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mercredi 16 octobre 2019

LES SÉJOURS DE L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE (deuxième partie)


LES SÉJOURS DE L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE.


Maria Eugenia Ignacia Agustina de Palafox y Kirkpatrick, 19ème comtesse de Teba - dite Eugénie de Montijo - va connaître Biarritz, dès 1834, fuyant avec sa mère les remous des guerres carlistes.

imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE

Je vous ai déjà parlé des séjours de l'Impératrice Eugénie à Biarritz, dans un article précédent.

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 4 novembre 1932, sous la plume de René Cuzacq :



"Biarritz à sa naissance.



Les séjours de l’Impératrice II.

 

C’est donc vrai ! Cette intrigante, cette Espagnole serait la femme de l’Empereur ? De rage, Mme Fortoul, Mme Drouyn de Lhuis multiplient les affronts et les avanies, au retour de cet été de 1852 où Eugenia et sa mère ont séjourné aux Eaux-Bonnes. Petit parent par alliance, du côté des Kirkpatrik, appartenant d’autre part à une ancienne famille bayonnaise, le cousin "Lesseps", perdu entre ses rêves, conseille de "partir" : se doute-t-il que c’est elle, la petite et jolie cousine, dont l'obstination lui permettra de mener à bien le canal de Suez. Furieux de se voir évincés de leur rang d’héritiers présomptifs, Mathilde et son frère Napoléon — plus vulgairement dénommé "Plon-Plon", — ont en vain essayé de secouer l’apathie de leur père, le vieux roi Jérôme, le dernier survivant des frères de Napoléon ; déjà ils sont les ennemis acharnés d’Eugenia. Mathilde se jette aux pieds de son impérial cousin : puisque les cours étrangères repoussent ses demandes matrimoniales, puisque l’Empereur veut perpétuer sa race, qu’il prenne au moins une Française : ne voit-il donc pas que cette Espagnole, outrée dans sa dévotion, têtue et tenace, voudra sa part du gouvernement et du pays. "Louis, je t’en supplie, ne fais pas un mariage d’étudiant." Pour mieux le convaincre, elle a repris le tutoiement de leur enfance, celui du temps où leurs parents parlaient de les marier entre eux. Lui, il est profondément troublé ; mais il est plus ému encore : comme tous les faibles, il s’obstine dans le projet dont on veut le détourner par tous les moyens : une vision de femme passe soudain devant son regard. Sans mot dire, il a gagné le salon étincelant de mille feux ; d’un geste il appelle Eugenia : maintenant, dans l’ombre du parc, ses mains tressent une couronne de lierre ; il la place sur la tête d’Eugenia : "En attendant l’autre, dit-il simplement." 



imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE DE MONTIJO


Le 30 janvier 1853, aussi pâle que sa robe d’épousée, elle a vu venir à elle celui qui porte seulement deux décorations : le collier de la Légion d'honneur que porta Napoléon 1er, le collier de la Toison d’Or, que porta Charles-Quint. Oublieux du salut qui lui fut apporté contre les républicains romains, sous un prétexte faux, le Pape a refusé de venir à Notre-Dame : mais sous la rafale d’acclamations qui passe (en attendant plus tard les cris haineux d’une certaine impopularité), Eugénie de Montijo entre dans la vieille église des rois de France, des rois de Paris : elle y devient l’impératrice des Français. 





Son rôle, elle le remplit dignement, gagnant tous les cœurs par sa grâce et sa vivacité. Elle préside aux fêtes de Saint-Cloud, ou de Compiègne, aux cérémonies de la cour impériale, aux grandes manifestations de la vie nationale. Coquette à l’occasion, enjouée et gaie, parlant plusieurs langues, elle sait aussi aller droit au peuple et accomplir son devoir d’impératrice. Régente lors de la guerre d’Italie, s’appuyant sur la robuste clairvoyance de Rouher, résistant avec lui aux concessions successives qui ruineraient l’Empire, elle est dès lors admise au Conseil : l’exemple de la reine Victoria, qui l’a si bien reçue en Angleterre, hante son esprit. 



imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE DE MONTIJO


Mais cette vie de cour où il faut "paraître" sans arrêt, serait fastidieuse à la longue, "représentation" incessante où l’on n’a pas le droit d’être lasse, où il faut sourire et briller, même si l’angoisse vous étreint le cœur. Sans doute y a-t-il quelques escapades ; quand Eugénie a "assez des Tuileries, elle va, déguisée, à la Foire du Trône, ou déjeune sur l’herbe avec quelques dames de la cour ; cette dînette est son grand plaisir". Lui, de son côté, il a été bien vite repris par "l’éternel féminin" ; son désir s’est posé, ardent, de divers côtés : lorsque Eugénie l’apprend, des scènes d’orage en résulteront pour son impérial mari. 





Où donc se reposer de la vie de cour ? Où, pour d’heureuses semaines, espérer fuir les durs travaux de la politique où les déceptions du mariage impérial ? Ce bon M. Mérimée vante Cannes, la Provence et ses champs de fleurs : non pas ! Les environs de Paris, Fontainebleau : tout cela est trop près de la capitale. Trouville, Etretat, Dieppe (lancée par la duchesse de Berry), pas davantage ! Avec les chemins de fer, la mode des "bains de mer" ou de la montagne attire une clientèle qui va s'accroître. Aix-les-Bains en profite, qui attire tout cœur romantique. Le prestige de Luxeuil ou Plombières est plus solide et plus ancien. Depuis Mme de Sévigné, quelques malades gagnent Vichy et l’Auvergne. Déjà l’on parle de la Suisse lointaine. Haute bourgeoisie et riche noblesse sont d’ailleurs à peu près les seuls à gagner plus ou moins les villes d’eaux. C’est alors toute une affaire qu’un déplacement ! Par-dessous tout, Wiesbaden et Baden-Baden sont les stations en plein succès, les rendez-vous d’été où l’Europe élégante va boire quelques verres d’eau. L’impératrice Eugénie va-t-elle se laisser attirer par l’une de ces villes renommées ? S’en ira-t-elle à Deauville qu’est en train de créer Morny ? Non point ! 

ecrivain france
ECRIVAIN PROSPER MERIMEE




Créer pour créer, elle aussi, elle saura bien faire surgir une cité ; elle saura révéler à la France, sinon aux habitants eux-mêmes des contrées avoisinantes, l’un de ses plus beaux sites. Dès le lendemain même de son mariage, son choix est fait. Là-bas, où le Golfe se recourbe à la rencontre des hautes falaises, où lèvent du large, poussées par rafales, les vagues qui bondissent blanches d’écume, où de grands rochers brisent le flot d’une mer vivante où ils s’enfoncent comme la proue d’un vaisseau, où le souffle de l’Océan attiédit les ardeurs de l’été, il est un humble village où le cercle de ses plages étend l’horizon immense au devant du fier profil des montagnes altières ; où aussi, sous l’horizon du Sud, aux beaux crépuscules violets, la rive espagnole s’allonge loin vers l’Ouest : l’Espagne est tout près, cette Espagne qu’elle aime tant, qu’elle ressentira comme un affront personnel la simple idée de voir un Prussien sur le trône de Madrid. Et bien vite, l’Impératrice court vers Biarritz, amenant avec elle l’homme énigmatique auquel sont confiées les destinées du doux pays de France."


pays basque autrefois
BIARRITZ 1858
PAYS BASQUE D'ANTAN

A suivre ...



(Source : WIKIPEDIA)






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