LA GUILLOTINE À SAINT-JEAN-DE-LUZ.
Pendant la Révolution française, la guillotine fonctionna au Pays Basque, à Bayonne, dès le mois d'octobre 1793 et à Saint-Jean-de-Luz en septembre 1794.
GUILLOTINE SOUS LA TERREUR |
Parmi les guillotiné(e)s de Saint-Jean-de-Luz, on note, par exemple, le nom de Madeleine
Larralde, une jeune fille de Sare, guillotinée sur la place de la Liberté (actuelle place Louis
XIV), le 19 septembre 1794, parce qu'elle avait "entretenu une correspondance avec les
ennemis de la République en Espagne".
Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son édition du
8 décembre 1932 :
"La guillotine à Saint-Jean-de-Luz.
Qu'on se rassure : la sinistre machine ne va pas faire son apparition dans la coquette station de la Côte Basque. C’est seulement un souvenir qu’évoque la Petite Gironde :
Ceux qui se rendent au musée Ducontenia ont remarqué en face de la porte d'entrée quelques blocs de pierre rassemblés, sans que rien n’indiquât les motifs de leur présence en ces lieux. Débris anonymes déposés, oubliés par inadvertance ? Non, ce sont les restes de la guillotine qui fonctionna à Saint-Jean-de-Luz pendant la Terreur. Notre musée du Souvenir ce devait de leur donner une place sinon dans son enceinte, du moins autour de lui, pour rappeler les événements regrettables de notre histoire locale au même titre que d'autres objets remémorent les fastes, les luttes, les gloires de notre ville.
GUILLOTINE ET REVOLUTION FRANCAISE |
Le 2 novembre 1793, un membre de la Société révolutionnaire de Saint-Jean-de-Luz demanda à la tribune qu’une souscription volontaire fut ouverte pour acheter une guillotine "qui sera l'effroi des traîtres et des conspirateurs". Et la guillotine fut achetée. On la plaça sur la place Louis-XIV, à cette époque place de la Liberté : cette inscription est encore visible à l’angle de la façade nord du château, en bordure de cette place. On la dissimula un peu entre la maison Louis XIV et la maison Clairette, converties toutes les deux en lieux de détention. Les victimes n'avaient donc que quelques pas à faire pour monter à l’échafaud.
L’instrument de supplice était supporté par des pierres de taille ressemblant à des tronçons de colonnes et sur quelques-unes se trouvaient gravées des lettres ou un mot formant une inscription avec les lettres ou le mot incrustés sur la pierre à côté. Ces pierres, lorsqu’on démolit la guillotine, furent brisées d'abord, par représailles sans doute, puis, ensuite, placées dans un mur clôturant la propriété de l'Orphelinat, d'où seize furent extraites et transportées à Duconténia.
Il y avait quatre inscriptions, aux dires des anciens du pays, qui ne purent en citer que deux : "L’union fait la force", "Mort aux tyrans". Dans sa brochure "Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, souvenirs historiques et révolutionnaires", l’abbé Haristoy, curé de Ciboure, mentionne qu'à Béthanie on voyait de ces pierres avec les fragments d’inscription suivants : FA LA TERR HESSES TYRANNIE. Nous avons examiné celles qui sont autour du musée, non pas sur toutes les faces, leur poids respectable y mettant obstacle, et nous avens relevé sur quatre les lettres TE, CE, RCE, LATE ; sur une cinquième, brisée par le milieu dans le sens de l'inscription, nous avons constaté des parties de cinq lettres dont nous n’avons pu reconstituer le mot.
LE MARTYRE D'UN PEUPLE PAR L'ABBE HARISTOY |
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