la canonnière la Grenade ; on le met d'office sur le tableau d'avancement.




L'année suivante, il est fait capitaine de frégate ; le commandant du transport la Gironde, en partance pour les mers de Chine, tombe malade, deux officiers supérieurs auxquels on offre ce commandement le refusent, Jauréguiberry le brigue comme un honneur. On se bat là-bas ; il sent qu'on utilisera son navire autrement qu'à porter des troupes. Effectivement, le capitaine de frégate Jauréguiberry est présent à la prise des forts de Tourane, l'amiral Rigault de Genouilly lui confie la flottille et le porte trois fois à l'ordre du jour. Après la prise de Saïgon, il le charge de défendre, avec une poignée d'hommes, les lignes françaises, investies et attaquées chaque jour par une armée de 20 000 Annamites. Jauréguiberry ne se contente pas d'opposer une résistance passive, il a à lutter contre un adversaire infatigable et contre un climat débilitant. Ses troupes d'infanterie de marine et ses marins périraient d'ennui, s'il ne les tenait en haleine. Il multiplie les sorties, ne laisse pas un instant de répit à l'ennemi et lui inflige de rudes échecs.


militaire homme politique basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY


Pour ces brillants services, il est nommé capitaine de vaisseau ; il pourrait rentrer en. France, mais le premier de tous les traités de Tien-Tsin a été violé, l'heure du repos n'est pas encore arrivée ! On forme un régiment avec les compagnies de débarquement de l'escadre. Jauréguiberry le commande et fait cette belle campagne qui amène les Anglo-Français sous les murs de Pékin. Là, il se distingue encore et est mis à l'ordre du jour du corps expéditionnaire. Son régiment était un modèle de tenue et de discipline. Fait qui honore Jauréguiberry, lors du sac du palais d'Eté, il consigna ses marins dans leurs cantonnements, ne voulant pas qu'ils prissent leur part des dépouilles des empereurs de Chine. Rigide observateur de la discipline, pour lui et pour les autres, il ne pouvait admettre qu'une troupe régulière se livrât aux scènes de désordre qui accompagnent toujours les actes de pillage.




En 1861, il rentre en France après quatre années d'absence. Il est capitaine de vaisseau et commandeur de la Légion d'honneur ; quelques mois après, il est appelé au gouvernement du Sénégal, qu'il garde jusqu'en 1863. Il dirige en ces deux années quatre expéditions et assiste à seize combats. Mais une grande évolution a eu lieu dans le matériel naval ; les premiers navires cuirassés ont paru, on les réunit en escadre. Jauréguiberry veut les étudier ; il demande et obtient le commandement d'un de ces bâtiments. Nous le retrouvons, à la fin de 1863, à bord de la Normandie, dans l'escadre d'essai que commande l'amiral Penaud. L'escadre disloquée, on lui confie d'abord le vaisseau le Castiglione, puis la frégate cuirassée la Revanche, dans l'escadre de la Méditerranée.



militaire homme politique basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY



En 1869, il passe contre-amiral et, peu après, il arbore son pavillon sur cette même Revanche, dans cette même escadre de la Méditerranée que commandait alors l'amiral Jurien de la Gravière. Dès la déclaration de guerre avec la Prusse, la Revanche est envoyée dans la mer du Nord et participe au blocus de la Jade ; mais les désastres de nos armées dans l'Est ne permettent pas de songer à de grandes opérations maritimes. On fait appel au personnel de la marine, qui déjà occupe une partie des forts de Paris. Jauréguiberry descend de son bâtiment-amiral et est chargé de la défense des lignes de Carentan qui doivent défendre Cherbourg au cas où l'ennemi, maître de la Normandie, menacerait ce grand arsenal.




Le 6 novembre, il est appelé à servir à l'armée de la Loire, d'abord comme divisionnaire, puis comme commandant du 16e corps. Il ne pouvait être en meilleures mains. Cet homme de mer rompu à toutes les fatigues, à toutes les responsabilités, avait toutes les qualités d'un grand général. D'une activité prodigieuse, veillant à tout, d'une énergie et d'une vigueur que rien ne pouvait décourager, Jauréguiberry donna, dans cette triste et mémorable campagne, l'exemple de ce qu'un homme peut faire quand il est animé du plus pur patriotisme et quand il a la volonté de tout faire pour bien remplir son devoir. Chanzy lui a rendu pleine justice ; il n'est pas une occasion qu'il n'ait saisie pour exalter celui qu'il s'honorait d'avoir eu pour lieutenant. Personne moins que Jauréguiberry ne se ménageait au feu ; il étonnait les plus braves par son sang-froid inaltérable, par son mépris du danger, et cet homme qui, dans les circonstances ordinaires de la vie militaire, était redouté pour sa rigidité, devenait devant l'ennemi le plus affectueux des chefs. Chez lui l'écorce était parfois rude, le cœur était grand. Le 8 novembre, il rejoignait sa division au 16° corps d'armée, à peine formé par le général Chanzy. C'était la veille de la bataille de Coulmiers.


militaire basque

AMIRAL JAUREGUIBERRY


Le lendemain, placé à l'extrême gauche de l'armée, avec la mission de préparer et d'appuyer le mouvement tournant de la cavalerie, "il étonna nos jeunes soldats qui, électrisés par son exemple, dit le général d'Aurelles dans son rapport officiel, s'emparèrent à la baïonnette de plusieurs villages". Après la retraite inexplicable de la cavalerie, "il fallut, dit à son tour le général Chanzy, toute l'énergique volonté de l'amiral pour maintenir nos jeunes troupes dans les positions conquises". Il coucha sur ces positions et le lendemain, dès le point du jour, il constata le premier la retraite des Bavarois, à la poursuite desquels il lança son chef d'état-major, le chef d'escadron de Lambelly avec trente dragons et quinze hussards, seule cavalerie dont il put disposer. Deux pièces d'artillerie, 25 caissons, 130 prisonniers, dont 5 officiers, furent le fruit de cette poursuite."



A suivre...



N.B. : un quai porte son nom aujourd'hui à Bayonne.



(Source : WIKIPEDIA)




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