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lundi 28 octobre 2019

INAUGURATIONS EN SÉRIE À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1928


INAUGURATIONS À HENDAYE EN 1928.


En 1928, plusieurs inaugurations importantes ont lieu à Hendaye.

POSE DE LA PREMIERE PIERRE PONT HENDAYE-FONTARRABIE
6 SEPTEMBRE 1928

Voici ce que rapporta la presse, à ce sujet, dans plusieurs éditions :



  • la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 30 août 1928 :

"Le 6 Septembre, à Hendaye...On inaugurera officiellement la route de Corniche, le pont Hendaye-Fontarabie.



Lorsqu'on ouvrit officieusement la route de Corniche réalisée des bords de la Bidassoa à Saint-Jean-de-Luz et que, par une attention délicate, M. Martinet voulut que les membres de la presse régionale fussent les premiers à la parcourir, en voyant se dérouler à leurs pieds un panorama dont il n’est plus besoin de vanter la magnificence, à ce moment, dis-je, nous fûmes pré venus que 1'inauguration officielle de cette voie du bord de la mer aurait lieu au commencement de septembre, en même temps que serait posée la première pierre du pont qui reliera avant qu’il soit longtemps Hendaye Plage à Fontarabie




Nous croyons pouvoir annoncer aujourd'hui que cette cérémonie aura lieu le 6 septembre prochain. 




On compte sur la présence ce jour-là, à Hendaye, de plusieurs personnages officiels, non seulement des parlementaires de notre département, mais encore d'un ou deux ministres, quelque difficulté qu’on éprouve à les arracher, les uns aux vacances qu'ils prennent non sans les avoir méritées, les autres à la tâche qu’ils poursuivent, comme M. Louis Barthou, qui est, on ne l'ignore pas, un travailleur acharné. 






On s’attend aussi, ainsi que nous l'avions déjà fait entendre, à une présence auguste. En voisin et en ami, simplement, le roi de la nation voisine, viendrait assister à la pose de la première pierre du pont Hendaye-Plage-Fontarabie. 




Ces cérémonies seront accompagnées d'un déjeuner et d'un dîner officiels, ce dernier suivi d’une grande réception et d’une fête vénitienne devant Hendaye illuminée tandis que la côte basque espagnole sera elle-même piquée de feux qu’on aime à longuement admirer par les beaux soirs d'été. 




Ainsi sera consacrée une œuvre rapidement menée à bien, en ce qui concerne du moins la route de Corniche, tandis que se poursuivront les travaux du port d'Hendaye, de la digue et du pont.




Cette nouvelle route, à peine ouverte, a été très fréquentée. La beauté du site, la facilité du trajet, l’excellence du sol justifient cet empressement du public. Mais il faut se féliciter que M. le Préfet des Basses-Pyrénées y ait interdit jusqu'à nouvel ordre la circulation des camions pesants et des autocars qui ne le sont pas moins. Elle eût pu être à peine ouverte, à peine "assise", rapidement défoncée. 




Mais les autres touristes sont heureux de profiter de l’admirable promenade qui déjà, et en attendant le tronçon de Saint-Jean-de-Luz à la Barre, permet de jouir d’un coup d’œil inoubliable et sur toute la Côte Basque française, ainsi que sur la Côte Basque espagnole. Il est heureux que, abandonnant la méthode du paiement par annuités, on ait pu, grâce aux avances faites, mener aussi rapidement l’œuvre tant attendue, au lieu d’attendre encore que des années s’écoulent pour achever de la mener à bien. 




C’est ce qu’on ne manquera sans doute pas de constater une fois encore, et officiellement, le 6 septembre prochain."


POSE DE LA PREMIERE PIERRE PONT HENDAYE-FONTARRABIE 
6 SEPTEMBRE 1928


  • Le Petit Journal, le 7 septembre 1928, sous la plume d'Emile Daru :

"Il n' y a plus de Pyrénées.



Le pont sur la Bidassoa trait d'union entre la France et l'Espagne.




Il a été inauguré hier en présence du roi Alphonse XIII et des représentants français.



Hendaye, 6 sept. — Il y a deux mois à peine, en présence du roi d'Espagne et de M. Doumergue, Président de la République, c'était une voie nouvelle celle du Transpyrénéen par Canfranc qui s'ouvrait au trafic international, attestant la vérité de la parole célèbre qu'il n'y avait plus de Pyrénées.



C'est maintenant l'estuaire de la Bidassoa, ce fleuve tout imprégné des souvenirs de l'histoire, qui va cesser d'être un obstacle pour devenir un trait d'union entre les deux pays voisins. 




Cet événement d'une extrême importance et dont la répercussion sur la prospérité de toute une grande région sera incalculable a vu se dérouler son premier acte aujourd'hui même. 


PONT HENDAYE-FONTARRABIE 
6 SEPTEMBRE 1928


On jugera de l'intérêt qui s'attache à la réalisation de l'œuvre projetée, lorsqu'on saura qu'elle doit mettre en rapport direct Hendaye, l'incomparable corniche basque, par des travaux qui se chiffrent déjà par millions et la vieille cité espagnole de Fontarabie, illustre par les fastes de son histoire curieuse dans son archaïsme inviolé la dernière étape classique des itinéraires cantabriques.




