MAN RAY TOURNE UN FILM AU PAYS BASQUE EN 1925.
Emmanuel Rasnitsky, dit Man Ray, est un peintre, photographe et réalisateur de cinéma américain.
EMAK BAKIA DE MAN RAY DE 1926 |
En 1925, à 35 ans, il tourne un film de 16 minutes à Bidart, au Pays Basque et aussi à Paris.
Ce film de court-métrage a un titre, en euskara, "Emak Bakia" ("Fichez-moi la paix" ou "Donnez la paix" ). Le nom de ce film est tiré de la villa de Rose et Arthur Wheeler (mécène Canadien irlandais), qui ont financé tous les films de Man Ray.
Arthur Wheeler était tombé en admiration devant Le retour à la raison, un court-métrage réalisé par Man Ray en 1923. Il avance 10 000 $ (Man Ray n'en dépensera que la moitié) et invite Man Ray sur la Côte Basque où il avait loué une grande maison.
CHÂTEAU "EMAK BAKIA" BIDART PAYS BASQUE D'ANTAN |
ARTHUR WHEELER |
ROSE WHEELER EMAK BAKIA |
Voici ce que raconta Man Ray :
"J'y descendis en voiture et vécu dans le luxe pendant quelques semaines. Je filmai tout ce qui me paraissait intéressant, sans travailler plus d'une heure ou deux par jour. Le reste du temps, je le passai sur les plages (...); dînai fastueusement avec d'autres invités et dansai dans les boîtes de nuit".
..."Je n'avais pas de scénario. Tout serait improvisé. (...) Et j'étais ravi, moins par ce que j'allais introduire dans mon film, que parce que j'allais faire ce qui me plaisait. Cet été là, (...) Wheeler loua une grande villa près de Biarritz. Il m'invita à l'y rejoindre (...) et à y faire une partie du film. (...) Ce disant, il ne faisait que me confirmer ce que je pensais déjà : réaliser un film, c'était prendre des vacances.
(...) De retour à Paris, je tournais d'autres séquences dans mon studio. J'avais maintenant un pot-pourri de séquences réalistes, de cristaux étincelants et de formes abstraites réfléchies par mes miroirs déformants.
(...) L'idée me vint d'une visite à Jacques Rigaut, le dandy des Dadaïstes. (...) Dans le studio, je fis un gros plan des mains de Rigaut ouvrant une valise, prenant un à un les faux cols, les déchirant et les laissa tomber par terre (plus tard, lors du tirage, je fis inverser la pellicule, de sorte que les faux cols tombant semblaient rebondir).
Quant au titre étrange Emak Bakia, c'était tout simplement le nom d'une villa en pays basque où j'avais tourné quelques extérieurs."
Ce film, sous-titré en tant que cinépoème, présente de nombreuses techniques que Man Ray a utilisées dans ses photographies fixes, notamment les rayons, la double exposition, le flou artistique et les traits ambigus.
Emak-Bakia montre des éléments de mouvements mécaniques fluides dans certaines pièces, des artefacts en rotation montrant ses idées sur les objets du quotidien étendus et rendus inutiles.
On voit Kiki de Montparnasse (Alice Prin) en train de conduire une voiture dans une scène à travers une ville.
ALICE PRIN DITE KIKI DE MONTPARNASSE 1926 |
Vers le milieu du film, Jacques Rigaut apparaît vêtu de vêtement féminin et de maquillage.
JACQUES RIGAUT EMAK BAKIA 1925 |
Plus tard, dans le film, une légende apparaît : "La raison de cette extravagance".
Le film montre ensuite une voiture qui arrive et un passager qui part avec une mallette dans un bâtiment, ouvrant la mallette et révélant des colliers de chemise pour hommes qu'il va déchirer en deux. Les colliers sont ensuite utilisés comme foyer pour le film, en effectuant une double exposition.
Ce film Emak Bakia présente des sculptures de Pablo Picasso et certains objets mathématiques de Man Ray, fixes et animés, au moyen de la technique du stop motion.
Au milieu des images tourbillonnantes - des fleurs, la mer, des moutons, un cochon, des jambes, des figures, une sculpture, des reflets - on voit apparaître Jacques Rigaut, Kiki de Montparnasse, Rose Wheeler.
A l'origine, le film était muet mais les copies récentes ont été doublées à l'aide d'une musique tirée de la collection de disques personnels de Man Ray de l'époque. La reconstitution musicale a été faite par Jacques Guillot.
Parmi les anecdotes concernant ce film, en voici une : lorsque le film a été présenté au public pour la première fois au Vieux Colombier à Paris, le 23 novembre 1926, un homme s'est levé dans la salle de théâtre pour se plaindre que cela lui donnait mal à la tête et lui faisait mal aux yeux. Un autre homme lui a alors dit de se taire et ils ont tous deux commencé à se battre. Le théâtre s'est transformé en une frénésie, les combats se sont terminés dans la rue et la police a été appelée pour mettre fin à l'émeute.
Man Ray raconta : "Les amis surréalistes que j'avais invités à la projection n'étaient pas très enthousiastes. J'avais pourtant été fidèle à tous les principes du surréalisme : irrationalité, automatisme, séquences oniriques dépourvues de logique et mépris total des conventions narratives."
Après cette projection au Vieux Colombier, le film fut ensuite projeté pendant l'hiver 1927 au Studio des Ursulines, avec 2 autres films : La Glace à trois faces, de Jean Epstein et Amours Exotiques de Léon Poirier.
ARTICLE EXCELSIOR 23 DECEMBRE 1927 |
Merci beaucoup,
RépondreSupprimerEst ce que ce film a des chances de passer sur salto ou Netflix ou autre...
Oui avec cinéma Maule baita ou en cinéma de plein air en soule,
En octobre 2921..
Car je récupère ma maison,
Je vais acheter 3 poules et 3 lapins,
Et demanderai à mon voisin sympa qui a toujours trop de tomate et de piments... De koï le ravitailler,
Et puis pour le fromage y en a dans mon village.les truite dceau vive aussi, ainsi que les écrevisses et les anguilles,
...mais là j en parles sur un blog basque
Sinon, j ai décidé d y aller seule,avec un chauffeur qui ne sait toujours pas conduire..il appris va conduire en ville sur la voie de gauche,
Il a toujours pas corrigé,
Il roule à fond la caisse,
Il s en fou, il dérange les voisins'. Mais,
Non ici rien ne dérange