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samedi 17 décembre 2022

LES ARMOIRIES DE LA VILLE DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1896


LES ARMOIRIES DE LA VILLE DE BIARRITZ EN 1896.


Les communes ont souvent, au cours de l'Histoire, eu des armoiries qui ont évolué.




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ARMOIRIES DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 17 

décembre 1896, sous la plume du Vicomte de Chasteigner :


"Les armoiries de Biarritz.


Lettre ouverte à Messieurs les Maires, Adjoints et Membres du Conseil Municipal de la Ville de Biarritz. 


Messieurs, 



Sur le fronton de la porte d’entrée de la Mairie de Biarritz existe une pierre sculptée contenant un écusson. 



Sur cet écusson, on a eu l’intention évidente de représenter les armoiries de la Ville ainsi figurées ; 

Une barque, voile déployée voguant sur les flots entre deux rochers ; Plus, un chef portant trois coquilles dont une se trouve cachée par canton chargé d'une étoile. 



Le tout accompagné de la couronne-murale, de deux dauphins pour supports, et entouré d’une devise dont nous parlerons plus loin. 



Ce blason contient des erreurs capitales que vous connaissez déjà, d’ailleurs mais au sujet desquelles je vous demande la permission de vous présenter quelques observations. 



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ARMOIRIES DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Vers l’année 1870, les Maires et Adjoints qui étaient alors en fonctions jugèrent avec raison, qu’en présence de son antiquité historique incontestable, la commune de Biarritz avait, dès longtemps, conquis ses lettres de noblesse et qu’elle devait avoir un blason digne de figurer au fronton de ses édifices communaux, dans les décorations des fêtes publiques et sur les actes officiels émanant de l’autorité municipale. 



A défaut de documents précis venus à leur connaissance, le Maire et son Adjoint crurent pouvoir composer ou commander peut-être à un artiste spécial les armoiries plus haut écrites. 



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SOUVENIR DE BIARRITZ 1908
PAYS BASQUE D'ANTAN



Je suis loin d’ailleurs de leur en faire un grief, leur bonne volonté patriotique étant évidente et leur composition ne manque pas d’une certaine logique. 



On pensait alors que le nom de Biarritz était formé de deux mots basques signifiant deux pierres ou deux rochers



La population étant surtout composée anciennement de pêcheurs et de marins au long cours, une barque était tout indiquée. 



Enfin, ces Messieurs, pressentant l’avenir réservé à leur chère cité, sans se croire peut-être aussi bon prophètes, ajoutèrent, en chef, deux coquilles et une étoile avec une devise : 

Aura, sidus, mare adjuvant me qui pourrait se traduire librement : 

Sur la mer favorable et sous ma bonne étoile 

Un bon vent souffle dans ma voile



L’idée était certainement ingénieuse et cette devise peut être conservée. 



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BLASON DE LA VILLE DE BIARRITZ 2007




Rien n’empêche encore de maintenir le chef avec les coquilles qui rappellent la plage sablonneuse, ainsi que le canton chargé de la bonne étoile. Mais les autres pièces de l’écusson doivent être complètement changées, et voici pourquoi : 

Les armoiries de Biarritz n’avaient pas besoin d’être inventées, attendu, je n’ai pas la prétention de vous l’apprendre, qu’elles existaient depuis un temps immémorial. 


La commune de Biarritz, par le commerce maritime de ses habitants, particulièrement pour la pêche de la baleine, ainsi que par les armements et combats auxquels ils prirent une part souvent glorieuse avait acquis une grande importance antérieurement au XIV siècle. 


Nous voyons, en effet, que le 19 juillet 1311, elle traitait, de puissance à puissance, avec les villes espagnoles de Laredo, Castro-Urdiales et Santander conjointement avec Bayonne ; et encore le 2 juillet 1328 avec Saint-Sébastien



L’histoire de Bayonne fait mention d’autres traités conclus par Biarritz, notamment avec Bayonne elle-même pour la pêche et la vente du poisson de mer — le 5 juillet 1315. 



Le Conseil de la commune de Biarritz dut apposer son sceau au bas de ces actes importants, ainsi que sur nombre d’autres pièces officielles qui ont échappé, jusqu’à ce jour, aux recherches des historiens. 



Ce sceau devait naturellement porter les armes de Biarritz, mais, lors de la construction de la mairie, il n’était pas connu de nos édiles. 



Depuis cette époque, un érudit de passage dans notre ville signala l’erreur commise et fit adresser, de Paris, à la municipalité, une reproduction du sceau authentique existant aux archives nationales.



Nous ne savons pour quelle cause cet exemplaire avait disparu de nos archives. Heureusement qu’un de nos plus sympathiques concitoyens et en même temps notre honorable président, M. Henry O’Shea, en avait un double, et il eût la générosité de s’en dessaisir en faveur de la Ville pour la salle du Conseil où on le voit figurer avec honneur dans un cadre sous verre. 



