LA COUPE DE FRANCE ET DES PAYS BASQUES DE PELOTE À BAYONNE EN 1941.
Durant l'Occupation, une coupe de France de pelote à main nue est organisée à Bayonne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Petite Gironde, le 5 mai 1941 :
"La remise de la Coupe.
Cette inoubliable finale de la Coupe de France a trouvé son terme dans la traditionnelle réception dans le grand salon du Trinquet Moderne où, depuis des années de championnats, se fêtent les victoires et les champions.
On y respirait cette fois une atmosphère sportive internationale puisque l'Espagne comme la France y étaient représentées.
M. Jean Ybarnégaray, président de la Fédération française de pelote basque, et M. Richard Chapon, directeur de la "Petite Gironde", présidaient cette réception à laquelle assistaient MM. Dramard, préfet de la zone occupée des Basses-Pyrénées ; M. Juanena, vice-consul d'Espagne ; Mme Ybarnégaray, Mme Richard Chapon, MM. Denis et Bernard Chapon, M. de Mareilhac, M. et Mme Mendez, M. Harriague, secrétaire général de la F.F.P.B. ; M. René Labbe, chef des services sportifs de la "Petite Gironde", et Mme Labbe ; M. de Saint-Pastou, vice-président de la F.F.P.B. ; M. Fernand Forgues, MM. Dupouy et Etchemendy, commissaires de la Coupe ; de Chappedelaine, intendant directeur du ravitaillement ; M. Lefait, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; M. Chérel, délégué régional du secrétariat à la jeunesse ; M Jean Amespi, les représentants de l'Aviron Bayonnais, MM. Georges Darhan, Cazaux, Etchepare, Haitz, Descamps, Gueraçague, Léonis, Iribarne, Bruno, Toulet, etc...
Devant la table, autour de laquelle s'étaient groupés les deux champions d'Hasparren et les deux champions du Guipuzcoa, M. Richard Chapon prend le premier la parole.
Après avoir rappelé la tâche de révision et de réorganisation sportive entreprise en France et les inquiétudes qui se firent jour alors autour de la pelote professionnelle, notre directeur souligne l'heureuse intervention de M. Jean Ybarnégaray dans ce domaine.
"Vous saviez, lui dit-il, le terrain particulier qui est celui de la pelote basque. Vous avez repris en mains l'organisation des compétitions fédérales et patronné de toute votre autorité les championnats professionnels. Ainsi, toutes les inquiétudes ont été dissipées. Toute notre action pour le jeu traditionnel du Pays Basque peut être heureusement continuée grâce à la Fédération que nous remercions d'avoir conservé sa place et son rôle à la "Petite Gironde".
Ce rôle de la "Petite Gironde" au cours des années passées, c'est M. Jean Ybarnégaray qui, en termes très aimables, voulut bien suite le noter et le qualifier au cours de son allocution. Ses remerciements au nom de la Fédération et des joueurs de pelote nous sont particulièrement sensibles.
A l'histoire de la Fédération française de pelote basque depuis sa fondation après la guerre jusqu'aux jours actuels, où elle est grande et prospère, après un lent et dur travail, M. Ybarnégaray mêla le nom de notre journal.
"Votre concours dit-il, tournée vers M. Richard Chapon, nous a été précieux. Par l'action de vos rédacteurs, vous avez donné à cette Coupe de France tout son éclat. Devant les Basques, devant mes amis de la Fédération et de l'Aviron Bayonnais, je vous en remercie et je vous offre un souvenir pour cette présidence partagée. Pour vos collaborateurs, pour M. Labbe, pour MM. Dupouy et Etchemendy, la Fédération fera frapper une médaille en remerciement de leur action."
Puis, se laissant aller aux souvenirs, M. Ybarnégaray évoque les débuts à Saint-Palais et la mémoire de M. Saint-Jaymes. Les années passées où dans ces compétitions s'inscrivirent les noms des Saint-Palaisiens, des Haspandars, des Béhachka, des Guipuzcoans, des Dongaitz, d'Harambillet le père, des Espellettars, du fils de Béhachka.
"Cette ligne, constate avec émotion M. Ybarnégaray, ne s'est pas brisée. Les jeunes sont là, je les ai vus encore dernièrement au Trinquet de Saint-Jean-Pied-de-Port. Ils sont l'avenir. Ils continueront. Durruty, cinq fois champion de France ; Pascal Damestoy, quatre fois champion de France, que nous fêtons et que je félicite aujourd'hui."
Puis, se tournant vers Salegui et Ataño IV, le président de la Fédération les remercie avec chaleur.
"Vous êtes venus de la terre voisine, de l'autre Pays Basque, et nous en avons été profondément touchés. Portez à tous ceux de votre pays, et particulièrement à tous les frères Ataño, notre salut cordial et même fraternel."
En terminant, M. Ybarnégaray évoque le voyage du maréchal Pétain à Pau et les assurances qu'il lui apporta alors au nom du Pays Basque, toujours fidèle et tout entier aux côtés du chef de la France.
ARTICLE LE PATRIOTE DES PYRENEES 21 AVRIL 1941 VISITE MARECHAL PETAIN 20 AVRIL 1941 |
"Rien, lui dit-il, ne pourra briser cette union, ni faire fléchir cette âme. Levons nos verres au vieux chêne planté dans la forêt d'Iraty, à la pérennité de notre race."
Le souvenir des prisonniers.
Enfin, Durruty et Pascal Damestoy, ayant reçu des mains de Mme Ybarnégaray les deux Coupes de France offertes par la "Petite Gironde", M. Ybarnégaray annonce que 5% de la recette ont été réservés et que 3 350 Francs seront ainsi remis à l'oeuvre des prisonniers."
MARECHAL PETAIN ET LES PRISONNIERS OCTOBRE 1941 |
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