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mardi 15 octobre 2019

DE BORDEAUX À BIARRITZ À CHEVAL EN AVRIL 1908 (première partie)


DE BORDEAUX À BIARRITZ À CHEVAL EN 1908.


Le 19 avril 1908, part de Bordeaux à destination de Biarritz, la 17ème édition d'une course hippique La Course de La Petite Gironde avec 46 concurrents.



ALMANACH LA PETITE GIRONDE 1908



La première course a eu lieu en 1892 et cette course a lieu tous les ans, depuis cette date.




Voici ce que rapporta La Petite Gironde, dans son édition du 21 avril 1908 :


"Sur la route.


De Labouheyre à Biarritz. 



Une demi-heure environ après le départ des trente six chevaux, nous voici, selon notre habitude quotidienne, en chasse après eux dans notre automobile. La route est superbe sur ce macadam de toute première qualité qui s’interpose comme un entr’acte aimable entre les deux principaux rubans pavés de la grande route Bordeaux-Bayonne. 





Tout à coin, sur notre gauche, un monument funéraire sur le bord même de la route ; c'est le monument commémoratif du terrible accident dans lequel, en 1904, le chauffeur Béconnais et son mécanicien Bernard trouvèrent la mort.



MONUMENT EN MEMOIRE HENRI BECONNAIS





l.a route est rectiligne, idéalement belle, et bientôt nous atteignons, en même temps que les derniers concurrents, la bifurcation de Cap-de Pin, de Sabres, de Pontenx-les-Forges, de Mimizan. 



MIMIZAN 1908
LANDES D'ANTAN




De toute la région, des Landais sont accourus pour voir passer la Course de la "Petite Gironde". 




A travers la grande forêt Landaise




Plus que jamais, les concurrents sont enfoncés ici dans la colossale forêt des landes de Gascogne, grande cinquante fois comme celle de Fontainebleau, puisqu'elle a, on le sait, huit cent mille hectares.




A la bifurcation prochaine, celle de Laharie, sont également accourue les habitants de Morcenx, d’Onesse, de Mézos et autres lieux ; sur les bords des chemins latéraux, les charrettes à mules, appelées, on le sait, des "bros", sont arrêtées dételées : on devine que les spectateurs viennent de loin. Evidemment, cette route, d’ordinaire solitaire, ne vit autant de monde depuis bien longtemps, c'est à-dire depuis nos premières Courses d’échassiers d’autrefois.






A droite, à gauche, on aperçoit parfois des pins géants, au moins cinquantenaires, gemmés à mort avec leurs six ou sept carrés d’où coule la sève. On aperçoit aussi des bergers, avec leur peau de mouton et leurs brebis blanches, qui regardent passer la Course d’un air nostalgiquement intéressé.



BERGERE SUR ECHASSES 1908



Le premier contrôle.





Voici le maudit pavé qui recommence, et celui-ci n’est pas toujours bon ; nous en aurons de la sorte une vingtaine de kilomètres, jusqu'à Magescq. Au bout de 7 kilomètres de pavés, au creux d'un vallon subit, voici le bourg de Magescq. Des centaines d'habitants coiffés du béret attendent les coureurs. C’est le premier contrôle avec signature pour cette deuxième journée. 



MAGESCQ 1908
LANDES D'ANTAN

Les dévoués contrôleurs sont prêts à la besogne devant l'hôtel Dourthe, et grâce à l'obligeance de Mlle Lacroix, receveuse des télégraphes, le bureau est resté ouvert lui aussi en ce jour férié, pour nos transmissions télégraphiques.




Un peu après onze heures, à onze heures six, la jument Petite Gironde arrive première à ce contrôle, avec cinq minutes d'avance ; aucun des trente premiers concurrents ne descend pour signer : tous demeurent sur leur véhicule pendant les formalités du contrôle. 




Petite-Gironde a eu de la chance : au passage à niveau situé 500 mètres après le contrôle, il s'est juste ouvert devant elle après la longue manœuvre d'un train de marchandises de la ligne des Landes. Autre petit incident : le conducteur de la jument Marguerite, étant un moment descendu, après le contrôle, sa bête s’est échappée seule, comme si elle lui reprochait de perdre un temps précieux, et il lui a fallu joliment galoper lui-même pour la rattraper. 




Les temps ont changé.




Entre ce contrôle de Castets et le suivant, nous faisons diverses constatations sur les modifications qui ont été apportées par nos concurrents dans l’art de conduire un cheval sur les longues distances. Finies les voitures de campagne, fatigantes pour l'animal par leur lourdeur excessive; finies aussi ces maladroites surcharges de deux hommes sur un même véhicule : on ne voit plus qu’un seul conducteur à la fois avec presque toujours un cycliste servant à la fois d’entraîneur et de soigneur. Pauvres entraîneurs cyclistes ! Ils en ont eu pour leur compte sur ce pavé landais, avec pas toujours des bas-côtés praticables !  Honneur à eux ! surtout à ce train-là de vingt à l’heure. Constatons aussi que les concurrents ne perdent plus maintenant aucune minute précieuse aux contrôles. Tant mieux pour le sport, car mieux vaut évidemment soigner plus attentivement un cheval entre chaque journée et agir ainsi. A ce point de vue, les concurrents, dont plusieurs sont très anciens dans nos épreuves annuelles, ont fait de fameux progrès."



A suivre...




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