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samedi 5 octobre 2019

LES "PALANKARIS" DANS LE PAYS BASQUE AUTREFOIS


LES "PALANKARIS" AU PAYS BASQUE.


Depuis des centaines d'années, ce jeu de force Basque (lancer de barre à mine) existe, même si aujourd'hui, il n'est plus très répandu.

pais vasco fuerza vasca antes
PALANKARI EN 1895
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta Badakit (d'Orsanco) dans son Recueil d'Historiettes etc... en 1924 :



"Palankaris (athlètes lance-barres).



Je lisais, récemment, un article très documenté consacré à l’apologie des palankaris Basques Espagnols ; et les nôtres, qu’en fait-on ?




Ils n’ont, jamais été, inférieurs, dans l'ensemble, à leurs concurrents de tras los montes


pais vasco antes
PALANKARI BALTASAR ESNAOLA 1923
PAYS BASQUE D'ANTAN


J'en conclus que je vais, sinon combler cette lacune, du moins l'obturer partiellement (?) par des documents incomplets, naturellement, mais dont aucun, du moins, n’est controuvé ! 




Ces cinquante dernières années, nombreux furent les palankaris qui acquirent, en Basse-Navarre, en Soule et.....au Béarn, une légitime réputation ; et l'on hausse les épaules quand on voit consacrer par les Jeux Olympiques, un stupide jet de marteau, tandis que le lancement de la barre (en abréviation : palanka ou burdin-haga -et non l’ignoble burdin-barra francisé) est laissé au rancart, parce que, probablement, ces professionnels (étrangers) du biceps, redouteraient de cuisantes piles, s’ils se frottaient à nos palankaris déchaînés. 




Quoi qu’il en soit, cet exercice exige une vigueur et une adresse remarquables ; le palankari se place à une certaine distance de la raie qu’il ne lui faut ni dépasser ni effleurer au moment du lancement, et s’y achemine par 2, 3, 4 tours sur lui-même progressivement accélérés, la pesante barre-à-mine (de poids variable) tenue à bout du bras propulseur, dans la position verticale ; un effort considérable de tous ses muscles tendus et la barre siffle dans l'air, parcourant projetée par les as de la spécialité, un trajet stupéfiant. 



pais vasco fuuerza vasca
PALANKARI GABINO LIZARZA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Expliquer, par le menu, qu’elle doit tomber de telle façon (tiro) et non de telle autre (talo) nous conduirait trop loin ; qu’il nous suffise de déclarer que la force brutale a pu, par raccroc, d'après les Annales de la Palanka, établir tel ou tel record impressionnant, mais que sans le concours d une adresse au moins équivalente, aucun palankari ne fut jamais jugé digne de passer à la Postérité (?) dans notre cher petit recoin Basque. 




Sans désigner plus clairement le délinquant (à cause de ses descendants, fort honnêtes cultivateurs) nous commémorerons la défaite inattendue qui lui fut...., le siècle dernier (précision relative mais jugée suffisante) infligée par le détenteur incontesté, à cette époque lointaine, du titre de champion Basque-Espagnol. 




Cinq fois de suite, notre compatriote fit des efforts surhumains (en apparence) pour dépasser le point atteint par l'Espagnol, cinq fois il échoua, manifestant par gestes et propos rageurs, l’humiliation croissante d’une cruelle déconvenue ! 



force basque autrefois
PALANKARI HUICI
PAYS BASQUE D'ANTAN

Au 6e et dernier jet, la barre dépassa (de deux mètres et trois centimètres exactement) le but désiré, mais talo (voir plus haut) coup radicalement nul. 




Vaincu dans son match, notre triste héros remportait, du moins, la victoire relative et inopérante que la Force brutale lui attribuait sans conteste ! 




On épilogua d'autant plus passionnément sur ce match si décevant pour les Basques-Français, que leur compatriote était, dans la spécialité, un as que sans accès de chauvinisme régional, on proclamait incomparable ! 




D’habitude, pivotant sur lui-même et en avançant chaque fois vers la ligne de démarcation, il se donnait par un quadruple tournoiement d’intensité progressive, un élan formidable et de quelques centimètres seulement de la ligne prohibitive, partait le lourd projectile qui, jamais, jusqu’au jour susdit d’une défaite invraisemblable, ne retombait que selon les règles impérieuses du plus pur classicisme sportif ! 




Que s’était-il passé ? Vous donner mon opinion à ce sujet me semble superflu, car sans surmenage de méninges, je devine la vôtre identique à la mienne (! ?) 

force basque autrefois
PALANKARI LARRANDABILCO TARDETS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Quoi qu’il en soit, citons parmi les palankaris réputés des derniers temps (compendium qu’on excusera) : 


Le merveilleux Ezpilondo (de Chéraute) dont la carrière de douanier fut marquée au coin de la plus parfaite honorabilité et d’un zèle jamais ralenti. 




Athlète complet, tel que les Olympiques sévissant actuellement, n'en possèdent probablement pas, si professionnels soient-ils, Ezpilondo, homme superbe à succès universels compréhensibles, l’emportait, dès son adolescence, sur tous, comme chanteur, palankari, coureur à pied (plat et obstacles) joueur de paume, danseur (héros transcendant de certaines Grandes Fêtes Saint-Palaisiennes, etc...) et même lutteur car je ne saurais oublier que certain militaire professionnel en la spécialité, ayant été au grand mécontentement de son colonel, tombé dans une baraque de foire d’une ville de garnison, le sous-officier Ezpilondo mit dolman bas et bien que n’ayant jamais appris les principes de cet art renversant, fit, en un tournemain, toucher les deux épaules au forain qui s’était permis de vaincre un costaud de son régiment ! 


Le soir même notre héros Basque dînait à la table du colonel épanoui, et devant le corps des officiers non moins réjouis, dansait ses mutchikoak et ses godalet-dantza, avec un art prestigieux, une agilité inconcevable et un brio mirifique ! Bravo Ezpilondo ! 


pays basque force basque autrefois
PALANKARI SAKRISTAN
PAYS BASQUE D'ANTAN

Autres palankaris renommés : Les frères Elizondo-Galharre, de Cibits (Jean et Domingo) J.-B. Labarthe, d’Asme et surtout Cazaux-Belatzet, d’Orsanco, dont les fils continuèrent la tradition ; n’oublions pas Sohabil, de Masparraute, le dernier en date, de ces herculéens gaillards. 


Enfin, une mention spéciale à Barnetche-Iratçabal, de Bunus, parce qu'il eût l'infortune de causer, à Pau, un malheur irréparable : 


Secondé par un compatriote Basque, il luttait avec ardeur contre deux remarquables adversaires de Monein, quand de sa main humide de sueur, s'évada le formidable projectile qui dévié malencontreusement, tua, sur le coup, un spectateur perdu dans une foule compacte qui fascinée par cette lutte épique, avait résisté à toutes les objurgations de la Police et des antagonistes et s’était cantonnée, irréductible, dans la zone que ce tragique accident avéra foncièrement dangereuse ! 




Ces dernières années un fléchissement indéniable s’est produit dans la vogue palankarienne, mais ne désespérons pas d’assister sous peu à un redressement décisif et bien désirable ! 




Eta arrotzer eman, hortan eta anhitz bestetan, zafraldi handienetarik !"



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