LA QUESTION DU SUCRE À BIARRITZ EN 1920.
Après quatre années de guerre et de rationnement pour le peuple, la fin de la guerre sonne le retour des revendications sociales.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 3 janvier 1920 :
"Biarritz.
La question du sucre.
On distribue en ce moment — 3 janvier 1920 — le sucre de Novembre 1919. Et l’on nous fait payer ce sucre au nouveau tarif majoré, soit 3 francs. Cela ne va pas sans protestations, et malheureusement les protestataires n'ont pas tout à fait tort.
BAINS BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
D’abord, c'est nous qui sommes lésés par le retard apporté à la répartition de notre contingent de sucre. Par dessus le marché, on nous met à l’amende de plus d'un franc par kilo pour un retard imputable uniquement à notre administration.
Et puis, en droit commercial, en droit commun aussi, une marchandise qui m’est due ou que j'ai achetée en Novembre doit m'être livrée au prix de Novembre, même si on me la livre deux mois plus tard.
CÔTE DES BASQUES BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Enfin, il est souverainement injuste, déjà que Bayonne ou Biarritz aient en Janvier leur sucre de Novembre, alors que Pau ou Toulouse sont servis depuis longtemps ; il est plus injuste encore que Bayonne ou Biarritz paient leur sucre de Novembre ou Décembre 1919, 21 sous de plus que ne l’ont payé les autres villes plus avantagées par la rapidité des distributions.
Il est inadmissible que l'autorité gouvernementale n'ait pas compris la nécessité de traiter avec justice la population tout entière du pays, en décidant que tout le sucre dû pour les tickets de 1919, quelle que soit la date de distribution, serait au prix de 1919, et que le sucre payant les tickets depuis Janvier 1920. serait au nouveau prix de 1920. On eut ainsi évité bien des rancœurs, bien des difficultés.
HÔTEL REGINA BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Nous avons reçu, au bureau de la "Gazette", de vives doléances de contribuables, au sujet de cette question du prix du sucre. "C'est un vol, nous affirmait une dame fort en colère, de nous faire payer 3 francs ce que nos voisins ont payé 1 fr. 95, et ce qui nous était dû depuis deux mois à raison de 1 fr. 95 !"
"Ce n’était pas la peine de changer de municipalité, pour que la nouvelle abuse de nous à ce point !", dit une autre. Eh bien, non, madame ; ce n’est pas plus la faute de la municipalité Petit, si l’on vous fait payer 3 fr. le sucre, que ce ne fut la faute de la municipalité Forsans quand vous étiez privée de charbon, de pain ou de sucre. Vos municipalités ont fait et font tout ce qu’il est humainement possible pour éviter à la population les tristes conséquences d'une situation lamentable. Et Forsans y a épuisé sa santé.
PORT DES PÊCHEURS BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’Administration actuelle s’est inquiétée du problème du prix du sucre. Elle en a saisi le Préfet qui a donné l’ordre de vendre au prix de Janvier 1920, c’est-à-dire à 3 francs, le sucre distribué en Janvier. La Municipalité ne peut que s’incliner devant les ordres supérieurs.
REGATES BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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