LA RELIGION ET LA LANGUE BASQUE EN 1903.
Pendant de très nombreuses années, en Pays Basque Nord, le clergé Basque a lutté pour défendre la langue Basque.
ARRIVEE MGR GIEURE BAYONNE 1906 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Je vous ai déjà parlé dans d'autres articles du clergé Basque, par exemple de la querelle des
inventaires de 1906, de la rébellion du clergé à Musculdy en 1904 ou du clergé dans le diocèse
de Bayonne en 1908, je vais vous parler aujourd'hui de la langue basque et de la religion en
1903.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Libre Parole, dans son édition du 13 janvier 1903,
sous la plume de R. D'Elissagary :
"Contre le Basque.
Les journaux annonçaient, ces jours derniers, que pour n’avoir pas voulu déférer à la circulaire par laquelle M. Combes interdisait les prédications et l’enseignement du catéchisme en langue bretonne, quarante cinq prêtres des Côtes-du-Nord, dont douze curés doyens, avaient vu leurs traitements supprimés.
Il est plus que probable que sous peu des mesures analogues seront prises par le Défroqué contre le clergé basque, aussi énergique et aussi indépendant que le clergé breton. Depuis le 1er janvier, en effet, la même circulaire est devenue applicable dans la partie française du pays euskarien, où elle soulève un mouvement de protestation qui pourrait peut-être aller au delà des prévisions de M. le président du conseil.
Or, ce que le public ne sait malheureusement pas, ce dont il ne se rend pas un compte suffisant, c’est le caractère de gravité que peuvent avoir de pareilles décisions et le mal que leur application dans ces provinces peut occasionner à la mère-patrie.
Dans l’espèce, c’est constater un fait que de reconnaître la personnalité, originale à tous les point de vue, de ce petit peuple qui, ainsi que l’écrivait Voltaire, semble danser au sommet des Pyrénées. Les savants eux-mêmes n’ont pu se mettre d’accord sur son origine : jamais difficulté ne fut plus grande de préciser où avaient vécu les premiers de cette race, d’où et par où ils étaient venus eu Espagne et ce qu’est leur langue.
Ils habitent sur les deux versants de la partie occidentale de la chaîne, et le territoire qu’ils occupent se divise en sept provinces, dont quatre situées en Espagne : le Guipuzcoa, l'Alava, la Navarre et la Biscaye, et trois sur le versant nord, enclavés dans le département des Basses-Pyrénées, à savoir : le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule ; au total un million d’habitants dont deux cent mille environ en France.
PROCESSION LABASTIDE-CLAIRENCE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les limites du pays habité par les Euskariens, depuis leur établissement chez nous, sont invariablement restées les mêmes ; jamais ceux-ci ne pénétrèrent en Béarn; jamais les Béarnais ne s’infiltrèrent chez leurs voisins; et, dans tel village frontière basque personne ne parle le patois béarnais, de même qu’aucun Béarnais ne parle, n’a appris, ou essayé d’apprendre le basque, cela depuis des siècles. Et il en sera de même pendant des siècles encore, malgré toutes les circulaires de présidents de conseil aussi ignorants ou loufoques que le successeur de Waldeck-Rousseau.
Il a été beaucoup écrit sur l’origine des Basques. Parmi les nombreuses opinions émises, les deux principales sont les suivantes : ils seraient les descendants de peuplades du Caucase, qui, à la suite d'invasions, à une époque reculée de l'histoires auraient traversé l'Europe par le Nord, laissant, au dire de quelques-uns, dont M. Gaidoz, mon ancien professeur de l’Ecole des sciences politiques, une partie des leurs en Finlande, où se trouve encore un petit village dans lequel se parlerait un basque quelque peu altéré ; d’après d’autres, au contraire, venant de Phénicie, ils auraient traversé les mers pour débarquer en Ibérie.
EGLISE STE EUGENIE ET MILITAIRES PENDANT LES INVENTAIRES BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’opinion traditionnelle des Basques eux-mêmes, à ce sujet, a été donnée dans un petit ouvrage publié en 1894 par un bascophile distingué, M. le grand-vicaire Inchauspé. Je cite : "La croyance traditionnelle des Basques est qu’ils descendent de Tubal, fils de Japhet ; ils considèrent leur antique étendard Lauburu (quatre têtes en bouts) comme étant le souvenir de cette origine, ce signe + étant la première lettre du nom de ce petit-fils de Noé. Porté comme un trophée à Rome par César-Auguste après sa campagne contre les Cantabres, il fut appelé Labarum qui est une altération de la dénomination basque Lauburu.
Ceci m’amène trop loin et j’ai dépassé déjà le cadre qui convient à un Au Jour le Jour. Il semble toutefois que le rédacteur du Temps qui écrivait récemment que les gouvernements étrangers, au lieu de s’essayer à détruire les vestiges d’un peuple aussi curieux et d’une pareille langue, feraient leur possible pour les conserver, avait plutôt raison.
ARRESTATION MARQUIS D'ARCANGUES INVENTAIRES PAYS BASQUE D'ANTAN |
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