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jeudi 25 mai 2017

LES BASQUES À SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON : LA HUITIÈME PROVINCE ?


LA HUITIÈME PROVINCE DES BASQUES : SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON.


C'est sur un territoire de 242 km2,  composée de deux îles principales : Saint Pierre et Miquelon, à vingt kilomètres du Canada avec Terre-Neuve, et ses célèbres bancs de morue que s'est constituée cette huitième province Basque, non officielle.



On parle souvent de la diaspora des Basques sur toute la planète comme étant la huitième 

province Basque, mais Saint Pierre et Miquelon, avec sa très nombreuse population d'origine 

Basque, peut aussi revendiquer ce "titre".



N'y dit-on pas lorsqu'il neige à gros flocons, qu'"il pleut des bérets basques".


pays basque avant
ARMOIRIES ST PIERRE ET MIQUELON


A partir de la fin du 18ème siècle, de nombreux habitants du Pays Basque Nord, de Bidart, de 

Guéthary mais aussi d'Hendaye, Urrugne, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Sare, Ascain et du 

quartier Socoa ont en effet bénéficié des emplois proposés par l'archipel de Saint Pierre et 

Miquelon.


Ces emplois se trouvaient, soit à terre dans le séchage des morues, dans les grèves, 

l'agriculture, ou le bâtiment, soit en mer à la grande pèche ou à la petite pêche.



La compagnie Legasse, dont la famille est originaire de Bassussarry, en a fait sa base et son 

fief.

Je vous en parlerai dans un article ultérieur.





pays basque autrefois
ST PIERRE LES WARYS DE PECHE 1900




pays basque avant
ST PIERRE ET MIQUELON JEUNES TERRE-NEUVIENS 1900






pays basque autrefois
ST PIERRE ET MIQUELON LIVRAISON DE MORUES 1900





pays basque avant
ST PIERRE ET MIQUELON LE TRANCHAGE DE LA MORUE 1900





pays basque avant
ENFANTS DANS UNE RUE DE MIQUELON  1900


La rade et le port de Socoa (commune de Ciboure) abritaient des Terre-Neuviers jusqu’à la 

moitié du 19ème  siècle. 




Il existait  deux marchés à la morue : le marché européen et le marché antillais. 

D’ordinaire, le premier chargement de morue sèche, la morue "primeur", était débarqué à la 

Martinique ou à St Domingue. 



Cette pêcherie était accompagnée d’une prime du gouvernement français et Bayonne tenait un 

rôle important à cause du sel nécessaire à la conservation des morues. 




Vers 1830, une quarantaine de goélettes coloniales sont armées à St Pierre et Miquelon, puis 

leur nombre ne cesse d'augmenter pour dépasser les 200 au début du 20ème siècle.



Parallèlement à cet essor, de plus en plus d'armements métropolitains, la plupart de 

Normandie (Granville) ou de Bretagne (St Malo), arment des goélettes locales, ouvrent des 

comptoirs à St Pierre et obtiennent des concessions de graves de l'archipel afin de faire sécher 

les morues capturées sur les Bancs.



Vers 1900, au début de chaque printemps, de gros vapeurs amènent de la métropole des 

graviers, mais aussi pas moins de trois mille matelots recrutés dans la région de Saint Malo et 

qui constituent 80 à 90% des équipages des goélettes locales, chacune armée de six doris et 

d'une quinzaine d'hommes.




pays basque avant
LES GOELETTES AU BARACHOIS ST PIERRE ET MIQUELON 1900



Chacun de ces voiliers rentre à peu près tous les mois au Barachois livrer la pêche effectuée sur 

les bancs.

Celle-ci peut être directement chargée sur un bateau chasseur qui l'apportera aussitôt dans un 

port métropolitain, en particulier Bordeaux.



Les nombreux sinistres qui déciment cette flotte de goélettes de 1901 à 1908 (24 victimes de 

naufrages sur 151 voiliers en 1904), l'abandon du "French Shore" (droit exclusif de pêche sur 

une partie importante du littoral de l'île de Terre-Neuve), la succession de pêches médiocres 

sur les bancs entraînent le déclin de cette activité.

En 1914, ils ne seront plus que 24 voiliers St-Pierrais armés à la grande pêche.




pays basque avant
MORUES A ST PIERRE ET MIQUELON


Une vingtaine de chalutiers sont envoyés à Terre-Neuve en 1909, plus d’une trentaine en 1920. 

Dès lors, la lutte tourne à l’avantage des vapeurs au détriment des trois-mâts et des goélettes. 

Equipés d’un moteur, les grands chalutiers mis en service vers 1930 ont un rendement moyen 

quatre à cinq fois supérieur à celui des voiliers. 

Sur ces navires, qui ont un équipage de 40 à 60 hommes, on prépare la morue à la main, 

toujours de façon classique. 




Bien que mieux nourris que sur les trois-mâts, les matelots ont encore des conditions de travail 

très pénibles, dénoncées par le Révérend Père Yvon : "Le chalutier libère le marin du travail 

du boêtage (appâtage) des lignes, du halage et des dangers des doris ; mais, loin d’alléger son 

sort, il ne fait que l’accabler." 




A Terre-Neuve, la machine n’est pas le serviteur de l’homme, c’est l’homme qui est l’esclave de 

la machine. 

La machine peut travailler nuit et jour, l’homme travaillera nuit et jour. 

Ce sont les travaux forcés sans discontinuité tant que le poisson donne ; et l’abondance du 

poisson est parfois telle qu’elle ne laisse aux hommes que sept heures de repos par trois jours. 

Aussi n’est-il pas rare qu’ils titubent de fatigue et de sommeil. 

Et dire que sur certains chalutiers, l’équipage comprend une vingtaine de jeunes gens de moins 

de 20 ans ! 

Pauvres enfants !



Les navires usines de haute technologie suppléeront ces chalutiers, les machines remplaceront 

les matelots pour le traitement des poissons et les congélateurs se substitueront au sel. 




Mais, dans les années 1970-1980, les flottilles de ces bateaux ultramodernes,  guidées par des 

impératifs financiers, ont vite fait de surexploiter l’océan. 




A Terre-Neuve, de gigantesques chaluts raclent, et raclent encore les fonds de l’océan, faisant 

une razzia sur les morues qui n’ont même plus le temps de se reproduire. 




Conjuguée à d’autres facteurs (changement climatique, prolifération des phoques, 

pollution…), cette surpêche aura raison des bancs de poissons. 




En 1992, les Canadiens devront décréter un moratoire en raison de la raréfaction de la morue, 

un poisson qui, pendant cinq siècles avait fait vivre des centaines et des centaines de milliers de 

pêcheurs et d’habitants du littoral...



L’activité de pêche y est aujourd’hui plus que réduite, mais la population est fière de 

ses racines Basques qui ont été ravivées lors du centenaire de la construction du 

fronton place libre, cœur de l’archipel, en août 2006. 



pays basque autrefois fronton terre-neuve normandie
FRONTON ST PIERRE ET MIQUELON 1906


Il y a, à l’île St Pierre, 6 000 habitants et 600 à celle de Miquelon, dont plus de la moitié 

sont des Detcheverry. 




(Source : http://www.concours-history.com/v259/index.php?option=com_flexicontent&view=item&id=629:st-pierre-et-miquelon-la-huitieme-province-basque&Itemid=39)



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