UN BAL DU SECOND EMPIRE À BIARRITZ EN SEPTEMBRE 1922.
Le 20 septembre 1922, est organisé, à l'Hôtel du Palais de Biarritz, un bal, resté célèbre, au bénéfice d'oeuvres charitables, et présidé par le roi Alphonse III, la reine d'Espagne et le shah d'Iran.
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :
- Excelsior, le 22 septembre 1922 :
"Un bal "Second Empire" à Biarritz.
Biarritz, 21 septembre (De notre correspondant particulier).
— Ce fut une soirée inoubliable que le magnifique bal second Empire a organisé hier au palais de Biarritz au profit d'oeuvres de bienfaisance et dont la reconstitution fidèle donna lieu à de superbes toilettes évoquant cette époque de faste et d'élégance.
Cette fête mondaine a dépassé en éclat et en splendeur tout ce qu'il était permis d'espérer. Le palais Biarritz était redevenu ce qu'avait été, à certaines grandes occasions, la villa Eugénie pendant les 14 années de villégiature impériale. En 1859, Mérimée, qui avait accompagné la famille impériale à Biarritz, écrivait : "La saison fertile en rois, en princes et en ducs." Cette phrase pourrait encore être utilisée aujourd'hui.
Le bal second Empire a été honoré de la présence de deux souverains, de la plus délicieuse des reines, des plus hautes notabilités, et d'incomparables élégances, tant françaises qu'étrangères. Les jardins du palais sont féériquement illuminés, le hall et la rotonde donnant sur la mer sont tapissés de verdure. Vers 11 h. 30, l'orchestre fait entendre la marche royale espagnole, S. M. le roi Alphonse XIII et la reine Victoria paraissent au milieu d'un murmure de sympathie et d'admiration. Les souverains sont suivis peu après de S. M. I. le shah de Perse, qu'accueille l'hymne persan.
Le comité d'organisation du bal accompagne les souverains jusqu'à la loge royale où ils prennent place avec LL. AA. HH. le prince et la princesse Sixte de Bourbon-Parme, la duchesse de San Carlos, le duc et la duchesse de Santona et les personnages de leur suite.
Dans la nombreuse assistance, on remarquait : marquise de Mohernando, marquise de Jaucourt, comtesse de Vera, Mme Paul Dupuy, marquise de Fuente Hermosa, comtesse de Rostang, marquise de Najera, Mme Nagelmackers, Mme Patrico Sanz, Mme de Aramayo, Mme A. Emery, Mme Aldao-del-Carril, Mme Howard Spaulding, Mme Burton, Mme Vidal-Soler, Mme W. Sapulding, Mme Dickinson-Bishof, Mme de Alcorta, Mme Billaudel, Mme E. Hugues, Mme Zettlun, Mme Domergue, Mme Owen, Mme Bourlon, Mme Casa-Egina, Mme da Silva, Mme J. de Aramayo, Mme Robert Ribou, Mme Armand Guido.
Il est minuit ; c'est l'heure des entrées, réglées minutieusement par Mlle Antonine Meunier de l'Opéra.
Provoquant autant d'enthousiasme que de folle gaieté, elles se succédèrent dans l'ordre suivant : les Lions, les Petites filles modèles, The Virginians, les Midinettes, Tableau de Winterhalter, Danse populaire mexicaine, un Mariage sous le second Empire, Valse romantique. Puis c'est l'ouverture du bal. Contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, la Crinoline et le One Step ne se sont pas nui mutuellement. Pendant les danses, les souverains ont causé aimablement avec plusieurs personnes. S. M. le roi Alphonse XIII, notamment, a eu une longue conversation avec le peintre militaire Georges Scott. Un souper délicat a terminé cette fête merveilleuse.
Il était près de 5 heures quand le roi et la reine d'Espagne, prenant congé du shah de Perse et des membres du Comité d'organisation du bal, montaient en automobile pour regagner Saint-Sébastien."
- Excelsior, le 23 septembre 1922 :
"Le bal second Empire au Palais de Biarritz.
Ainsi que nous l'avons brièvement annoncé hier, le bal second Empire qui eut lieu mercredi à Biarritz constitue l'événement mondain le plus sensationnel que les annales basques aient enregistré depuis de longues années.
La grande salle à manger en rotonde et le superbe hall du Palais de Biarritz étaient transformés en théâtre de verdure. Des treillages recouvrant les panneaux s'illustraient d'arceaux et de guirlandes fleuries, auxquelles des lanternes vénitiennes rouges et jaunes ajoutaient leur note lumineuse.
On reconnaissait, en cet ensemble, le goût très sûr du peintre Jean-Gabriel Domergue, et l'organisateur sans rival qu'est le marquis d'Arcangues. Soudain retentit l'hymne national espagnol : LL. MM. le roi et la reine d'Espagne font leur entrée dans la salle. La gracieuse souveraine porte une robe de liberty blanc drapée, un magnifique collier de diamants et un diadème d'émeraudes et brillants.
Peu après, S. A. I. le shah de Perse arrive au son de l'hymne national persan.
Le coup d'oeil de la salle est féérique, et les costumes, admirable reconstitution de l'époque, donnent une idée rétrospective des grandes réunions de la cour impériale en ces années heureuses de fêtes et de plaisirs. 11 h. 45, les entrées sont annoncées par M. Pierre Lafitte. Elles arrivent dans le hall, se dirigent vers la loge royale et saluent les souverains.
Voici d'abord les "Lions" couples d'une couleur traduisant fidèlement le charme, l'allure de l'époque. Ce sont : Mme da Silva, Mlle Missonne, Mlle de Moltke, comte de Mora, Mme de Candamo, Mme Owen, Mlle Casa Eguia, M. Yribarnégaray, M. R. de Castro Pereira, comte San Gonzalo, M. da Silva, M. Corcuera, M. J. Eck.
Sur l'air de "Nous n'irons plus au bois", dansant, folâtrant, surgissent les "Petites filles modèles", gentilles héroïnes de la comtesse de Ségur, égayant leurs jupes blanches de soubrevestes aux tonalités différentes. On reconnaît : Mlles Léglise, de Gouy d'Arcy, de Poliakoff, Edward, de Meirelles, Choppin d'Arnouville, Waterkyn, Uribondo.
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L'ENTREE DES "PETITES FILLES MODELES" EXCELSIOR 23 SEPTEMBRE 1922 |
Espiègles sous leurs bavolets, les "Midinettes" entourent de leurs grâces malicieuses un vieux monsieur qui succombe sous les cartons de Mme d'Anduran, Mlle Madi Labrouche, Mlle Madeleine Labrouche, Mlle de Séreville, Mlle Lafourcade, Mlle Bourdel, M. d'Anduran.
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LES MIDINETTES ET LE VIEUX BEAU EXCELSIOR 23 SEPTEMBRE 1922 |
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