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vendredi 8 novembre 2024

LE CURÉ DE SOURAÏDE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1915

LE CURÉ DE SOURAÏDE EN 1915.


Quatre emprunts nationaux, en novembre 1915, octobre 1916, novembre 1917 et octobre 1918, sont émis, en France, durant la Première Guerre mondiale pour financer la guerre.





pays basque autrefois histoire guerre 1914-1918 religion
AFFICHE POUR EMPRUNT 1915
D'ABEL FAIVRE 
Par Abel Faivre — [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46022205



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse dans plusieurs éditions :


  • le quotidien La Dépêche, le 11 décembre 1915 :



"En marge de l'Union sacrée.


L'Emprunt et M. le Curé.



Les journaux cléricaux ont beaucoup vanté l'attitude des évêques invitant les fidèles à souscrire à l'emprunt. Faut-il donc tant complimenter un ecclésiastique parce qu'il fait son devoir de Français ? C'est singulier. Mais ce doit être nécessaire ; autrement les journaux cléricaux n'auraient pas tous ces temps-ci posé tant de couronnes sur les mitres.



Tous les curés, par malheur, n'ont pas imité les évêques. Le curé de Souraïde s'est notamment livré à une déplorable manifestation. Souraïde est, comme on le sait, une petite commune du pays basque. Comme toute commune qui se respecte, elle a un garde champêtre qui ne connait que sa consigne. La consigne de ce brave représentant de l'autorité était l'autre jour de placarder dans l'église deux affiches relatives à l'emprunt. Il colla d'abord la première qui était illustrée et rédigée en français ; puis il fixa au mur la seconde qui contenait un appel en langue basque, et s'en alla.



Alors M. le curé vint et, plein de colère et d'indignation, arracha les deux placards et en dispersa les morceaux au vent.



Ensuite de quoi il monta en chaire et, les yeux au ciel, il expliqua qu'en raison des dissensions existant entre l'Eglise et l'Etat, il ne pouvait tolérer que la maison de Dieu servit la cause du gouvernement. Il invita même, tant son courroux était grand, les membres du conseil municipal à démissionner.



Enfin, las d'une tâche si lourde et d'ailleurs si heureusement accomplie, il quitta la maison du Seigneur pour rentrer dans sa propre salle à manger ou dans sa chambre à coucher, nous ne savons au juste.



M. le curé de Souraïde passe, d'ailleurs, pour un prêtre irréprochable."




pays basque autrefois histoire guerre 1914-1918 religion
EMPRUNT DE LA DEFENSE NATIONALE 1916
Par Renhour48 — Travail personnel, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=149331633



  • le quotidien La Dépêche, le 10 janvier 1916 :

"Les Demi-Français.


Le Curé de Souraïde et le Vicaire de Sare.



Paris 9 janvier. — A la suite d'un procès-verbal de la gendarmerie d'Espelette, une information a été ouverte contre M. Lahiton, ministre du culte à Souraïde, pour outrages à un magistrat municipal et lacération d'affiches relatives à l'emprunt national qui avaient été apposées sur le mur de façade de l'église, propriété communale.


On se souvient que nous avons signalé en son temps l'attitude antipatriotique de cet ecclésiastique.



— Dans le courant du mois d'août dernier, l'abbé Bidart, ancien vicaire de Sare, mobilise et en permission régulière, a prononcé, en chaire, au cours d'un sermon, des paroles vraiment regrettables.



Faisant l'apologie des Allemands, il a osé affirmer que leurs troupes, lorsqu'elles pénètrent en territoire ennemi, respectent la population civile et sont pleines de déférence pour les membres du clergé et les religieuses. Si la cathédrale de Reims a été et est encore bombardée, c'est que l'état-major français a eu le tort de disposer des mitrailleuses derrière les tours.



marne autrefois histoire guerre 1914-1918 religion
CATHEDRALE DE REIMS 1915
MARNE D'ANTAN



Il a tenu, en outre, un langage peu courtois à l'égard des officiers français qui ne seraient pas revenus à la religion et a fait également le procès de l'organisation des services sanitaires à l'arrière du front.



Par son attitude et ses paroles blessantes, cet ecclésiastique-soldat a soulevé l'indignation générale.



Nous croyons savoir qu'il aurait été désavoué par son curé et même par l'évêché."



(Source : Wikipédia)




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