Libellés

dimanche 13 avril 2025

UNE PARTIE DE PELOTE BASQUE TRÈS CONTESTÉE À PARIS EN 1914

UNE PARTIE DE PELOTE À PARIS EN 1914.


La pelote Basque est le sport national du Pays Basque, depuis de très nombreuses années.



pays basque autrefois pelote fronton
PROGRAMME PELOTE BASQUE 1905


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Excelsior, le 1er juin 1914, sous la plume de Jacques 

Beritz : 



"Une partie de pelote très contestée.

Et il y eut de nombreux incidents.



Les "aficionados", dont le nombre augmente chaque dimanche autour de la "cancha" du Fronton Moderne, ont eu hier la bonne fortune d'assister à la partie la plus basque qu'il soit possible de leur offrir à Paris. L'âme du pelotari basque s'y révéla, en effet, tout entière, ardente, chaude, prompte aux splendides emportements, mais fière, généreuse et noble.



Cette partie où Chiquito de Biarritz, Barcelones et Lemona jouaient contre Munita, Pancho Nardin et Julio fut la plus riche en points remarquablement joués et la plus fertile en incidents de jeu : elle fut complète ; pour la situer au radieux pays basque, il ne manquait qu'une "galerie de bérets", le curé et le vicaire du village, un éventail de mer et encore ce grand magicien, le vent du Sud, qui magnifie, à l'automne, l'Eskualherria.




pays basque autrefois pelote fronton
CHIQUITO DE CAMBO VERS 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN






pays basque autrefois pelote fronton
JOUEUR DE PELOTE BASQUE : MUNITA


Après quatre égalisations dans la première dizaine (4, 5, 8 et 9), le camp rouge prend une légère avance qu'il maintient jusqu'au 29e point. Puis Chiquito de Biarritz "rentrant bien sous le mur", sûr de lui et de son impeccable et fougueux arrière Lemona emploie tout son talent et la vigueur de son bras contre Julio et Pancho Nardin.



A droite, Barcelones, dont le but a pris quelque ampleur, relève avec adresse les "cortadas" de Munita.



A l'arrière, enfin, Lemona ne commet pas une faute : tantôt, grâce à sa puissance, il trouve le haut du mur et renvoie la pelote au delà des 25 mètres, tantôt par un "coup lâché" à gauche, il agace Munita et rend les reprises extrêmement difficiles.



Munita, de son côté, qui a engagé, dans cette lutte, formidable, sa réputation de "delantero" de très grande classe, répond coup par coup. Il cherche, par des balles placées au fond et aux "demi-longueurs" à fatiguer Lemona, puis il termine par des "cortadas" obliques qui s'écrasent à droite et à gauche, à quelques centimètres des limites de la "cancha".



Pancho Nardin le seconde de la manière la plus efficace et la plus digne d'éloges.



Exactement à sa place, il a la responsabilité et la gloire des coups scabreux, "cortadas" ou "dejadas", pour lesquels il faut une attention sans cesse en éveil, une décision instantanée et... des jambes.



Julio, le "zaguero" du camp rouge, se dépense avec intelligence, double ses partenaires et prend exemple sur Lemona pour "reboter" d'une fort agréable manière.



Peu à peu la partie prend l'allure des grandes rencontres d'autrefois où l'honneur de deux villages, de deux provinces ou de deux nations était en jeu. Les pelotes volent sans jamais toucher terre, claquent sur le mur et retiennent à une vitesse foudroyante. Les pelotaris bondissent, mettent une sorte de rage à se renvoyer la balle et il faut voir le désespoir sincère de celui qui la manque. Le public, lui aussi, participe au jeu ; il a des favoris ; il tient pour un camp qu'il encourage de la voix et du geste ; il passe par des émotions formidables en voyant diminuer l'écart des points qui sépare les "camp rouge" du "camp bleu". Le voici debout, applaudissant avec frénésie les six pelotaris basques qui continuent à "hacher" la pelote sur le mur blanc.



Puis, subitement, le jeu s'arrête ; la belle ardeur du début tombe : Chiquito de Biarritz crie quelque chose à Munita et fait signe au marqueur de ne point compter le point.



Munita proteste, et, comme l'incident se prolonge, les joueurs du camp rouge font mine de vouloir se retirer. Que se passe-t-il exactement ? Les uns prétendent que la pelote fut effleurée par le chistera de Munita avant d'être reprise par Julio ; les autres soutiennent que précédemment la pelote rebondit dans le gant de Barcelones et qu'il convenait d'arrêter le point. Versions bien différentes, comme on le voit, et qui changent la position des deux camps.



Mon rôle n'est pas de départager les joueurs ; mais cet incident prouve la nécessité absolue de mettre des "juges", sur le témoignage desquels on puisse compter. On nous assure qu'il y en aura à l'avenir. A ce sujet, il nous faut avertir les spectateurs que la décision des "juges" est sans appel et que ce sont les joueurs eux-mêmes qui doivent demander les juges à l'occasion d'un point contesté.



Nous ajouterons que l'on n'arrête pas nécessairement le jeu dès qu'il y a sujet à contestation, mais que le point peut se continuer jusqu'à ce que l'un des joueurs ait manqué la pelote.



La revanche de cette sensationnelle partie — que le camp bleu gagna par 70 points à 51 — se disputera aujourd'hui à 3 heures."








Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 6 300 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire