MAYI ELISSAGUE UNE ROMANCIÈRE BASQUE.
Mayi Elissague née Marie-Eugénie-Françoise Elissague à Sare, en Labourd, le 1er décembre 1899 et morte le 19 août 1941 à Bayonne, en Labourd, est une écrivaine Basque.
Tous les 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des femmes (le 8 mars est devenu la
journée internationale des femmes suite à une décision du congrès des femmes socialistes, à
Copenhague en 1910), je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le portrait de femmes
remarquables du Pays Basque, comme les femmes Républicaines emprisonnées à la prison de
Saturraran (entre 1937 et 1946), Catalina de Erauso, Madeleine de Jaureguiberry, Marga
d'Andurain, Margot Duhalde, les soeurs Feillet, Maria Luixa Erdozio, les revendications
féminines du Labourd en 1789, Irène Némirovsky et Mlle de Montansier.
Je vous propose aujourd'hui le portrait de Mayi Elissague (Elizaga), romancière Basque.
La famille de Mayi est aisée et a ses racines à Sare, avec un grand-père maire de Sare entre 1884
et 1887, après s'être enrichi au Mexique.
Elle naît à Sare, le 1er décembre 1899, et baptisée, dans l'église de Sare, le 1er janvier 1900.
Avec sa soeur Catto, elle est élevée, non pas dans une pension dirigée par des religieuses, mais par
un instructeur à la maison.
Elle passe sa petite enfance et sa jeunesse dans 3 villes et village : Sare, Saint-Jean-de-Luz, où sa
famille a une maison d'été ; et surtout en été, à Souraïde, dans la grande ferme de son grand-père,
entourée de prairies et de 200 hectares de forêts.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Mayi a 14 ans et elle commence à écrire un journal
intime, avec la tristesse de voir que la grande guerre a conduit les Basques à se battre pour la
France, en particulier en raison du patriotisme français diffusé par le quotidien L'Action
française, quotidien reçu dans les foyers du Pays Basque.
Après la guerre, le travail de l'instituteur au foyer étant suspendu, Mayi décide d'apprendre
par elle-même, avec l'approbation de ses parents.
Elle se plonge alors totalement dans la lecture de Charles Maurras (idéologue de l'Action
française), Léon Daudet, Jules Lemaître, Maurice Barrès, Anatole France et Pierre Loti.
Une fois la guerre terminée, ce sont les années folles et la famille Elissague commence à faire de
longs séjours à Paris, louant même un grand palais. Mayi y découvre l'atmosphère d'euphorie
sociale et l'intensité de ses contributions sociales, artistiques ou culturelle.
Cependant, pour développer son travail d'écrivain, elle préfère la chambre de la maison de Saint-
Jean-de-Luz, soit dans un grand salon de la ferme familiale à Souraïde.
Entre janvier 1919 et avril 1921, elle écrit 3 ou 4 romans, une série de nouvelles et presque toutes
les histoires qui feront partie de la collection des Silhouettes basques (publiés en 1925 par la
maison d'édition Baudinière à Paris), c'est-à-dire l'essence de toutes ses oeuvres. Certains d'entre
eux, probablement subventionnés par son père, ont été publiés dans des revues telles que Gure
Herria, Le Courrier de Bayonne ou Action française.
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LIVRE SILHOUETTES BASQUES DE MAYI ELISSAGUE 1925 |
Elle publie ensuite son premier roman, Coeur et Patrie, dans le journal Le Courrier de Bayonne,
une histoire naïve dans les échos de la guerre et de la victoire de la France, mais, en même temps,
une expression de la relation étroite de l'écrivain avec la nature.
Attirés par la popularité de Biarritz dans les années 1920, de nombreux cinéastes commencent à
connaître le Pays Basque. Entre autres, le cinéaste Jean Epstein filme quelques séquences de
L'Homme à L'Hispano au château d'Urtubie à Urrugne.
En 1921, Mayi publie dans la revue Gure Herria, une nouvelle, "Quand le passé commande", et
avec son accord, à partir de cette nouvelle, le réalisateur Maurice Chaillot réalise le film muet
Véronica à l'été 1923, dans son intégralité. Le projet de film s'est déroulé facilement, entre autres
parce que Joachim Elissague, son père, a apporté une partie du financement. Mayi souhaitait que
le film soit entièrement tourné au Pays Basque. De plus, si l'on fait abstraction du fait que les
acteurs parisiens devaient jouer 2 ou 3 rôles principaux, elle a réussi à faire en sorte que tous les
acteurs secondaires soient Basques, avec le rôle du vieux grand-père joué par un paysan de
Souraïde et un rôle joué par le jeune peintre Ramiro Arrue.
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FILM VERONICA 1923 CINE-MIROIR 1ER JANVIER 1923 |
Le film est présenté en avant-première quelques mois plus tard à Paris et est projeté à l'été 1924 à
Bayonne et à Saint-Jean-de-Luz. Il semble que la seule copie connue du film ait été emportée avec
lui par le prêtre labourdin Edmond Blazy, lors d'un voyage en Amérique du Sud afin de récolter
de l'argent pour financer le Petit Séminaire d'Ustaritz.
Elle participe également à la vie de la revue Gure Herria. A l'exception de ses fictions, elle y publie
un long texte, intitulé "La femme au Pays basque". Ecrit pour accompagner la diffusion du film
Véronica, en Amérique du Sud, il dépeint la vie de l'Etxeko andere (la maîtresse de maison),
dévoilant une vision très traditionaliste du rôle de la femme dans la société.
Après Silhouettes basques, publié en 1925, Mayi publie, en 1926, Simple histoire basque (Les
Irigoïty), avec une préface de l'abbé Laurent Apesteguy. Ce livre n'a pas été apprécié par les
critiques littéraires de Paris mais, au contraire, il a été considéré comme le livre le plus élaboré et
le plus ambitieux de Mayi. Enfin, en 1928, elle publie Escualdunac, aux éditions H. Plataret de
Saint-Jean-de-Luz. Ce livre est basé sur des histoires publiées dans la revue Gure Herria.
Elle va publier en Basque trois récits ou histoires. Tout d'abord, en février 1926, dans la revue
Gure Herria, "Zorra Ordaindua" (Dette payée). Les deux autres histoires, "Artzaina" (Le Berger)
et "Saldu eta...", sont publiées dans le quotidien Le Courrier de Bayonne, en août et septembre
1938.
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LIVRE ESCUALDUNAC 1928 DE MAYI ELISSAGUE |
Depuis la publication de son premier livre, Mayi n'a cessé de se faire une place dans les
institutions culturelles du Labourd. Elle est, entre autres, la seule femme à avoir eu l'occasion de
s'asseoir à la table d'honneur des repas lors des réunions annuelles d'Eskualzaleen Biltzarra.
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ESKUALZALEEN BILTZARRA TARDETS 1935 |
Mayi est également mécène de la Fédération française de pelote basque avec la "Coupe Mayi
Elizaga".
Le 28 juillet 1929, Mayi épouse l'ingénieur Louis Lebrun, en l'église de Saint-Jean-de-Luz et ce
mariage est un événement solennel. La presse locale relate la cérémonie : d'une part,
l'hebdomadaire Eskualduna, dans un article en Basque, et d'autre part en français dans le
quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz.
Son mari, Louis Lebrun, est issu d'une famille puissante, avec un père officier militaire de haut
rang dans l'armée française et il est nommé à la Légion d'honneur en 1931.
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MARIAGE DE MAYI ELISSAGUE ET LOUIS LEBRUN EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ 28 JUILLET 1929 |
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