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mardi 22 octobre 2019

DES PROCÈS À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


DES PROCÈS EN LABOURD AUTREFOIS.


De nombreux procès ont eu lieu, dans l'Histoire, en Labourd.



BIARRITZ AUTREFOIS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta, à ce sujet, René Cuzacq dans la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du 

Pays basque, dans son édition du 21 janvier 1939 :



"Les procès qu'eut, dans le temps jadis, un petit village maritime du Labourd nommé Biarritz.




A contempler la ville moderne et la ronde de ses plages somptueuses, qui se douterait donc que Biarritz ait eu pour origine un simple village de pêcheurs et de cultivateurs du pays de Labourd ? Entre les deux Biarritz, la discontinuité demeure entière par delà la beauté du site... 




Pourtant, c’est le vieux Biarritz de jadis qui revit à travers les pages bien connues des deux volumes du docteur Laborde. Il revit plus encore dans le fond toujours inexploré des riches archives municipales. 




Voici que nous retrouvons quelques vagues notes qui s’y réfèrent, bribes d’un rapide travail de jadis. Elles laissent du moins transparaître la vie quelque peu agitée d’un village basque et d’un village de l’ancienne France.




Voici d'abord un sempiternel procès de dîners à la façon de l'ancien Régime. En juin 1605, Hiriart, chanoine, de la cathédrale de Bayonne et digne ancêtre des chanoines de Boileau, était en même temps, par un cumul habituel, curé de Saint-Martin de Biarritz, l’église de paroisse. Fort de l’appui du bailli de Labourd, il réclamait la dîme, soit une conque de millet (le maïs étant encore inconnu) par propriété labourable et 20 liards pour toute maison sur les terres de la paroisse, le tout payable annuellement. Le syndic de Biarritz en appela au Parlement de Bordeaux ; il tergiversa à son habitude. Le syndic Larrèche déclarait que le curé ne payait pas ses vicaires et ne remplissait pas ses fonctions. 




"Je viens souvent à Biarritz ", répliquait Hiriart. Froment, seigle, vin, "bestiat" ou bétail, et "droit de prémisse" sont aussi cités à cette occasion ; mais c’est le millet qui apparaît une fois de plus comme la vieille céréale essentielle et primitive de nos contrées. Hiriart eut, semble-t-il, gain de cause, selon l'usage ; mais il eut une amende pour avoir mis Biarritz en interdit. 




Est-ce à propos de cette affaire ou de celle qui vient que de vagues allusions sont faites à des lettres d'Henri IV, vers 1603 ? En matière de dîme, une sentence arbitrale de 1539 fixait les droits du curé contre lesquels protestait vainement la communauté ; les 20 liards par an faisaient d’ailleurs 5 sols en tout et pour tout. Mais le droit de porter livrée aux jurats et chaperon, - c'est-à-dire d’offrir belle robe au conseil municipal du temps - ne paraissait pas ressortir nettement des lettres patentes de S. M. Henri IV. Ces lettres, le lieutenant-général du bailli du Labourd, Pierre de Chibau, refusait de les enregistrer. Contre lui, en 1610, les jurats font appel au tribunal du roi, en l'espèce le lieutenant du sénéchal à Rayonne. De Bruchs plaida pour Chibau ; Pauheyt pour Biarritz, qui semble l’avoir emporté dans cette lutte pour ses prérogatives honorifiques.




En 1652-1653, nouveau procès devant le lieutenant du sénéchal. Biarritz, dans quelque grande circonstance ou peut-être à propos du Carême, a tenu à avoir un prédicateur réputé, un moine dominicain de Bayonne, le frère Bidassouet. Restait la note à payer; 24 livres parurent suffisantes, ce qui était beaucoup pour l'époque. Après témoignage du révérend père de Bruix (Bruchs), la communauté de Biarritz dut payer 96 livres. 




Plus obscur paraît un combat acharné en 1649 où il est question de lettres de cachet de l’abbé (c'est-à-dire du maire en Labourd) Jean de Hiriart, du jurat d’Arcangues, d’une assemblée capitulaire des chefs de maison "au fort de Bullart" (sic) — sans doute un souvenir des événements de 1636-1638 — de l’envoi à Bordeaux du notaire royal Jean de Planthion, de la volonté de s'endetter plutôt que de céder. Larrendouette était alors le greffier de la communauté. 




Le 9 décembre 1699, Pierre Duhalde-Diribarren, syndic général du pays de Labourd, supplie le Parlement de Bordeaux que l’arrêt obtenu par surprise contre les communautés de Biarritz et d’Arcangues ne soit pas exécuté. Il s'agissait de "l’affaire des cagots". 




Auparavant, une ordonnance du 29 avril 1697 avait admis, en effet, au droit de citoyens biarrots Laubat de Harostéguy, Martio Saubat, Pierre Ducasse, Joannès Guilharet, Joannès de Harostéguy, Joannès et Th. Doyamboure aux droits d’accès, aux charges municipales, assemblées générales des habitants et honneurs de l'église. 




En dehors de cet épisode, les procès continuent à nous renseigner sur le vieux Biarritz. En 1728, le premier jurat Lamarque est aux prises avec le curé Lestage : le désaccord est constant ; l’église est pauvre, n'a qu’un marguillier, est dépourvue de fabrique ; le curé doit restituer pour les réparations 99 livres qu'il a recueillies à "l'offrande" de deux messes. 




En avril 1756, le curé Cavalier prend à son tour avocat au Parlement de Navarre contre Jean Caulonque et Hargous, bourgeois et négociants de Bayonne, syndics de la majeure partie des habitants de Biarritz ; Duvergès et Jean Despesailles de Biarritz. Encore un procès "religieux". 




Un peu plus tard, originaire d'une vieille famille de Biarritz, Silhouette parvenait au contrôle général. Mais dirigeant le ministère des finances de Louis XV, il ne put sauver les finances royales de leur déconfiture constante et son nom, ridiculisé, passa dans l’usage à l’état de nom commun où il figure encore dans les dictionnaires. 


ETIENNE DE SILHOUETTE


En 1765-1768, la communauté de Biarritz est en procès avec le jurat Gérard Jaulerry. Un de plus ! Le gouvernement de Biarritz n était pas pourtant plus difficile qu'ailleurs. Mais tel était l’usage de la vieille France : Biarritz s’y conformait processivement, sinon excessivement."










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