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dimanche 3 novembre 2024

LA DESTITUTION DU COMITÉ RÉVOLUTIONNAIRE DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1794 (sixième partie)


LE COMITÉ RÉVOLUTIONNAIRE DE BAYONNE EN 1794.


A partir d'octobre 1793, le Comité Révolutionnaire sévit à Bayonne, en Labourd.




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COMPAGNIE FRANCHE DE BAYONNE 1793
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin N° 3 de janvier 1929 de la Société des Sciences, Lettres, 

Arts et Etudes Régionales de Bayonne, sous la plume de René Cuzacq :



"... 3. La politique montagnarde de Pinet aîné et le second Comité révolutionnaire (12 pluviôse - 9 Thermidor An II, 31 Janvier - 27 Juillet 1794).



Ainsi, tandis que s'installe le nouveau Comité révolutionnaire, une nouvelle époque commence dans l'histoire de la Révolution bayonnaise : l'action jacobine succède à trois mois de tâtonnements.



L'armée est tout d'abord réorganisée. Pinet, fidèlement suivi par Cavaignac, signe toute une série d'arrêtés, notamment en ventôse ; des soins nouveaux sont apportés à l'entretien des troupes ; par contre les désertions sont sévèrement réprimées : à la fin de Février, exactement le 4 ventôse, Pinet décide de mettre le séquestre sur les biens des déserteurs et de leurs parents. La désertion de 47 soldats basques, surtout originaires d'Itxassou, entraîne des mesures particulièrement violentes et la création le 13 ventôse an II — 4 mars 1794, d'une commission extraordinaire où siègent d'ailleurs plusieurs officiers. C'est la célèbre commission extraordinaire qui, dans l'espace de quelques semaines, inaugure une première session sanglante à Bayonne, gagne les Landes et le Gers, revient ensuite dans notre ville, jusqu'à ce que le décret du 27 Germinal vienne, au milieu d'Avril 1794, donner l'ordre de réserver au seul Tribunal criminel révolutionnaire de Paris les délits politiques de toute nature. Par ailleurs de nombreux officiers royalistes ou girondins sont pourchassés, destitués, au besoin exécutés ; dès le 15 Mars, le capitaine Grandjean paye de sa vie ses opinions anti-républicaines ; d'autre part, soupçonné de prévarications, l'agent général des fourrages, Boucher, est condamné à mort le 6 Floréal — 25 Avril — dans l'une des dernières séances de la fameuse commission. Par le fer et par le sang, l'armée devient de la sorte une force militaire solide, prête à prendre l'offensive, comme les autres armées de la République, dont les succès troublent le sommeil de Pinet et de Cavaignac. Quelle joie sera la leur quand, au début de Thermidor, s'étant débarrassés de Muller et de ses incertitudes, ils salueront l'heure de l'action. "Il est donc arrivé ce moment si longtemps attendu où la brave armée des Pyrénées occidentales, s'élevant au-dessus de tous les obstacles que la malveillance avait fait naître autour d'elle pour la condamner à la nullité..." pourront alors s'écrier fièrement Garrau, Pinet et Cavaignac.



Mais la réorganisation militaire s'accompagne d'une action intérieure non moins violente et poussée. Les taxes civiques frappent les riches aristocrates et les essais de réaction de l'opinion bayonnaise, qui cherchent au Théâtre l'occasion de se manifester, ne sont que le prétexte de lourdes et répétées amendes.



Dès le 25 pluviôse an II — 13 Février 1794 — 10 000 livres d'amende frappent les riches bourgeois qui se sont abstenus la veille d'assister à une représentation au profit de l'armée ; et lorsque deux citoyens dont un gendarme, s'avisent d'enlever aux applaudissements de la foule la claire-voie qui, malgré l'égalité républicaine, rétablit une sorte de loge pour les représentants, leurs familles, leurs invités, les deux coupables paient de leur tête cet acte audacieux.



D'autre part dès le 3 ventôse — 21 Février, un arrêté de Pinet aboutit à la saisie de 8 845 livres en sous de monnaie chez les commerçants de Bayonne ; de plus, en vertu des décrets des 27 et 28 Germinal, les nobles et les étrangers du district d'Ustaritz sont invités à se retirer à une lieue au moins de la rive droite de l'Adour. Dans le morne silence de la ville maintenant domptée, la Commission extraordinaire et le Comité Révolutionnaire, surveillant la cité, portent partout leurs regards inquisiteurs et assurent l'implacable exécution des volontés de Pinet et de Cavaignac. Ceux-ci insistent encore vainement en messidor pour rétablir la Commission extraordinaire, qu'il a bien fallu supprimer à la suite du décret du 27 Germinal.



