FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1915.
Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 1900, 1901, 1902, 1903, 1904, 1905, 1906, 1907, 1908,
1909, 1910, 1911, 1912, 1913 et 1914, voici l'année 1915.
Que se passe-t-il en 1915 ?
Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :
- Janvier :
"La goélette Valentine s'échoue à la Barre. Un noyé, six blessés."
- Février :
- "Rue Maubec, une auto du garage Duhalde, rue Thiers, heurte une charrette, le
chauffeur meurt le crâne ouvert."
- "Marché de Bayonne du 2 Février. — Froment (l’hectolitre), 24 fr. ; Maïs, 15 fr. 50 ;
Seigle, 15 fr. 50 ; Orge, 14 fr.; Avoine, 14 fr. 50 ; Haricots, 48 fr. 50 ; Fèves de marais, 17 fr.;
Pommes de terre, 10 fr.; Foin (les 100 kilos), 7 fr. 50 ; Paille, 5 fr. 50 ; Œufs (la douzaine), 1 fr.
45 ; Porc (le kilo sur pied), 1 fr. 10." (un franc de 1915 valant approximativement 3,08€).
- "Tribunal Correctionnel (audience du 8 février). — Un repris de justice, F..., est
condamné à 3 mois de prison pour infraction à un arrêté d’expulsion et usage de faux papiers.
Un boucher d’Urrugne, qui, étant en état d’ivresse, a voyagé sans billet et a injurié un
fonctionnaire, est condamné à 16 fr. d’amende. 1 franc d’amende à un étranger établi à St-
Jean-de-Luz et qui, par ignorance sans doute, a omis de faire sa déclaration. 15 jours et 3 jours
de prison sont octroyés à deux journaliers de Bayonne, pour grivèlerie. Marie G..., ménagère à
Bayonne, récidiviste du vol, a fracturé pour voler des troncs d’église : 5 ans de prison, 50 fr.
d’amende, 20 ans d’interdiction de séjour."
- Mars :
"Le conseil décide l'élargissement du pont Mayou et envisage de déplacer la croix St Léon."
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 4 mars 1915 :
"Déplacement de la Croix de Saint-Léon.
— Ce déplacement a été l’objet d’une discussion assez vive, mais courtoise.
La Croix de St-Léon "monument public, d’origine douteux", se trouve actuellement dans l’axe du prolongement de la route nationale. Il faut la déplacer.
Une Commission a été constituée et a donné son avis : "La croix sera déplacée et mise sur l’un ou l’autre des côtés de la route, le plus près possible de son emplacement actuel".
Néanmoins, Mgr Gieure a été consulté. Il a estimé que l’emplacement choisi ne convenait pas à un monument religieux. En effet, à St-Léon ont lieu, tous les ans, des fêtes, bals, comices agricoles, etc... Il désigne comme emplacement celui où se trouve l’ancien corps de garde.
M. Rouffet s’étonne de ce que la Commission ayant émis son vœu, on ait eu recours ensuite aux indications de l’évêque de Bayonne. D’autant plus, ajoute-t-il, que les remparts étant appelés à disparaître, le déplacement de la croix s’imposera à nouveau.
M. Lacombe explique que l’avis de la Commission n'est pas absolu. C’est simplement une idée qu’elle a émise.
La discussion menace de s’éterniser.
M. Rouffet maintient que le vœu d’une Commission doit être respecté, sinon les Commissions sont inutiles. "Pas la peine, ajoute-t-il, de déranger les gens pour rien."
M. Garat met fin à ce léger incident en faisant remarquer à l’honorable conseiller municipal que, souvent, l’Assemblée a émis des votes contre des décisions prises par des Commissions constituées par elles. De plus, en consultant l’évêque de Bayonne, il évitait tout conflit avec les catholiques, la croix de St-Léon étant un monument religieux.
L’emplacement choisi par Mgr Gieure est adopté.
M. Garat parle ensuite de la réfection de la gare du Midi. Entrepris au début avec activité, les travaux ont été arrêtés au moment de la mobilisation, faute de main-d’œuvre. A l’heure présente, ils ont repris et se poursuivent normalement.
Les travaux nécessitaient un emprunt de 1 500 000 francs amortissable en 25 annuités. La surtaxe perçue sur les voyageurs permettra, amplement, de faire face aux engagements pris par la Ville. M. Garat donne tous les détails pouvant éclairer le Conseil sur cette question.
Enfin, on travaille ferme à l’élargissement du Pont Mayou qui, M. Garat l’espère, sera terminé pour fin Mai."
- Avril :
"Mme Bernatena est accusée d'avoir empoisonné son mari avec de l'arsenic. Il l'avait abandonné avec ses quatre enfants. Le tribunal l'acquitte."
Voici ce qu'en relata la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition du
19 avril 2018 :
"Mort suspecte.
— Nous avons signalé, en son temps, la mort du chauffeur d’automobile Michel B..., survenue à la suite de vomissements suspects. L’opinion publique accusait formellement la femme du défunt, de l’avoir empoisonné.
Un coup de théâtre s’est produit, samedi après-midi, qui tend à accréditer cette grave accusation. La femme Catherine B..., en effet, a été arrêtée, en son domicile, par deux agents de la sûreté, en exécution d’un mandat d’amener décerné par M. le juge d’instruction.
Une perquisition a été opérée au moment de l’arrestation. Nous en ignorons les résultats.
La femme Catherine B... est âgée de 38 ans ; elle ne vivait pas en parfait accord avec son mari, qui n’avait en elle qu’une confiance très relative.
Pressentait-il les intentions coupables de son épouse ? C’est probable."
- Mai :
"On estime la dépense à 20 millions pour désengorger l'entrée de la Barre."
- Juin :
"Vacarme nocturne rue Ste-Ursule, deux agents interviennent. Deux péripatéticiennes les accueillent à coups de bouteille. Ils sont transportés à l'hôpital. Les dames au poste."
- Juillet :
"Le voilier Amédée, de Cancale, heurte les piles de la Barre. Il vient s'échouer sur le banc St-Bernard."
- Août :
"A 11 heures du soir, aux allées Marines, M. Lalanne, garçon au Café Farnié, est attaqué et détroussé par des voyous qui le jettent par-dessus les grilles du chemin de fer."
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 30 août 1915 :
"Lâche agression.
— Maurice Lalanne, 16 ans, garçon au café du Grand-Balcon, se rendait, samedi soir vers onze heures, aux Allées-Marines pour y chercher un peu de fraîcheur.
Avenue Bonnat, il croisa cinq jeunes gens. L’un d’eux lui demanda une cigarette. Lalanne qui ne fume pas ne put donner satisfaction à son interlocuteur. Les cinq chenapans se précipitèrent alors sur lui, lui portèrent des coups tout en le fouillant pour s’assurer qu’il n'avait point d’arme. Puis ils le balancèrent par dessus la clôture du bureau du Syndicat d’initiative.
A la suite de la plainte déposée par la victime de cette lâche agression, les cinq apaches ont été arrêtés et déférés au Parquet. Ils sont âgés de 15 à 17 ans et habitent les Allées-Marines."
CAFE FARNIE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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