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samedi 13 avril 2019

UN GRAVE INCIDENT LORS DU PÈLERINAGE DE BASQUES À LOURDES EN 1911


GRAVE INCIDENT À LOURDES EN 1911.


Les Basques, du Nord et du Sud, se sont rendu depuis de très nombreuses années à Lourdes en pèlerinage.

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PELERINAGE DU ROSAIRE LOURDES 1911



Voici ce que rapporta Le Soleil, dans son édition du 31 Août 1911 :


"Le très grave incident du Pèlerinage basque.

On lit dans la Voix de Lourdes 


A la suite de nos articles concernant ce très regrettable incident, nous avons reçu d’un des principaux organisateurs du pèlerinage si mal reçu par Mgr Schœpfer, le télégramme suivant : 

De Bilbao 136-48-16-20. 

Notre reconnaissance pour votre juste défense de nos droits comme catholiques. Je vous prie de m'envoyer urgentement les numéros 282 et 283 au nombre de quatre chacun de votre vaillant journal la Voix de Lourdes. 

Au nom des pèlerins basques. 

Arana Goiri Biàeberrûta. 



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PELERINAGE LOURDES 1911

D'autre part, divers journaux des catholiques provinces basques et navarraises publient le récit complet, de ces faits incroyables dont la gravité revêt une portée plus grande que nous ne lui en avons accordé tout d'abord. 



Par les extraits que nous donnons de cet exposé sincère et sans passion, on aura la preuve que nous n'avions rien inventé, ni exagéré.



Déjà, l'année précédente, les Basques venant à Lourdes avaient trouvé l’évêque de Tarbes prévenu contre eux. Ils n'avaient pu obtenir — ce qui dépendait de Sa Grandeur — ni d’être photographiés sur l'Esplanade, ni de déployer à la Basilique, ainsi que l'avaient fait pourtant les Alsaciens et les Polonais, leur magnifique étendard national. En un mot, ils avaient été accueillis avec les plus injustes et les plus humiliantes suspicions. 



Cette année, sans se laisser décourager par ce souvenir, dès le 9 avril, les organisateurs du pèlerinage avaient lait demander au Supérieur des chapelains que leur fût réservé, pour le 30 juillet, l’accès de la Grotte et de l'église du Rosaire avec permission de célébrer messe de communion, grand’messe solennelle, procession du Saint-Sacrement, et le soir, procession aux flambeaux, ainsi que le 31, fête de saint Ignace, leur patron, la messe de communion générale. Le Supérieur des Chapelains leur répondait, le 12 du même mois que les pèlerins basques, reçus avec plaisir à la Grotte et aux sanctuaires, auraient toute latitude pour la célébration de leurs exercices. 



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BASILIQUE LOURDES 1911

Le 30 mai, le Comité du pèlerinage envoyait à N.-D.-de-Lourdes une offrande de 250 francs, en retour de laquelle ils recevaient, avec les remerciements du Supérieur des Chapelains, une nouvelle assurance qu'ils trouveraient toutes les facilités possibles pour satisfaire leur dévotion envers l'immaculée. 



En conséquence, et confiants en cette assurance réitérée, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 juillet, débarquaient, à Lourdes, 3 000 pèlerins de la Navarre et du Pays Basque, en majorité des jeunes gens, remplis de foi, de piété et d’enthousiasme, impatients de baiser les rochers de Massabielle sanctifiés par les pieds de l'Immaculée ; de recevoir près d'Elle le Corps adorable de son Divin Fils et de pleurer avec Elle tous les péchés qui affligent son Cœur de Mère.  



L'heure tardive ne permettant pas aux membres du Comité de se présenter à la Résidence des Chapelains, ce ne fut qu'à quatre heures du matin que le Père Lakuniza, directeur spirituel du pèlerinage, put aborder, au Rosaire, le Supérieur des Chapelains, auquel il présenta l'autorisation de Mgr l'Evêque de Pampelune qui, ainsi que tous les autres évêques des régions basques et navarraises, — à la réserve de ce lui de Vittoria, — avait béni le pèlerinage en l'enrichissant de 50 jours d'indulgence.




