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lundi 14 janvier 2019

UN CRIME À VIODOS EN SOULE AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1857


UN CRIME À VIODOS EN 1857.


En 1857, le village de Viodos-Abense-de-Bas, en Soule, suite à sa fusion en 1842, compte environ 620 habitants.


pays basque autrefois
EGLISE VIODOS
PAYS BASQUE D'ANTAN



En 1857, un crime odieux frappe de stupeur la population de ce village Souletin.



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :


  • La Presse, dans son édition du 10 juillet 1857 :

"On lit dans le Messager de Bayonne : "Un épouvantable crime est venu jeter la consternation au sein des populations basques de Mauléon. Une dame de cette ville était venue passer quelques jours dans une-maison de campagne située dans la commune de Viodos. Vendredi dernier, dans la journée, elle envoya son domestique faire quelques commissions à la ville, et resta seule avec une servante. A son retour, le domestique trouva sa maîtresse assassinée, gisant auprès du cadavre de la servante. Les meubles avaient été fouillés, et tous les objets précieux enlevés.



Au moment ou la justice procédait aux premières constatations de ce crime, un des assistants, vieillard de soixante ans, fut tellement ému à l'aspect des deux cadavres, qu'il tomba raide mort. 



L'instruction, suivie en ce moment avec autant de zèle que d'intelligence, fera sans doute découvrir bientôt les auteurs de ce double assassinat."



soule autrefois
MAIRIE POSTES FRONTON VIODOS
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • Le Journal des débats politiques et littéraires, le 28 juillet 1857 :


"On lit dans le Courrier de Bayonne



"Un crime horrible a été commis à Viodos. Des quatre prévenus que ce double crime a conduits à la prison de Saint-Palais, le nommé Plachot, d'Arrauts, jeune homme de trente deux ans, se distingue surtout par la netteté et la plénitude de ses aveux. C'est sa version, répétée par mille bouches, que nous allons adopter dans ce récit pour nous rendre un compte plus exact du drame sanglant qui a épouvanté notre pays. 



Au mois de février dernier, quatre hommes se trouvaient enfermés dans la prison centrale d'Aix : c'étaient le nommé Plachot, dont nous venons de parler ; Zangla, d'Amorots, âgé de vingt-quatre ans; Bordaguibel, d'Ainharp, et Rosier, dit Cazette, d'Oyhercq. Bordaguibel parla un jour à ses compagnons de captivité d'une riche maison qu'il connaissait à Viodos (près Mauléon), et leur assura que dans cette seule maison il se trouvait une somme de 60 000 fr. 



Bientôt en effet Zangla et Bordaguibel furent mis en liberté ; et le premier soin de Zangla fut de proposer à Bordaguibel de soulager cette opulente maison de Viodos de ses richesses du Pérou. Soit que ce dernier ne crût pas que la somme dont il avait parlé le premier existât réellement, soit qu'il ne voulût pas s'aventurer dans une entreprise périlleuse, Zangla essuya un refus clair et net, et il dut se résigner à attendre l'arrivée prochaine de ses autres camarades.



viodos autrefois
VUE GENERALE VIODOS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Plachot et Rosier sortirent de prison le 24 juin dernier et arrivèrent presque aussitôt dans le pays. Zangla n'eut pas de peine à entraîner Plachot, et après un repas commun fait à Saint-Palais, tous deux se rendirent à Oyhercq, dans le dessein de débaucher aussi Rosier. Celui-ci accueillit ses amis avec cordialité, mais pauvrement : ni lui ni sa femme n'avaient de quoi les héberger. Cette dernière fut envoyée dans une auberge de Lohitzun chercher du pain et quelques bouteilles de vin, et les trois compagnons de fortune passèrent ensemble la journée du 2 juillet et la nuit suivante à arrêter leurs projets. Il fut convenu que Plachot et Zangla iraient tous deux enlever l'argent de Viodos, et que le produit du vol serait partagé entre les trois. Rosier, homme, du reste, d'une finesse extrême, s'excusa de ne pouvoir accompagner ses camarades, parce qu'il était trop connu dans le pays.




Vers quatre heures de l'après-midi, ils jugèrent que l'instant était favorable, que la maison devait être vide, et Mlle Canton elle même occupée dans les champs. Ils sortirent en conséquence de leur retraite et s'acheminèrent vers l'habitation. En entrant, Plachot fut surpris tout d'abord de trouver contre la porte même du premier appartement Mlle Canton assise sur une chaise et travaillant à coudre. Il ne s'en déconcerta pas cependant, et, saisissant cette femme par le cou, il invita son compagnon à courir sus aux 60 000 fr., pendant qu'il empêcherait simplement la maîtresse de crier. Zangla pénétra aussitôt dans un second appartement attenant au premier, et allait tout fureter, quand un cri aigu poussé par la domestique qui se trouvait dans cette pièce l'avertit de songer d'abord à se défaire d'un témoin redoutable pour lui. 



soule autrefois
VILLAGE VIODOS
PAYS BASQUE D'ANTAN

"Je suis reconnu, cria-t-il à Plachot ; je suis perdu, si nous n'en finissons. Achève celle-là ; j'aurai raison de celle-ci !" Plachot, à ces mots, serra davantage le cou de sa victime, lui donna un coup de bâton sur la tête, deux autres sur la nuque et la laissa étouffée, ses ouvrages de couture encore sur ses genoux. Zangla, en attendant, attaquait avec acharnement la domestique ; il faisait pleuvoir sur elle les coup d'un bâton noueux et ferré. La pauvre fille paraît le tout avec l'énergie du désespoir; elle eut toutes les chairs d'un bras violemment emportées. Mais elle faiblit à la fin, et un dernier coup plus vigoureux que les précédents, Zangla l'étendit à terre. 




Après le double assassinat, les deux complices, comme de raison, cherchèrent à recueillir le fruit de leurs crimes ; ils bouleversèrent toute la maison, fouillèrent partout ; mais ils restèrent confondus à la vue de l'impossibilité de découvrir ces fameux 60 000 fr. 



viodos autrefois
VILLAGE CLOCHER TRINITAIRE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Quelques heures après, ils étaient chez Rosier et lui contaient leur mésaventure. Ils le laissèrent bientôt pour se rendre la nuit même à Arrauts et y commettre un second vol. De là ils se dirigèrent sur Bardos et allaient continuer une série de brigandages, dans l'intention, ont-ils dit, de se procurer les moyens de passer en Espagne, lorsque la justice, mise sur leurs traces, les surprit et parvint à les réunir à Rosier et à Bordaguibel, tous deux déjà emprisonnés à Saint-Palais."


Sangla, Plachot et Rosier furent condamnés, les trois, en novembre 1857, aux travaux forcés à 

perpétuité.




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