UNE "MAISON DE JEUNES" À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MAI 1943 (deuxième et dernière partie)
UNE "MAISON DE JEUNES" À BAYONNE EN 1943.
Dès 1940, le régime de Vichy s'intéresse à la jeunesse, en essayant de l'endoctriner et de la contrôler.
AFFICHE DE PROPAGANDE REGIME DE VICHY 1941
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 10 mai
1943, sous la plume de Pierre-André :
"Ce que devront être les "Maisons de jeunes".
Nous avons abordé dans un précédent article le problème important de l'éducation de la jeunesse et plus particulièrement la création de "Maisons de jeunes".
Notre confrère Pierre Vitrac, après avoir défini l'esprit qui devait être insufflé aux jeunes, entre dans le vif de la question.
"Nous voulons, écrit-il, des Maisons claires, accueillantes, dans chaque localité. Des Maisons dont les municipalités assureront la construction et paieront le loyer : où les jeunes gens et les jeunes filles puissent trouver les éléments nécessaires à leur formation d'hommes ou de femmes.
Que devra être l'agencement de ces maisons ?
La chose est simple.
Ce qu'il faut ? D'abord une bibliothèque, et lorsque nous disons bibliothèque, nous entendons des livres bien écrits ; nous y voulons Jacques Bainville, Descartes, Hugo, Péguy. Nous voulons y voir des atlas, des dictionnaires, des ouvrages de géographie abondamment illustrés.
Dans cette Maison, nous voulons voir une salle de jeux où, le soir venu, les jeunes gens et les jeunes filles pourront se distraire en communauté ; nous y voulons la radio et le cinéma. Nous voulons que des conférences y soient organisées, ainsi que des cercles d'études.
L'art ne devra pas être non plus négligé : la musique, la peinture, la sculpture devront y être enseignées.
Un minimum de culture sera ainsi assuré à la jeunesse qui fréquentera cette Maison.
REGIME DE VICHY ET JEUNESSE 1940-1944 COLL Jean VIGNE/KHARBINE/TPABOR
Un formateur moral et civique.
Pour assurer le bon fonctionnement de tels organismes, il faudra à la tête de chacun d'eux un chef qui tienne en mains ses équipiers et équipières, un chef qui sera le formateur moral et civique. Quoiqu'on ait pu dire, la France ne manque pas de ces hommes-là." (Nous savons qu'il y en a au Pays Basque.)
L'auteur en vient à la question de recrutement.
"Comment sera-t-il assuré ?
Il faudra surtout apprendre aux jeunes qui fréquenteront la Maison à faire la guerre à l'individualisme.
Il est indispensable d'abord de créer ces Maisons, et en suite de faire que les jeunes gens et jeunes filles les fréquentent obligatoirement, depuis leur plus tendre enfance jusqu'à leur majorité."
Et de terminer sur cette note juste :
"Ce n'est point là une mesure d'autorité sans objet, car nous sommes persuadés de son utilité. D'ailleurs les Maisons de la jeunesse seront accueillantes ou rébarbatives, selon l'esprit des jeunes qui les fréquenteront. De plus, elles appartiendront vraiment à cette jeunesse de France qui ne demande qu'à croire et seront son oeuvre..."
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