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MALADES GARE DE LOURDES 1911


Cette autorisation fut récusée par Schœpfer. 



Le Père directeur, en compagnie d'un autre Père Capucin, se rendit aussitôt, au chalet épiscopal où Monseigneur daigna les recevoir. 



Les bons Pères parlèrent d'une petite difficulté dont ils espéraient de Sa Grandeur l'heureuse solution. 



Les interrompant, Monseigneur s'écria que ce n’était pas une petite, mais une grande difficulté ; il parla de politique de séparatisme, de Carlisme, en un mot, il déclara aux RR. PP. confondus qu'il ne permettrait absolument rien ; aucune cérémonie, interdisant aux prêtres de célébrer ou de confesser, excepté aux PP. Capucins qui avaient l'obédience de leur propre supérieur. 



Enfin, malgré les plus vives insistances, Mgr se refusa à accorder quoi que ce fût, et fit donner ordre aux chapelains de maintenir toutes les interdictions. 



Pendant ces pourparlers, les prêtres et religieux du pèlerinage ignorants de ce qui ce passait, se basant sur les assurances précédemment données et se conformant aux usages habituels en pareil cas, commençaient à confesser et se disposaient à célébrer la Sainte Messe, lorsque tout à coup, ils furent brusquement interpellés dans l'église même et contraints par les sacristains d’abandonner l'autel ou le confessionnal. 




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GROTTE LOURDES 1911

On conçoit que le mécontentement fut grand, parmi les pèlerins auxquels on avait promis bon accueil, et qui, après avoir fait, par une chaleur torride, 300 kilomètres en chemin de fer, pour venir vénérer la Vierge de Lourdes, se voyaient ainsi expulsés de ses sanctuaires. 



Ils se répandirent au dehors en priant et en chantant, débordant jusque vers la Grotte, tandis qu’une députation du Comité organisateur courait à l'évêque, pour réclamer contre un arrêt qui empêchait des catholiques fidèles de communier et d'entendre la messe — un dimanche ! — des prêtres irréprochables de célébrer et de confesser. Mgr Schœpfer, occupé par le pèlerinage d’Autun, n’était pas visible... 



La situation devenant de plus en plus délicate et même périlleuse, étant donnée l’exaspération des pèlerins, presque tous au sang vif et généreux, les délégués ainsi que quelques personnes notables se réunirent a l’hôtel Royal pour tenir conseil. Un Père dominicain expulsé de France, résidant à Donostia, et que nul n’avait l'honneur de connaître, offrit, vu la gravité des circonstances, sa médiation près de l’Evêque de Tarbes. Il espérait que, gardant le souvenir du bon accueil et des attentions des Pères de sa résidence de Donostia, Monseigneur ferait bon accueil à sa requête. 



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PRIERE AUX PISCINES LOURDES 1911

La chose ainsi conclue, la députation accompagnée dudit religieux, sollicita de nouveau une audience au prélat... inabordable. 



A force d’instances et de prières, ils obtinrent un mot pour le Supérieur des chapelains, leur permettant la récitation du rosaire à la Grotte avec sermon et cantiques, l'assistance à la procession du Saint-Sacrement et le soir, à la procession aux flambeaux ; enfin autorisant, pour le lendemain, la communion générale à 5 heures du matin et la grand'messe avec sermon à 6 heures. 



De nouveau, Sa Grandeur fut suppliée d’autoriser les prêtres basques à remplir les fonctions de leur ministère ; mais Monseigneur répliqua qu'il n’accéderait à cette demande qu'à la condition que les évêques de Pampelune et de Vittoria les dispenseraient, par télégramme, de la présentation de leurs licences. Ainsi prit fin la conférence. 



