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vendredi 11 octobre 2019

L'EMBOUCHURE DE LA NIVELLE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (deuxième et dernière partie)


L'EMBOUCHURE DE LA NIVELLE.


Le fleuve côtier Nivelle prend sa source en Navarre et se jette dans le golfe de Gascogne, dans la baie de Saint-Jean-de-Luz.

pays basque autrefois
NIVELLE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée Basque N°21-22 en 1942-1943, sous la 

signature de Pierre Dop.



Après avoir déjà publié la première partie de cet article, en voici aujourd'hui la seconde partie.



"La Nivelle à son embouchure.



"...Le pont était, paraît-il, la promenade favorite des habitants. Les flâneurs s'intéressaient de là aux mouvements du port...



Lors d'entreprises lointaines telles que la recherche de la baleine dans les mers du Nord, la pêche de la morue à Terre-Neuve, les armements se développèrent, on employa des vaisseaux d'un plus fort tonnage, et l'importance du port s'accrut, amenant la construction de nouveaux quais.

labourd autrefois
PORT DE ST JEAN DE LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Quand la guerre mettait des entraves aux expéditions de pêche, les mêmes bateaux étaient armés pour la course.




Qu'on se représente le départ d'une flottille de caravelles pour Terre-Neuve, de baleinières pour le Spitzberg, encore mieux le retour de frégates de course suivies de leurs prises. Parfois les captures étaient si nombreuses qu'elles encombraient le bassin.




Quel coup d'oeil aussi pendant le séjour de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz ! Au milieu d'une quantité de bateaux tout pavoisés, se balançait la superbe galiote couverte, richement ornée, construite spécialement pour le service du Roi, munie de son équipage de seize marins portant des hauts de chausses en toile boucassine bleue, coiffés de bonnets écarlates, couverts d'une multitude de rubans de couleur blanche et bleue.




Le déclin fut amené par les traités désastreux avec l'Angleterre, les ravages de la mer sur une partie de la ville au 18ème siècle. Plus de commerce, plus de grande pêche, l'activité du port réduite à l'exercice de la pêche côtière avec des engins d'un modèle primitif.


pays basque autrefois
BAIE DE ST JEAN DE LUZ-CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Régime des lourdes pinasses marchant à la voile, en même temps que des trainières rapidement menées par les efforts réguliers et vigoureux de deux rangées de rameurs. Ajoutons-y la flottille des petites embarcations, des batelicous, utilisés pour la pêche dans les eaux de la baie.




Un intéressant spectacle de cette époque est celui de la bénédiction de la mer le dimanche de la Trinité. Sans doute la coutume se maintient-elle toujours, mais sans le même caractère.




Alors, au lieu d'un bateau mû par la vapeur ou l'essence comme de nos jours, c'était sur une pinasse pavoisée et fleurie que montait le clergé. Avec une digne lenteur, la grande barque sortait de la rivière, et quand elle traversait la baie pour se rendre en pleine mer et en revenir, on voyait évoluer autour d'elle la plus grande partie des embarcations du port, dont la sortie  ce jour-là était l'occasion d'une partie de plaisir pour les marins et leurs familles qu'ils emmenaient avec eux. Tout l'après-midi la rade gardait une animation pittoresque.




De nos jours, la cérémonie, qui se fait rapidement, ne provoque plus cette sortie générale, et la scène a perdu en intérêt.




Dans les toutes dernières années du siècle précédent, l'emploi de bateaux à vapeur pour la pêche côtière joint à celui de procédés et d'engins nouveaux a retourné la situation. L'activité du port n'a donc fait que croître, mais chose rare avec le progrès, le côté artistique n'en a pas souffert. Tout en se modifiant, la vue du bassin n'a pas perdu d'attrait.




La plupart des bateaux ont adopté la couleur bleue pour leurs coques. Les jours de soleil, c'est une féerie de teintes bleues qui se mélangent avec celles du ciel et de l'eau, tableau dont le cadre est encore fortement marqué de l'empreinte du passé.




Le port sur la Nivelle à Saint-Jean-de-Luz est la gloire de cette petite rivière, au bout de sa courte carrière de trente et quelques kilomètres entre les montagnes toutes proches où elle est née et la mer où elle va se perdre.


pays basque nivelle
BERGES DE LA NIVELLE
FONDS NCELY
PAYS BASQUE D'ANTAN



Après un épanouissement suprême dans ce bassin que les hommes l'ont aidée à se créer, elle semble impatiente de rejoindre l'Océan. C'est avec impétuosité qu'on la voit se jeter dans le chenal qui l'y conduit aux heures de reflux. Et de son côté, l'Océan ne se montre-t-il pas impatient de la recevoir ?..."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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