Ce nouveau pont de 450 mètres de long sur 12 de large comportera vers son centre une partie mobile permettant aux bateaux de pêche et de plaisance de pénétrer dans le port, que Hendaye fait améliorer, dans l'estuaire de la Bidassoa. C'est la ville de Fontarabie qui assume entièrement, avec le seul concours du gouvernement espagnol, les dépenses considérables de ce travail formidable que l'on compte pouvoir livrer clans un délai maximum de deux ans. La journée du 6 septembre marque donc bien une date mémorable dans les annales de la cité Euskaldunienne... fêtes traditionnelles de Fontarabie qui durent toute une semaine et au cours desquelles se déroulera, samedi, dans un cérémonial fastueux et rural, la fameuse procession au sanctuaire qui domine la ville à "Nuestra Senora de Guadelupe". N.-D. de la Guadeloupe. 



 PONT HENDAYE-FONTARRABIE 
6 SEPTEMBRE 1928


Ces fêtes et cette procession commémorent la défense héroïque de 1638 où la vieille place forte sortit victorieuse du long siège que lui fit subir le grand Condé, car la croyance populaire attribue à l'intervention miraculeuse de  "Nuestra Senora" la délivrance de la ville. 




La cérémonie d'inauguration.




Hendaye, 6 Sept. — Bien que la cérémonie officielle soit fixée pour 5 heures de l'après-midi, dès 10 heures du matin, la cité est en fête, pavoisée aux couleurs espagnoles ou ornée, aux fenêtres de la calle Mayor, surtout, de draps richement de draps ornés de dentelles précieuses. La musique municipale parcourt les rues tandis qu'éclatent les pétards et que la "Guarda civil" assure le service d'ordre avec une discrétion parfaite. Dès 4 heure', les premiers invités et les autorités officielles arrivent à la "Casa Consistorial", hôtel de ville, richement décorée. 




Nous remarquons, du côté espagnol, les généraux Chacon et Aransabe, gouverneur civil et militaire de la province de Guipuscoa ; Mgr Mugica, évêque de Guipuscoa ; M. Mouguerras, consul d'Espagne à Hendaye ; les alcades d'Irun et de Saint-Sébastien ; l'ambassadeur de la république Argentine à Madrid ; la plupart des membres de la municipalité de Fontarabie, du corps diplomatique ; de M. Salusteguy, président de l'Union patriotique de Guipuscoa, etc... 




Du côté français arrivent successivement MM. Mireur, préfet des Basses-Pyrénées; Rosard, sous-préfet de Bayonne ; Catalogne, sénateur ; Garat, Lissar, Escoffier, députés ; Strauss, ancien ministre ; Martinet, maire de Hendaye ; Thiery, chargé d'affaires de France à Madrid ; Petit, maire de Biarritz ; le capitaine de corvette Lahalle, commandant la station navale de la Bidassoa ; les consuls d'Espagne à Pau, Bayonne et Irun ; Colson, ingénieur en chef des ponts et chaussées. 




A 17 heures le roi Alphonse XIII arrive en automobile à la porte Santa Maria. Il a revêtu l'uniforme d'amiral de la narine espagnole et est accompagné du général Bérenguer, chef de sa maison militaire ; du duc de Miranda, grand chambellan. Dans les vivats d'une foule considérable, il se rend à la cathédrale où le chœur paroissial chante un "Te deum" solennel. Le cortège officiel se rend dans la nouvelle avenue Alphonse-XIII, récemment construite qui relie la basse ville à la marine où une tribune officielle a été dressée, face à la mer. Après le salut de l'alcade, le roi et sa suite, ainsi que la plupart des personnalités françaises signent le parchemin d'inauguration, puis scellent la première pierre. Un avion français, venu de Biarritz, survole la baie à diverses reprises. La "Marseillaise" retentit. Alphonse XIII écoute, la main à la visière de sa casquette et entre deux haies de curieux, plus nombreux que jamais, gagne le casino Miratcha où un lunch, magnifiquement servi, réunit 300 invités. 




L'Orphéon mixte Donostarria et la symphonie de Saint-Sébastien se font entendre dans les vieux airs basques. Le public acclame le roi et les invités français au moment où, vers 20 heures, la manifestation officielle terminée, Alphonse XIII regagne Saint-Sébastien. Et maintenant la foule s'écoule dans un tourbillon bruyant tandis que les marchands de cosquilles crient leurs gâteaux parfumés à l'anis. Hommes en béret, chaussés d'espadrilles, légères femmes en mantilles délicates se hâtent, attirés par les flonflons de la banda musicale qui se fait entendre sur la promenade. Le soleil vient de mourir sur l'Océan. Illuminations et fandangos commencent. C'est maintenant la grande liesse populaire. Sur la place d'Armes, le château de Charles-Quint domine de ses tours hautaines et jadis menaçantes, les eaux bleues de la baie. La gracieuse Fontarabie, sentinelle d'une frontière où l'amiral vient de sceller un nouveau pacte, va s'endormir dans la paix d'un beau soir. "



(Source : http://www.hondarribiaturismo.com/el-puente-internacional-alfonso-xiii-en-hondarribia/)



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