LA CONTREBANDE AU PAYS BASQUE EN 1932.
En 1932, le journaliste Arthur Hérisson-Laroche fait un reportage sur la contrebande au Pays Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, le
28/07/1932, sous la plume de Arthur Hérisson-Laroche :
"La vie audacieuse et périlleuse des contrebandiers Basques.
Grand reportage par A. Hérisson-Laroche.
... Mon compagnon, à qui j'avais livré toute ma pensée, m'expliqua :
"Il existait autrefois à Olhette — je te parle de très longtemps — des forges importantes. Aujourd'hui pour une raison ou pour une autre, tout cela a disparu. Ainsi privé de son industrie, le village ne tarda pas à se dépeupler. J'en ai connu beaucoup qui, à l'époque, sont partis aux Amériques. Actuellement, l'unique ressource des habitants, d'origine espagnole pour la plupart, est la contrebande. En réalité, ils bricolent et vivotent. Il n'y a, ici, aucune organisation sérieuse, comparable à la nôtre. Les hommes sont obligés de se louer à droite ou à gauche, suivant le travail. Un seul tenait bien le coup et c'était Mourguy qui avait réussi à constituer et à entretenir une équipe de 4 hommes.
"Tiens, nous approchons précisément de l'endroit où s'est déroulé le drame. Hâtons-nous, car le temps se gâte du côté de la montagne et je parierais qu'il pleuvra avant la nuit."
Peu après, Cochequin s'arrêtait devant un gros chêne, adossé à un ponceau de pierres qui traversait le ruisseau.
"Nous y sommes. C'est ici même que Mourguy reçut en pleine poitrine la décharge fatale. Quelle pitié ! Mourir, dans la force de l'âge à 33 ans, et laisser, derrière soi, une femme et 3 gosses !
Mais je vais tout te raconter par le menu, car cette affaire est certainement l'une des plus tristes que j'ai connues dans ma carrière. Cela est d'autant plus malheureux que, d'habitude, comme je te l'ai expliqué, le gros danger pour nous n'est pas de ce côté-ci de la frontière. Les bagarres entre contrebandiers et douaniers sont, chez nous, extrêmement rares, pour ne pas dire inexistantes. Il n'en est certes pas de même sur le versant espagnol où, tout carabinier qui n'est pas à nous, constitue un péril permanent. C'est à croire, que, là-bas, les fusils partent tout seuls.
Bref, le soir de sa mort, Mourguy était allé prendre livraison, avec ses 4 hommes, de plusieurs bidons d'alcool à la "bente" d'Insola qui se trouve au fond d'une gorge, à la borne 18 exactement. Leur plan était de se rendre directement à Saint-Jean-de-Luz par la lande, en ayant soin, bien entendu, d'éviter tous les chemins et les carrefours.
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VENTA INTZOLA URRUGNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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