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COMITE SURVEILLANCE REVOLUTIONNAIRE


A toutes ces mesures, le nouveau Comité révolutionnaire de Bayonne a été associé de près. Mais dans l'absence des documents disparus, nous perdons facilement sa trace ; nous sommes très peu renseignés sur les membres qui le composent ; tels que les indique l'arrêté du 12 pluviôse ; du moins les noms qui s'y trouvent présentent-ils cette fois une physionomie locale très caractérisée. Ils sont les chefs de la petite minorité bayonnaise acquise à la Montagne qui se serrent autour du Conventionnel en mission, dirigent son action et sont ses collaborateurs les plus immédiats et les plus intimes. Nous voyons cependant que le 30 Floréal an II — 17 Mai 1794, — le Comité de Biarritz est supprimé au profit de celui de Bayonne, comme ayant un ressort trop petit. Nous entrevoyons surtout que le second comité révolutionnaire de Bayonne fut étroitement mêlé au drame capital qui marque cette période de la Révolution locale.



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COMITE SURVEILLANCE REVOLUTIONNAIRE


Dressés contre l'oeuvre religieuse de la Révolution, de tout temps en relations suivies avec leurs frères d'Espagne, les Basques devaient fatalement opposer une résistance passive, et plus souvent encore active, aux impitoyables rigueurs de la politique montagnarde.



Depuis longtemps déjà, Pinet est au courant des tractations entre Basques espagnols et français ; dès le 24 Novembre 1793, la municipalité de Saint-Jean-de-Luz, sous la pression de la disette, a réclamé des mesures terribles. La désertion de 47 soldats basques de la région d'Itxassou, sous l'impulsion d'un prêtre réfractaire, fait déborder la colère de Pinet, débarrassé des entraves qui gênaient encore son action en Novembre 1793. Tandis qu'il crée la Commission extraordinaire, le grand arrêté du 13 Ventôse an II — 3 Mars 1794 —, signé aussi de Cavaignac, ordonne la déportation à 20 lieues des frontières de la population totale des villages de Sare, Ascain, Itxassou et de tous les très nombreux suspects qui seront désignés dans les communes de Souraïde, Espelette, Ainhoa. Or, l'un des membres du Comité révolutionnaire se rendit sur place en vue de faire procéder à la retentissante opération. Un lamentable cortège de 3 000 Basques, en proie à la misère et la faim, traversa Bayonne ; on les parqua dans les églises, avant de les disperser par petits groupes dans un certain nombre de communes landaises.



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PORTRAIT DE JEAN-BAPTISTE CAVAIGNAC 


Lorsqu'à l'extrême fin de Septembre 1794, le 8 vendémiaire an III, ils furent rappelés dans leurs villages, c'est à peine si la moitié d'entre eux revint finalement au pays natal.



Mais entre temps l'arrêté du 12 Pluviôse an II avait eu son épisode sanglant. Le 5 Floréal an II  24 Avril 1794  la Commission extraordinaire condamnait à mort Aillet, Sempé, Duvau et Coutanceau, respectivement âgés de 51, 31, 36 et 33 ans, anciens membres du Comité de surveillance créé le 10 Octobre 1793. Place de la Liberté, le Comédien Aillet monta le premier sur l'échafaud, pour avoir propagé "des principes qui auraient été au détriment de la Révolution" et tendant à "avilir la Représentation Nationale". Bien vainement, au courant de Mars, la Société des sans-culottes de Toulouse avait tenté une diversion à peine voilée et envoyé un certain Brubisse pour sauver son compatriote Coutanceau. Lartigue, qui avait à peine 29 ans, recevait 6 années de fer, et Rives âgé de 37 ans, deux années ; Rigaud qui comptait 37 ans, était détenu jusqu'à la paix, et le philosophe espagnol, Santivagnès, condamné à la déportation ; tous ces derniers "pour avoir prévariqué dans leurs fonctions" ; ils connaissaient en outre la peine supplémentaire de l'exposition publique, portant au col des écriteaux divers tels que "lâche citoyen", "mauvais citoyen", "prévaricateur". Cinq jours plus tard, le 29 Avril, lecture fut donnée du verdict à la Société populaire que présidait Derrécagaix."



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GUILLOTINE SOUS LA TERREUR



A suivre...

 







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