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jeudi 4 mai 2017

DOLORÈS IBARRURI LA PASIONARIA : "NO PASARAN" (première partie)


"NO PASARAN".

Huitième d'une famille de onze enfants, fille et petite-fille de mineurs, Dolorès Ibarruri naît le 9 décembre 1895 à Gallarta, en Biscaye.


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DOLORES IBARRURI LA "PASIONARIA"


Dès son plus jeune âge, elle rêve de devenir institutrice. 

Sa mère ne comprend pas sa passion pour la lecture, passion attisée par son institutrice 

Antonia Izar.



Malheureusement, elle doit y renoncer pour travailler comme ses autres camarades dans les 

ateliers de couture, puis dans les cuisines des maisons bourgeoises.

Elle disait : "La seule issue, l'unique aspiration pour une femme dans mon village, c'était le 

mariage" et elle ajoutait : "une vie grise, une vie d'esclave".



Ils sont nombreux ses prétendants, mais c'est un militant socialiste Julian Ruiz Gabina qu'elle 

choisit et elle se marie avec lui, en 1916,  à l'église de Gallarta, en Biscaye.

Son bref voyage de noces à Santander, dans la famille de son époux, est l'occasion pour elle de 

quitter pour la première fois son village.

Elle va vite vérifier la dure vérité du proverbe espagnol : "Mère ? Qu'est-ce que se marier ? 

Fille, c'est coudre, faire des enfants et pleurer."




La Pasionaria partage les idées socialistes de son mari, qui fait de la prison pour idées 

subversives ,  et l'année 1917, apprenant la victoire de la Révolution Russe, va être pour elle 

une date très importante.

Elle indique : "Je suis devenue socialiste à force de côtoyer l'injustice, la misère et je n'avais 

pas besoin de me regarder dans un miroir pour voir combien souffraient les autres femmes."



Des responsables syndicalistes lui proposent alors d'écrire des articles dans leur journal "Le 

Mineur de Biscaye".

Elle accepte et elle publie son premier article en pleine Semaine Sainte sous un pseudonyme 

qui deviendra célèbre : Pasionaria.

Elle collabore régulièrement à des publications ouvrières.




En 1920, elle s'engage dans le combat politique, lors de la création du Parti Communiste 

d'Espagne (PCE).

Elle est élue membre du comité provincial de Biscaye et elle participe au premier congrès du 

PCE.




Son action politique consterne les dames de la bonne société de la ville de Somorrostro, en 

Biscaye, où elle réside.

L'épouse d'un propriétaire de mines Mme Sebastiana Ugarte, animatrice d'une très pieuse 

organisation de charité,  tente de faire revenir cette brebis égarée dans le droit chemin en lui 

proposant une "maison confortable avec jardin" et aussi un "bon emploi" pour son mari 

Julian.

Mais, peine perdue.




La vie est très dure pour les Ruiz-Ibarruri, avec les persécutions dont souffrent les militants et 

les emprisonnements fréquents de Julian, qui sort de prison à deux reprises pour enterrer 

deux de ses trois filles.

Mais la solidarité est importante autour de cette famille.

En 1930, la Pasionaria devient membre du Comité central du PCE et en 1931, elle prononce 

son premier discours à Bilbao, en campagne électorale.



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DISCOURS DE DOLORES IBARRURI

Lorsqu'elle monte à la tribune, Dolorès tremble de peur et toute sa vie, elle aura le trac avant 

chaque allocution.

On la reconnaît dans la rue s'habillant toujours en noir et blanc, et n'utilisant les vêtements de 

couleur que pour semer la police à ses trousses.



En 1931, la direction du PCE lui demande de venir habiter à Madrid, et la situation entraîne la 

séparation du couple Ruiz-Ibarruri. Ils resteront néanmoins bons amis.

La Pasionaria rejoint la direction de l'organe central du PCE : "Mundo Obrero".

Un soir, lorsqu'elle sort du journal, la police l'arrête et elle est conduite à la prison pour 

femmes de Quinones. Elle y restera un an.




Elle reçoit de plein fouet le choc de la réalité pénitentiaire, où les droits communs font la loi.

Cependant, en prison, le 1er mai 1932, elle réussit à faire chanter "l'Internationale" à ces 

"victimes de la misère", elles aussi emprisonnées.

