L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ.
Le fanal était un feu qu'on allumait autrefois durant la nuit sur des tours, à l'entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route qu'ils devaient tenir afin d'être en sécurité.
Je vous ai déjà parlé de ce phare dans plusieurs articles : le 2 avril 2017, le 19/05/2018, le
4/12/2018, le 3/01/2025 et le 3/02/2025.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 7 mars
1940 :
"Le Fanal ou Phare de Biarritz de Henri IV, Louis XIII et Louis XIV à nos jours (Suite).
Biarritz avait son feu, son fanal, bien avant les perfectionnements de Borda : des preuves officielles nous en sont fournies par Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.
A vrai dire, le fanal de Biarritz apparaît tout d'abord, avant de briller de tous ses feux, dans une certaine pénombre. Des lettres patentes d'Henri IV, Roy de France et de Navarre, adressées à la commune, y font allusion en 1603. Voyez plutôt : "Le Roy reconnaît l'importance du bourg et village de Biarritz au bailliage de Labourd, distant d'une lieue de Bayonne, assis en tel lieu de la mer Océane qu'il y a descoubre de six à sept lieues tous les navires qui entrent et sortent de la coste d'Espaine... " — (N'est-ce pas le fanal ?) — "Biarritz est peuplé de sept à huit cents hommes tant pour la marine que pour la conservation de lad. contrée. Le Roy octroie aux Jurats qui sont et seront audit Biarritz qu'ils puissent et leur soyt loisible de porter pour marque et livrée ung chaperon de drap, moitié noir et moitié routge, pour être recognus, distingués et respectés, soit aux assemblées, soit ailleurs (A Fontainebleau. Novembre 1603)."
Entre 1614 et 1659, les Archives communales de Biarritz signalent (BB. 6) diverses mesures, dons, quêtes, voyages, démarches, tentés en faveur de Biarrots captifs en Barbarie. Une vingtaine de marins au moins sont ainsi signalés comme esclaves de Turcs.
Un "plateau pour les esclaves" recueillait à Saint-Martin de Biarritz les générosités des fidèles en faveur de leurs compatriotes malheureux. Enfin, à la demande des marins, on y fonda une confrérie sous l'invocation de l'apôtre Saint-Pierre "dont ils avaient ressenti la protection dans les dangers fréquents qu'ils ont couru et où ils l'ont invoqué". Ibid., GG. 10. Le surplus des ressources devait être affecté "au soulagement des marins vieux, infirmes, caducs". Ib.
Avec Louis XIII, fils et successeur de Henri IV, quel triste horizon que celui de Biarritz ! Le texte royal provoqué par ses édiles nous la montre en effet "scituée en un pays le plus styrile et misérable qui soit dans le Royaume". (Archives Nationales, E. 238 f° 280). Que nous voilà loin de la livrée élégante concédée à ses jurats par Henri IV !
Evidemment ces expressions de misère, retournées aux Biarrots dans la concession royale, avaient dû être longuement étalisées dans leur requête, pour apitoyer le Conseil du Roy. L'amour propre des requérants dut en ressentir quelque rancoeur.
Biarritz avait obtenu de Louis XIII, en 1636 et pour six ans, le droit de prélever "30 sols sur chacune barrique de vin, et sur chacune charge de vin d'Espagne, pour subvenir aux frais et dépenses qu'ils sont obligés de faire tant pour entretenir le feu qu'ils font en une tour hautement eslevée servant de fanal et signal en temps d'orage aux vaisseaux qui sont sur la mer, comme aussy pour fournir aux autres dépenses publiques de la Communauté".
Cette "permission et octroy" lui avait été confirmée "de temps en temps".
La dernière concession sexennale, datée de 1636, était caduque depuis le 12 juin 1642. Le souverain lui-même était mort le 14 mai 1643.
Et par ailleurs les temps étaient très durs pour le pays. Pour s'en convaincre, il suffirait de parcourir les Recherches historiques sur le siège de Fontarabie en 1638, de Ducéré ou encore son Invasion du Labourd et siège de Fontarabie (1636-1638).
Biarritz va implorer la bienveillance de Louis XIV.
![]() |
LOUIS XIV EN 1654 Par Juste d'Egmont — https://www.altesses.eu/princes_max.php?image=fe93b9aef8, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12403015 |
La concession royale de Louis XIII (1636-1642) n'ayant pas été renouvelée, la communauté de Biarritz était dans un besoin extrême, exténuée par sept ans d'emprunts, et contrainte d'abandonner la paroisse "scituée en un pays le plus stérile et misérable qui soit dans le Royaume", si Louis XIV "ne leur donne quelque secours".
Les suppliants sollicitent donc le droit de prélever "20 sols sur chacun tonneau de sidre et 50 sols sur chacune barrique de vin et charge de vin d'Espagne", au lieu de "8 sols qu'ils avaient accoustumé" (17 juillet 1649).
Le 11 décembre 1649, le Roy en son Conseil "a permis et permet aux suppliants de prendre et lever 20 sols sur chacun tonneau de sidre et 30 sols sur chacune barrique de vin et charge de vin d'Espagne...""pour être les derniers employés tant à l'entretien d'un feu dans la tour dud. lieu et réparation de l'église qu'autres dépenses nécessaires pour la Communauté dud. lieu..."
Voici les "Lettres patentes de Louis XIV, préparant et assurant l'avenir du fanal de Biarritz, à l'exemple d'Henri IV et de Louis XIII.
![]() |
LETTRES PATENTES DE LOUIS XIV |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire