PIO BAROJA.
Pio Baroja y Nessi, né le 28 décembre 1872 à Saint-Sébastien, est un écrivain Basque espagnol de la génération de 98 et de langue espagnole.
ECRIVAIN BASQUE PIO BAROJA |
Voici ce que rapporta au sujet de cet écrivain le journal Les Cahiers du Sud, dans son édition
du 1 mars 1929, sous la plume d'Ernest Labatut :
"Notes sur Pio Baroja.
II est assez étrange que notre pays qui a réservé un si sympathique accueil à tant d’artistes étrangers n’ait pas encore fait à un écrivain de la valeur de Pio Baroja la place qu’il mérite. La réputation que cet auteur a acquise par une vie tout entière consacrée aux lettres est, en effet, solidement assise de l’autre côté des Pyrénées où le suit un public fidèle et sans cesse croissant. Elle a, du reste, depuis longtemps passé les frontières de la Péninsule, mais elle est loin d’être chez nous ce qu’elle devrait être.
ECRIVAIN BASQUE PIO BAROJA |
Né à Saint-Sébastien en 1872, Pio Baroja a fait ses premières études à Pampelune, les a continuées à Valence, ensuite à Madrid. Docteur en médecine, il a exercé sa profession dans les Provinces Basques, à Cestona, très peu de temps d’ailleurs. Son rêve eût été de "réaliser une vie intense" et c’est par impossibilité de réaliser cette vie qu’il s’est fait écrivain. Il a publié son premier livre en 1900 et depuis cette date il consacre son temps à l’étude, à la composition de ses livres, aux voyages. Aujourd’hui dans la plénitude de son talent Pio Baroja a à son actif une œuvre abondante et de la plus haute qualité. Elle comprend une cinquantaine de volumes : dix recueils de Contes, Essais et Autobiographies, vingt-quatre romans groupés en Trilogies aux titres respectifs suivants : Terre basque, La vie fantastique, La Race, La lutte pour la vie, Le Passé, Les Villes, La Mer, Agonies de notre temps, enfin une série de quinze romans historiques — digne pendant des Episodes nationaux de Pérez Galdos — sous le titre général de Mémoires d’un homme d’action.
ECRIVAIN BASQUE PIO BAROJA |
L’existence de Pio Baroja explique dans une certaine mesure une partie de son œuvre : Basque, il s’est penché sur l’âme de sa petite patrie et nous en a peint les divers aspects dans Vies sombres, La maison Aïzgorri, Le Mayorazgo de Labrazay, Zalacaïn l’aventurier. Médecin rural, puis boulanger, il a vécu en contact avec le peuple, il a connu les misères des petites gens, les souffrances des déshérités des plus infimes couches sociales, et sa sympathie est allée à ces êtres simples et pitoyables ; elle s’est traduite par des œuvres vivantes et fortes, pleines de types populaires, — aventuriers, mendiants, vagabonds — et qui constituent une sorte de romans picaresques modernes : La conquête du pain, Mauvaise herbe, Aurore rouge. Voyageur et curieux du monde, il a observé les milieux étrangers les plus divers et a justement noté l’atmosphère et la poésie des grandes capitales dans ces romans européens : Les derniers romantiques, Les tragédies grotesques, La cité du brouillard, César ou rien, le grand tourbillon du monde.
Ces romans aux thèmes et aux cadres si variés sont composés selon une technique toute personnelle. Baroja professe avec raison qu’un roman doit avant tout intéresser et pour cela il faut qu’il soit un reflet de la vie dans ce qu’elle a de plus mouvant. Romancier de l’action, Baroja veut rendre perceptible le rythme rapide du monde et, envisagé de ce point de vue, son art n’est pas sans analogie avec l’art cinématographique. Cette sensation il arrive à la donner en divisant ses romans en chapitres courts, en réduisant tout ce qui peut paralyser la marche du récit, notamment les descriptions (il n’y a recours que lorsque cela est strictement indispensable et ce sont alors des tableaux d’un maître descripteur) et les analyses psychologiques à la manière d’un Paul Bourget par exemple. Il y a des pages qui ne sont que des notations de faits ou de détails, choisis il est vrai avec une rare intelligence et le guide sûr d’une sensibilité artistique très fine, parmi les plus aptes à donner la sensation de la vie. Enfin un style volontairement dé pouillé de tout ornement contribue à donner la sensation voulue. Baroja est l’ennemi déclaré de la rhétorique, des procédés, de l’éloquence, de la phrase à effet. Il ne demande au style que d’épouser étroitement la pensée : aussi sa phrase est-elle nerveuse, incisive, pure, d’une précision stendhalienne.
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