Les chefs du pèlerinage coururent aussitôt au télégraphe afin de se conformer aux conditions imposées. 



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BOULEVARD DE LA GROTTE LOURDES 1911

A 8 heures du soir arrivait, ainsi conçue, la réponse de Mgr l'évêque de Pampelune



"Je dispense et prie Mgr l'évêque de Tarbes de dispenser mes prêtres de la présentation de leurs licences. 

Evêque de Pampelune."



La soirée pourtant s'avançait, et les pèlerins n'avaient pu encore se confesser. Quitter Lourdes sans confession, ni communion était particulièrement douloureux à ces fidèles catholiques. Le père directeur le comprit si bien qu’accompagné d'une autre notabilité du pèlerinage, il retourna une fois de plus vers l'évêque de Tarbes pour lui représenter l'impossibilité où se trouvaient les pèlerins de se confesser et de communier si Sa Grandeur ne consentait pas à dispenser les prêtres de la présentation de leur "celebret". 



Devant l'insistance pressante des deux ambassadeurs, interprètes de la tristesse indignée des Basques, les exigences de Mgr Schœpfer fléchirent enfin. 



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BRANCARDIERS LOURDES 1911

Immédiatement, les prêtres basques se réunirent aux confessionnaux assiégés par la foule et ils y passèrent la nuit pour pouvoir satisfaire la dévotion des pèlerins et tenir désir légitime de ne pas quitter Lourdes sans purifier leur conscience et recevoir la sainte Eucharistie.



Le journal Napartarra, auquel nous empruntons ce récit, le termine par ces lignes dont l'expression de douloureux reproche devrait éveiller des regrets, — nous allions écrire des remords, — au cœur de l'Evêque qui s'est montré, à l'égard des pèlerins du pays Basque, d’une accueillance si peu évangélique, d'un esprit si peu catholique : 


"Nul commentaire ne saurait ajouter de poids à ce que nous venons de raconter simplement. 

Tout le monde sait, quel calvaire nous avons dû gravir avant de pouvoir satisfaire le trop juste et saint désir de toute âme chrétienne : visiter la Sainte Vierge de Lourdes et faire à ses pieds les actes de dévotion permis à tous...excepté à nous autres. 

Que Dieu daigne abréger le temps de l'épreuve et hâter des jours meilleurs pour la cause, irréprochablement catholique, du Nationalisme Basque.



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LOURDES 1911

Tout commentaire, en effet, ne pourrait qu’affaiblir l’écrasante éloquence de ce simple exposé des faits. Nous n'y ajouterons donc rien, sinon qu'il est criant, — mais caractéristique aussi, — de voir l'Evêque qui a couvert, de sa bienveillante Neutralité, M. Dupuy, le candidat du Bloc sectaire et des Loges maçonniques, traiter si durement et éloigner de la Vierge de Lourdes les fervents et irréprochables catholiques Basques et Navarrais, sur un simple soupçon — non justifié, — de carlisme ou de séparatisme. 




Ajoutons que la défense offensante et grosse de conséquences incalculables que Mgr Schœpfer a faite aux 3 000 pèlerins Basques de se confesser et, par conséquent, de communier dans les sanctuaires de la Grotte, le 30 juillet dernier, porte ses fruits naturels. 




La presse de la Navarre cl du Guipuzcoa, profondément affligée, s’indigne de pareil procédé épiscopal, Rome s'en émeut, et les fiers Espagnols humiliés de l’affront infligé à leurs compatriotes par l'évêque de Tarbes, agitent la question de porter en d’autres sanctuaires leurs prières et leurs offrandes et en d'autres villes leur argent. 




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SOUVENIR DE LOURDES 1911

Si cela est indifférent, à Mgr Schœpfer, les commerçants de Lourdes ne pensent pas comme Sa Grandeur, et nous en savons qui ne cachent pas leur profond mécontentement d'une attitude aussi contraire aux intérêts tant spirituels que matériels de Lourdes."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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