UNE OFFRE D'HUMANISATION DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE PAR L'ARGENTINE EN 1936.
Pendant la Guerre Civile Espagnole, certains pays ont essayé d'humaniser le conflit qui a fait plusieurs centaines de milliers de victimes.
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| DANIEL GARCIA-MANSILLA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition
du 1er septembre 1936 :
"Sur l’initiative de l'ambassadeur d’Argentine une offre d’intercession a été hier communiquée au gouvernement de Madrid.
Son Exellence M. Daniel Garcia Mansilla a bien voulu y ajouter quelques déclarations pour notre envoyé spécial Bernard-Hallet.
Son Exc. M. D. Garcia Mansilla, ambassadeur d’Argentine à Madrid, après une semaine de travaux poursuivis à Moscua, sa résidence de Saint-Jean-de-Luz, où il a établi le siège provisoire de son ambassade, a réuni hier à dix-neuf heures, MM. les journalistes régionaux, locaux et représentants des grandes agences européennes et américaines pour leur remettre le protocole de l’offre d'intercession effectuée par dix représentants des puissances se trouvant à Saint-Jean-de-Luz ou près de la frontière, sur l’initiative de Son. Exc. M. Daniel Garcia Mansilla.
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| EGLISE ST JEAN DE LUZ 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici le texte de ce protocole tel qu’il nous a été communiqué ou remis par l'Ambassade d’Argentine où nous avons été reçus par MM. les Consuls Heriherto Kenny et Aquilino Lopez :
Sur l’initiative de leur doyen, Son Excellence l'Ambassadeur d’Argentine, M. Daniel Garcia Mansilla, les chefs de missions diplomatiques qui résident actuellement près de la frontière, se sont concertés en vue d’offrir leur intercession, sans aucune arrière-pensée politique et militaire, pour humaniser autant qu'il est possible, la guerre civile en Espagne.
Leur pensée a été de protéger la population civile de souffrances qui consistent notamment dans l'incarcération d'otages et d’autres prisonniers non combattants, dans l'atteinte portée à la santé publique par le manque de médicaments, d'eau, de lumière, et dans les pertes de vies humaines que cause le bombardement de villes sans défense. Ils souhaitent aussi que des mesures soient prises pour préserver les monuments et les œuvres d'art qui reflètent la grandeur et les gloires du passé. En se mettant d'accord sur ce programme qui correspond naturellement aussi au sentiment unanime de leurs gouvernements, les chefs des missions ont chargé leur doyen d'adresser au Gouvernement de la République espagnole un message télégraphique dans lequel ils précisent leur offre d'intercession, en indiquant qu'elle pourrait se réaliser par les moyens les plus appropriés dans chaque cas et, en particulier, par l'envoi de commissions ad hoc, par l’entremise d'attachés militaires, navals ou aériens et par un appel à la Croix Rouge.
Les chefs des missions actuellement à Madrid ont été informés de cette démarche qui a du être faite avec la plus grande rapidité vu l'urgence qu'il y a à sauver des vies humaines et des trésors artistiques. Ils ont été pries de s’y associer.
Ce protocole a été approuvé et revêtu de la signature de LL. EE. les Ambassadeurs d'Argentine, d'Angleterre, de Belgique, des Etats-Unis, de France, les ministres plénipotentiaires de Hollande, de Norvège et de Tchécoslovaquie, les chargés d’affaires de Finlande, de Suède.
Il a été immédiatement adressé à Madrid, à S. E. M. Augusto Barcia, ministre des affaires étrangères du Gouvernement espagnol qui, en accusant aussitôt réception de ce message, a tait connaître que cette démarche allait être sans délai, étudiée par le Gouvernement et que la réponse serait remise par les voies les plus rapides.
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| AUGUSTO BARCIA TRELLES MINISTRE AFFAIRES ETRANGERES ESPAGNE 1936 |
Depuis le début des tragiques événements de la guerre civile en Espagne, le monde entier suivait avec angoisse les phases de plus en plus cruelles de ce sanglant conflit. Des diplomates, des journalistes, des hommes politiques appartenant à des nationalités diverses et se réclamant d'idéologies variées, s'accordaient à souhaiter, quand ils ne la réclamaient pas expressément, qu'une démarche puisse être effectuée par la voie diplomatique afin d'humaniser autant qu'il est possible la bataille fratricide qui ensanglante l'Espagne.
