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mardi 8 avril 2025

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1934 (première partie)

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN 1934.


A l'été 1934, un conflit éclate, en Espagne, entre le gouvernement central de Madrid et les municipalités du Pays Basque Sud et de Catalogne, au sujet d'un projet de modification de régime fiscal.



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ZUMARRAGA GIPUZKOA SEPTEMBRE 1934
PHOTO PARIS-SOIR 5 SEPTEMBRE 1934




Le 2 septembre 1934, de nombreux élus, dont plusieurs députés, comme Indalecio Prieto, ancien 

ministre socialiste, essaient de se réunir à Zumarraga, en Gipuzkoa, malgré l'opposition de 400 

gardes d'assaut.



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale et nationale, dans diverses éditions :


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 29 août 1934 :

"Les maires et les parlementaires basques-espagnols se réuniront dimanche à Zumarraga.


La Commission exécutive du Comité interprovincial Basque s'est réunie à Vitoria, clandestinement.

Vitoria, 29 août.



— La Commission exécutive du Comité interprovincial, comprenant les représentants élus par les municipalités des trois provinces basques, s'est réunie clandestinement à Vitoria. Elle a décidé que la grande assemblée des Commissions municipales et des parlementaires autonomistes, qui devait avoir avoir lieu dimanche dernier à Barcelone, se tiendra définitivement à l'hôtel de ville de Zumarraga, province de Guipuzcoa.



Dimanche prochain, à 11 heures du matin, les convocations ont été envoyées au Comité de chacune des 3 provinces basques, aux parlementaires catalans, et aux maires de la Navarre. L'ordre du jour de l'assemblée portera sur les sujets suivants : Intangibilité de la charte économique du Pays basque, qui doit être maintenue dans son principe fondamental. A ce propos, on discutera l'impôt sur le revenu, l'application possible du nouveau statut du vin, la taxe de luxe et les contributions nouvelles que le pouvoir central voudrait recouvrer lui-même.



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PLAZA MAYOR ET MAIRIE ZUMARRAGA GIPUZKOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 31 août 1934 :

"Le conflit des provinces basques va-t-il s'envenimer ?

Le gouvernement va prendre des mesures pour interdire la réunion de Zumarraga.



Les conseillers municipaux de tout le Pays Basque menacent de démissionner si la réunion de Zumarraga est interdite.

Saint-Sébastien, 31 août.



— Les députés nationalistes basques ont décidé d'adresser un télégramme au ministre de l'intérieur pour lui faire savoir, par courtoisie, disent-ils que l'assemblée des parlementaires autonomistes convoquée par le Comité interprovincial basque, aura lieu dimanche prochain, à Zumarraga.



Le gouvernement prendra une fois de plus des mesures pour interdire cette réunion. Le télégramme des nationalistes sera sans doute considéré non comme une courtoisie, mais plutôt comme une provocation. Si le gouvernement parvient à empêcher la réunion des parlementaires autonomistes, dimanche prochain, à Zumarraga, les conseillers municipaux de tout le Pays basque menacent d'abandonner leurs fonctions dès le lendemain. La chose serait grave.



Le journal "El Socialista" commente la situation comme suit :

"On voit venir les nuages ; si le gouvernement gêne la réunion de dimanche, les organisateurs feront appel au peuple qui n'attend qu'un mot pour se joindre à eux.


Un appel dirigé par les socialistes, les communistes, les républicains de gauche et les nationalistes mettrait beaucoup de monde sur pied. 


Le Cabinet de Madrid le suit ; il ne s'est pas encore rendu compte que les sanctions qu'il a imposées ne servent à rien. Les gouverneurs civils commencent à ne plus y croire. Les maires et conseillers municipaux qui ont été frappés d'amendes ne payent pas. Ils attendent qu'on les mette en prison.


Quelques incarcérations renforceraient la position des municipalités, les conseillers détenus pourraient du moins se vanter de l'être pour des raisons politiques, et non pas pour avoir dilapidé les deniers publics ou pour avoir constitué des Sociétés qui exploitent ces deniers publics."



Le Parti Socialiste prend une part active dans la rébellion.

Madrid, 31 août.



— Le parti socialiste vient d'autoriser M. Indalecio Prieto, ancien ministre, député de Bilbao, à assister à l'assemblée des parlementaires qui se tiendra dimanche à Zumarraga.




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DEPUTE INDALECIO PRIETO



D'autre part, de nombreux conseillers municipaux socialistes ont été élus pour faire partie du comité interprovincial.



L'appui des socialistes à un mouvement de caractère plus ou moins autonomiste, peut paraître paradoxal. Il n'en est pas moins vrai que les marxistes avaient voté le statut de Catalogne, pour défendre, disaient-ils alors, la République."




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ZUMARRAGA GIPUZKOA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • La République, le 2 septembre 1934 :

"C'est aujourd'hui que doit se tenir la réunion secrète des nationalistes basques.

Saint-Sébastien, 1er septembre.



— Il ne semble pas impossible que, malgré l'opposition du gouvernement, la réunion des nationalistes basques, renforcés des délégués de la esquerra catalane, annoncée pour demain à Zumarraga, ait lieu, mais dans une autre localité du pays basque. M. Salazar Alonso, ministre de l'Intérieur, s'est formellement refusé à faire connaître aux journalistes les instructions qu'il a données au gouverneur civil de la province de Guipuzcoa au sujet de cette assemblée, mais dans certains milieux politiques favorables au Cabinet Samper, on suppose que les mesures envisagées consisteraient à permettre aux seuls parlementaires en fonction de se rendre à Zumarraga et que les autres invités, maires, conseillers municipaux et membres du comité interprovincial, récemment désignés malgré l'opposition du gouvernement, se verraient interdire l'accès de la petite ville.




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RAFAËL SALAZAR ALONSO
MINISTRE DE L'INTERIEUR ESPAGNOL
DU 3 MARS AU 4 OCTOBRE 1934


Un incident.



Un incident qui s'est produit cet après-midi à 17 h. 30, à la gare de Vitoria, semble d'ailleurs confirmer cette opinion. De nombreuses forces de police ont occupé la gare pour empêcher la commission municipale nommée par la province de Alava de prendre le train pour Zumarraga. Un capitaine des gardes d'assaut a remis au maire de Vitoria et à un conseiller municipal de la ville qui prenaient leur billet une note du gouverneur civil leur demandant de renoncer au voyage.



Le maire et le conseiller répondirent qu'ils avaient donné leur parole d'honneur d'assister à la réunion. En conséquence, ils ont été amenés sous escorte au gouverneur civil. On ne sait pas encore s'ils seront retenus prisonniers.



Entre temps, 12 membres du gouvernement catalan délégués par la esquerra, sont arrivés à Saint-Sébastien. Un service d'ordre imposant avait été organisé à la gare, et c'est en présence d'un public restreint que les Catalans ont été conduits à l'hôtel de ville où la municipalité leur offrit un lunch.



Une feinte ?



Les nationalistes basques annoncent très haut que demain matin à 9 h. 30, les invités à la réunion se rassembleront à la gare de Saint-Sébastien où ils prendront le train pour Zumarraga. La nouvelle est même propagée avec une telle insistance que l'on se demande si cette publicité ne masque pas des intentions secrètes, celle, par exemple, de tenir la réunion le plus loin possible de Zumarraga pour tâcher de passer outre au veto du gouvernement, en déjouant la vigilance de ses parents."



A suivre...



(Source : Wikipédia)







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