Ce sceau de Biarritz présentait face et revers, ce qui en atteste l'importance et prouve qu’il n’était pas destiné à être apposé en placard au bas de l’acte à confirmer, mais en sceau au pendant, c’est-à-dire : enserrant les deux bouts du ruban fixateur passé dans le parchemin et exécuté soit en cire, soit en pâte couverte d’une légère feuille de papier qui cédait au creux de la double matrice et donnait en même temps la face et le revers. 



Il existe une autre reproduction du sceau ; mais pour la face seulement, dans une publication intitulée : Inventaire des sceaux de Flandre, et voici comment il est décrit : 

Sceau à oreillettes de 62 millim. — Arch. du Nord. — Chambre des Comptes. — Une pêche à la baleine. 

Exergue : Sigillum Consilh de Beiairriz.  

Revers : Saint-Martin partageant son manteau à un pauvre. 

Même exergue que sur la face : Sigillum, etc. 



BLASON DE BIARRITZ
ILLUST BARRE DAYEZ



Le sceau mentionné au dit recueil était apposé au bas d’un traité conclu conjointement encore avec Bayonne, pour une trêve de trois ans avec les villes de Bruges, Grand, Ypres, l'Ecluse, etc, le 7 décembre 1351. 



Ainsi qu’on peut s’en rendre compte par ces deux reproductions que nous venons de signaler, ce sceau, pour l’époque où il a été exécuté, — probablement dès le XIIIe siècle — (nous avons vu qu’on a dû l’utiliser en 1311), est d’un dessin remarquable surtout au revers. L’attitude du Saint, à cheval, partageant son manteau à l’aide de son glaive pour le donner au pauvre qui tend la main est d’une grâce et d’une naïveté charmantes. 



Aussi bien que la pêche de la baleine, ce revers mériterait de figurer sur les monuments de la ville, l’église paroissiale, par exemple, ainsi que dans les décorations et fêtes publiques, et sur les pièces officielles signées par le Maire. 



Voilà donc les précieux documents à l’aide desquels on a pu reconstituer les armoiries de Biarritz, très judicieusement reprises, depuis quelques années. 



Quant aux couleurs du blason, je ne pense pas qu’elles soient exactement connues. Le sceau de la Mairie et celui de la collection Demay ne donnant pas d’indications suffisantes ; j’estime cependant que l’on a bien fait d’adopter l’azur (bleu( pour le champ et l’argent (blanc) pour les pêcheurs, la mer et la baleine



Au chef qui a été ajouté, le canton devrait être placé, selon les règles héraldiques, à la dextre de l'écu et ne pas descendre sur le champ



D’après ce qui m’a été dit, les créateurs du blason du fronton de la Mairie avaient donné aux coquilles la couleur de chair. Ils ont voulu dire, sans doute, au naturel ce qui est fréquent pour les pièces prises dans la nature. 



L’écu représentant les armoiries de Biarritz devrait donc, après rectification, être ainsi blasonné :

"D'azur, à la barque dite baleinière, armée de trois rameurs, d'un barreur et d'un harponneur, voguant sur une mer au milieu de laquelle est une nageant, le tout d'argent. Au chef d'or chargé de trois coquilles de pèlerin au naturel, celle de droite cachée par un canton de gueules portant une étoile d'argent de cinq raiz".



L’écu sommé d’une couronne, murale d’or. 

Supports : deux dauphins d’argent. 

Devise : Aura Sidus Mare Adjuvant me. 



On sait quels rapides progrès notre cité privilégiée a fait depuis 1870. Tout dernièrement encore, rompant les lisières qui l’attachaient au chef-lieu d’arrondissement, elle reprenait son titre de chef-lieu de canton qu’elle a déjà porté en 1790. Elle se doit à elle-même d’arborer fièrement son antique blason à l’entrée de la maison commune.



Je viens donc prier mes honorables collègues de Biarritz-Association de se joindre à moi pour supplier messieurs les Maire, Adjoint et Conseillers municipaux de Biarritz de vouloir bien faire changer la pierre où figurent des armoiries apocryphes pour une autre portant le véritable blason de la cité. 



On pourrait, à mon avis, y faire une légère addition qui ne gâterait rien et affirmerait le chemin parcouru. 



Une station voisine, sortie péniblement du désert de ses dunes et de sa forêt de pins, a inscrit autour de son écusson : 

Heri solutudo, Hodie vicus, cras civitas, je proposerai d’ajouter à celui de Biarritz en forme de légende : 

Vicus Heri, Civitas IIodie. 



Veuillez, messieurs, agréer l’assurance de ma haute considération et de mon entier dévouement. 

Le Vicomte de Chasteigner, 

Membre de "Biarritz-Association" et du Conseil héraldique de France. 


Extrait du Bulletin Mensuel de "Biarritz-Association"."








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