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CATALINA DE ERAUSO UN SACRÉ PERSONNAGE.
C'est une aventurière, soldat, que le pape Urbain VII autorisa à s'habiller en homme.
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PORTRAIT DE CATALINA DE ERAUSO PAR VAN DER HAMEN
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Catalina de Erauso naît en 1592 (ou 1585) à Saint-Sébastien (Donostia) et meurt en 1650 à
Cuetlaxtla (Mexique).
Elle est connue comme la Monja Alferez (la nonne lieutenante).
C'est une personnalité basque semi-légendaire d'Espagne et des Amériques espagnoles de la
première moitié du 17ème siècle.
Elle est la fille de Miguel de Erauso et de Maria Perez de Gallaraga y Arce.
Son père est un militaire d'un grade important, commandant de la province aux ordres du roi
Felipe III.
Encore enfant, peut-être dès quatre ans, elle entre au couvent dominicain de Saint Sébastien
(Donostia) en même temps que ses soeurs Isabel et Maria.
Sa tante Ursula de Uriza y Sarasti, soeur de sa mère, y est prieure.
Catalina doit être élevée selon les règles du catholicisme et est destinée à devenir nonne.
En raison de son caractère explosif, elle est bientôt transférée au monastère San Bartolomé de
Saint Sébastien, où les règles sont plus strictes, et elle y vit jusqu'à ses quinze ans.
Elle se rend alors compte qu'elle n'a pas la vocation pour devenir nonne et refuse de prononcer
les voeux.
Après une énième bagarre avec une autre pensionnaire nommée Catalina de Aliri, qui vaut à
Catalina de Erauso d'être enfermée en cellule.
Elle décide alors de quitter le couvent.
Une nuit, elle vole les clés du couvent et s'enfuit, habillée en homme.
Elle n'a encore jamais vu une rue, ayant été toujours enfermée dans un couvent.
Habillée en homme, elle prend le nom de "Francisco de Loyola", puis quitte Saint Sébastien
pour Valladolid.
De là, elle va à Bilbao, où elle s'enrôle sur un navire avec l'aide de quelques compatriotes
basques.
Elle occupe tour a tour des postes de pirate ou corsaire.
Elle arrive en Amérique espagnole et s'engage comme soldat sous le nom de Alonso Diaz
Ramirez de Guzman.
Elle sert sous les ordres de plusieurs capitaines, dont semble-t-il son propre frère.
Elle sert au Chili durant la guerre d'Arauco contre les indiens mapuches.
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| ILLUSTRATION COMBAT DE CATALINA DE ERAUSO |
Elle acquiert alors une réputation de soldat courageux, de joueur et de bagarreur.
Cette carrière militaire animée culmine par sa promotion au grade de lieutenant, titre combiné
avec sa jeunesse au couvent lui vaudra le surnom de "La nonne lieutenant"
Elle était une duelliste acharnée, responsable de la mort de douzaines d'hommes.
Selon son autobiographie, parmi eux, son propre frère qu'elle tua par inadvertance lors
d'une altercation nocturne.
Elle prétend ne pas l'avoir reconnu avant d'entendre ses cris d'agonie dans la nuit.
Parallèlement à sa carrière militaire, elle fait également du commerce, toujours avec
des hommes d'affaires Basques.
Elle continue ses duels et tue indistinctement des soldats, des fonctionnaires ou des
officiers de la Couronne espagnole.
Elle rompt à plusieurs reprises des promesses de mariage avec plusieurs femmes.
Elle doit trouver refuge dans des églises, demandant le droit d'asile, pour empêcher
les soldats de l'arrêter.
Ses origines basques lui permettent toujours de retrouver un emploi, malgré son
passé criminel.
Bien que condamnée à mort plusieurs fois, elle parvient à fuir le Chili pour ce
qui est aujourd'hui l'Argentine, la Bolivie et le Pérou.
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| CARTE DES TRAJETS DE CATALINA DE ERAUSO ENTRE 1600 ET 1620 |
Après un duel à Cuzco lors duquel elle tue un homme, elle est gravement blessée
et confesse son sexe sur ce qu'elle pense être son lit de mort.
Elle survit cependant et après une convalescence de quatre mois, elle part à
Guamanga (Pérou).
Là-bas, pour échapper à de nouveaux ennuis, elle confesse de nouveau mais
publiquement son sexe à l'évêque.
A son invitation, elle entre alors au couvent et son périple continue des deux
côtés de l'océan.
En 1620, elle travaille chez l'archevêque de Lima, puis en 1624, elle arrive
en Espagne.
Elle se rend à Rome puis dans le reste de l'Italie où elle obtient une notoriété
telle qu'elle obtient du Pape Urbain VIII une dispense spéciale l'autorisant
à porter des vêtements masculins.
Sa réputation grandit et en 1626, le peintre Francesco Crescentio fait alors un
portait d'elle.
De retour en Espagne, Francisco Pacheco (beau-père de Velazquez) fait aussi
son portrait en 1630.
Elle quitte à nouveau l'Espagne en 1645 cette fois pour la Nouvelle-Espagne
avec la flotte de Pedro de Ursua et elle devient conducteur de mules sur la
route de Veracruz où elle se fait appeler Antonio de Erauso.
A sa demande, elle reçut du roi Philippe IV une pension pour ses états de
service.
Elle meurt à Cuetlaxtla (Mexique) en 1650.
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| MONUMENT EN MEMOIRE DE CATALINA DE ERAUSO A ORIZABA AU MEXIQUE |
Sa vie, hors du commun, pour l'époque, lui valut de figurer dans la
littérature et au cinéma :
- en 1625, Juan Perez de Montalvan écrivit la pièce Comédia famosa de
la monja Alferez
- en 1626, paraît une autobiographie, rééditée plusieurs fois au cours
des siècles
- en 1829, son histoire fut publiée par Joaquin Maria Ferrer
- en 1847, l'écrivain britannique Thomas de Quincey écrit une nouvelle
à son sujet : La Nonne militaire d'ESPAGNE
- en 1944, Emilio Gomez Muriel réalisa un film sur sa vie : La Monja
Alferez
- en 1987, Javier Aguirre Fernandez réalisa aussi un film avec le même titre
: La Monja Alferez
Enfin, une pastorale lui a été dédiée en 2016.
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| AFFICHE PASTORALE KATALINA DE ERAUSO 2016 |
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