Sur l’initiative de l'ambassadeur d’Argentine une offre d’intercession a été communiquée hier an gouvernement de Madrid.
Des dépêches indiquèrent, même hier, qu'il pourrait être fait appel à l'autorité du Pape pour qu’une médiation soit tentée.
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| PIE XI PAPE EN 1936 |
Sans présumer en rien de l'efficacité de l’intervention du Vatican dans cette lutte, il apparaît que les travaux effectués cette semaine à l’Ambassade d’Argentine, en Espagne, provisoirement installée à Saint-jean-de-Luz, sur l'initiative de S. E. M. Daniel Garcia Mansilla, ambassadeur d’Argentine à Madrid ont donné corps à ces vœux de la conscience universelle. Il convient d’observer que cette "offre d'intercession" pour « humaniser autant qu’il est possible, la guerre civile en Espagne , n’est point ce que l’on désigne par le terme "médiation". On remarquera que les termes du protocole adopté par les puissances signataires conservent le caractère spontané de la démarche faite. Ce programme proposé à Madrid n’est point à la lettre une convention internationale passée entre hautes parties contractantes. Mais il y est par ailleurs exposé très clairement qu’il correspond "naturellement aussi au sentiment unanime des gouvernements des représentants signataires". Cet instrument diplomatique conserve donc, avec toute la souplesse souhaitable et utile dans une circonstance aussi tendue, les mêmes prérogatives morales qu'une sorte de convention, tout en réservant l'éventualité d’une proposition de médiation qui, elle, ne pourrait être menée à ses fins maintenant que par une nouvelle démarche dont on n'abandonne pas ainsi les possibilités, que l'on prépare même en quelque façon.
Dans la manière courtoise et prudente qui est toujours celle des chancelleries et qui n’exclut pas pour autant une nette appréciation des circonstances, l'offre d'intercession due à l’initiative d’un grand diplomate et d'un homme de cœur, traduit encore à merveille la douleur du monde entier devant le caractère inhumain de la guerre civile en Espagne.
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| PERGOLETTE ST JEAN DE LUZ 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
En tenant compte de la nature même de cette lutte, il faut saluer très bas le courage et l'intelligence de l’initiative de M. Daniel Mansilla et de tous ceux qui ont déposé leur signature au bas de cette offre qui représente le maximum de ce qui peut être tenté. Ce n'est pas faire preuve d’un pessimisme exagéré que de croire à l’inutilité d’une médiation entre les deux antagonistes espagnols. Les passions sont trop vives à cette heure et le contrôle même des réflexes les plus élémentaires apparaît inexistant sur le champ de bataille de cette lutte extraordinaire de cruauté.
La médiation devrait, pour jouer, compter avec des abandons, des renoncements, des capitulations d'amour-propre ou de point de vue qu'il ne faut plus songer à demander aux adversaires en présence. Enfin, il s’agit ici d'un conflit politique. S'il est malaisé ou inopportun à bien des titres de tenter un apaisement par la voie de la médiation, le rappel à des règles loyales de combat, à une humanisation vraiment d'une guerre atrocement inhumaine, doit remplir un rôle similaire et obtenir des effets analogues pour peu qu’à cet appel émané d’hommes de bonne volonté, se réveillent et vibrent des fibres que, pour l’honneur de la latinité et celui de la civilisation, il n’est pas possible de croire détruites, par le feu ou le sang, des luttes fratricides.
Nous avons demandé à l'éminent diplomate M. Mansilla, un entretien particulier qu’il a bien voulu nous accorder grâce à la bienveillante affabilité de MM. Heriherto Kenny, consul à Bayonne et Aquilino Lopez, consul à Gijon, de la République Argentine...
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| PORT ST JEAN DE LUZ 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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