Lors de sa libération, elle ressent douloureusement le manque de ses enfants.

Elle en aura six au total, dont des triplés et deux survivront.

Ruben (qui disparaîtra à Stalingrad pendant la seconde Guerre Mondiale) et Amaya ne seront 

jamais seuls, même lorsque leur mère se déplace, en particulier à l'étranger, par exemple à 

Moscou en 1933, lors d'une réunion de l'Internationale communiste.

Avec quelques amies, elle organise le Comité national des femmes contre la guerre et le 

fascisme.




En mars 1932, elle est de nouveau arrêtée à Madrid, et maintenue en prison dans la capitale 

puis à Bilbao jusqu'en janvier 1933.

La féroce répression contre l'insurrection asturienne, en octobre 1934, le comité se reconvertit 

en commission pour l'enfance ouvrière, suite aux quatre mille morts et aux milliers d'orphelins 

qui en découlent.




Avec ses amies, elle met en place un plan d'évacuation des enfants vers Madrid où des familles 

les accueillent.

Cette action a de très importantes répercussions en Europe.

La presse publie alors la photo de la "Dame en noir".

La Pasionaria continue à militer et à vivre dangereusement car elle franchit la frontière des 

Pyrénées, de façon clandestine et à pied, avec des guides et de nombreux relais.



Pour ses enfants, cette vie est toujours difficile, ne pouvant être scolarisés et elle se résigne au 

départ d'Amaya et de Ruben pour l'Urss.

Peu de temps après, elle retourne en prison.




Le Front Populaire, en 1936, remportant les élections, Dolorès Ibarruri devient députée des 

Asturies.

Un de ces premiers gestes de députée, est d'aller à la prison d'Oviedo, où se trouvent des 

centaines de militants politiques socialistes, républicains et communistes.




La tension est grande quand le directeur de la prison refuse de la recevoir et fait installer une 

mitrailleuse face à la foule qui est rassemblée devant l'entrée de la prison.

Les négociations durent plusieurs heures avant que la Pasionaria n'ait gain de cause.

Tous les prisonniers sont libérés et c'est la liesse dans les rues d'Oviedo.




Au Parlement, un peu avant que Dolorès Ibarruri ne prenne la parole, les députés hommes 

sourient, murmurent et ricanent.

Pourtant, dès la deuxième phrase, c'est le silence dans l'Assemblée.




En effet, la Pasionaria désarme ses contradicteurs, avec fougue, quand elle dénonce la 

répression en Asturies, la misère et l'intolérance.

Le lendemain, le journal de Bilbao, "El Liberal" titre : "Une femme est entrée au Parlement", 

et la presse madrilène s'exclame : "Quelle femme !".

Dolorès Ibarruri est alors âgée de 41 ans, et peu avant son 42ème anniversaire, elle est désignée 

Vice-Présidente des Cortes (Parlement Espagnol).




Dès le début, le Front Populaire affronte le sabotage économique mené par le patronat et les grands propriétaires terriens. 

Les phalangistes assassinent des militants de gauche et des miliaires Républicains.

Le soulèvement fasciste se prépare avec la complicité des députés de droite.




Le 18 juillet 1936, le général Franco prend la tête de la rébellion.

"Des armes pour le peuple !" crie-t-on dans les rues de Madrid.




Le lendemain, en prononçant son célèbre discours "No pasaran" (ils-les fascistes-ne passeront 

pas), Dolorès Ibarruri devient pour les Espagnols et le monde entier Pasionaria.

"Ici Radio Union, depuis Madrid, au siège du Ministère de l'Intérieur, Dolorès Ibarruri vous parle."

Le speaker ajuste le micro.




La Pasionaria, très pâle, déclare : 

"Ouvriers ! Paysans ! Antifascistes ! Espagnols ! Patriotes ! Face au soulèvement militaire

fasciste, tous debout pour défendre la République, pour défendre les libertés populaires et les 

conquêtes démocratiques. Tout le pays vibre d'indignation devant ceux qui veulent engloutir 

l'Espagne dans un enfer de terreur et de mort. Les fascistes ne passeront pas. 

No pasaran".




(Source : https://www.legrandsoir.info/Dolores-Ibarruri-Pasionaria-pour-toujours.html)


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