UN CONCOURS DE "BÉRET BASQUE" EN 1930.
Dans les années 1930, le béret Basque est à la mode en France.
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44 LA BAULE 1930 BRETAGNE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Comoedia, dans plusieurs éditions :
- Comoedia, le 20 septembre 1930 :
"Le Concours du Béret basque organisé par "Comoedia" à La Baule remporte un triomphal succès.
La Baule, 19 septembre.
Les éliminatoires de notre concours du Béret basque se sont déroulées aujourd'hui, au milieu de l'enthousiasme inattendu, non seulement du public, mais encore des concurrentes elles-mêmes.
Le succès de cette première journée fut tel, que notre collaborateur Camille de Rhynal dut s'employer avec énergie, mais à regret du reste, pour empêcher les retardataires de prolonger la fête au delà des limites prévues.
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CAMILLE DE RHYNAL |
Les enfants eux-mêmes se sont montrés partisans enragés du béret basque, et cédant à la demande des parents, nous organisons aujourd'hui une épreuve supplémentaire réservée uniquement aux enfants. A l'heure actuelle plus de 30 concurrents sont déjà inscrits.
Aujourd'hui, à 13 h. 30, se disputeront les finales, et ce soir, à 22 heures, aura lieu la proclamation de la distribution des récompenses dans le hall du Casino de La Baule.
Rappelons qu'à cette occasion la Maison Martial et Armand a bien voulu envoyer 5 de ses plus jolis mannequins parisiens pour présenter les nouveautés d'hiver, ainsi qu'une collection ravissante de robes de sport qui s'harmonisent agréablement avec le béret basque.
Nous publierons demain les résultats du concours et la liste des gagnantes des prix."
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ENFANTS CONCOURS COMOEDIA 20 SEPTEMBRE 1930 |
- Comoedia, le 21 septembre 1930 :
"Le Concours du Béret basque organisé par "Comoedia" à La Baule remporte un succès grandissant.
La Baule, 20 septembre.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le concours d'enfants pour le béret basque eut lieu ce matin entre midi et 13 heures avec un succès dépassant toutes nos espérances. Les mamans avaient fait preuve d'une ingéniosité rare pour donner au béret basque un caractère d'originalité et d'élégance.
De charmants petits costumes, tantôt sportifs, tantôt presque habillés, accompagnaient très heureusement la charmante coiffure que portaient ces jeunes concurrentes et concurrent. En effet, les garçonnets et les fillettes étaient appelés à prendre part à notre concours, et le succès de celui-ci fut la présence d'enfants entre 3 et 7 ans.
Le gagnant fut un petit garçon vêtu d'un costume de matelot et coiffé du véritable béret basque sans aucune fantaisie. A l'unanimité il fut proclamé le Roi du béret basque.
Son nom est Eric Logeais. Sa compagne, la Reine du béret basque, fut une charmante fillette de 7 ans, Mlle Guillaume, fille de l'artiste peintre.
Nous publierons demain le résultat complet des épreuves.
M. Gerchel, directeur de la Société Générale Foncière de La Baule-les-Pins, ayant été enthousiasmé par le spectacle ravissant qui s'offrait à ses yeux, est allé chercher dans les bazars de la Baule tout ce qu'il pouvait trouver comme beaux jouets, ce qui a permis de faire une ample distribution de jouets, d'objets de cotillon, et de bonbons délicieux, à tous nos jeunes concurrents.
M. Vorins, metteur en scène de cinéma, filma la sortie de notre concours, et ce fut un spectacle amusant que de voir tous ces bambins se précipiter devant l'objectif.
Nous adressons nos bien vifs remerciements au Casino de La Baule et tout particulièrement à M. Boileau son aimable directeur, pour l'ample distribution de jouets qui fut faite par ses soins."
- Comoedia, le 23 septembre 1930, sous la plume de M. Le Tixerant :
"Une lauréate de Comoedia conte ses impressions au Concours du Béret basque à La Baule.
Le succès remporté par notre concours du Casino de La Baule a dépassé les prévisions les plus optimistes. Malgré l'époque avancée, plus de 150 concurrents ont pris part à cette manifestation aussi originale qu'élégante. Grands et petits conserveront un souvenir très agréable de cet événement. Nous publions ci-dessous les impressions d'une de nos charmantes lauréates, impressions qui dépeindront mieux qu'un compte rendu banal ce que furent les "journées du béret basque" à La Baule :
Trois exquises journées que celles vécues pendant les différentes épreuves du "Concours du béret basque", organisé par Comoedia à La Baule. Délicieuses et angoissantes, oh combien ! Personnellement, je ne fus point, tout d'abord, très à l'aise lorsque, me faisant inscrire pour participer au concours, je considérais d'un oeil stupéfait la longue liste de très jolies femmes, à n'en point douter, qui y figurait déjà.
Combien allions-nous être ? Mais qu'était-ce que cette émotion en la comparant à celle du grand jour ?
Première escarmouche. Le soleil se joue derrière les nuages, tel une grande coquette, dosant ses effet pour se faire plus admirer. Le ciel, vaincu, pleure, gros chagrin vite dissipé, le vent est doux, la bise salée et le beau temps reprend ses droits. Foule d'autos devant le Casino. Vais-je entrer ou partir ?... J'entre ; public aussi élégant que nombreux et... concurrentes aussi nombreuses qu'élégantes... Marchons à l'assaut ! On se masse brassard au bras, et cela commence.
Allons-y ! Une mignonne blonde, coiffée de bleu (coiffée ? façon de parler, car ce petit rien qu'on appelle "béret basque" me fait penser plus à une auréole qu'à un couvre-chef !) donne le signal, et, prenant la main que lui tend galamment M. Camille de Rhynal — très régence — fait 3 petits tours et puis... s'en va... Une autre la suit, une autre encore, cela n'en finit pas. L'orchestre a recours à ses airs les plus entraînants. Un coin d'horizon... Un coucher e soleil, tous les tons se sont donné rendez-vous ! Que la femme est donc une jolie fleur !... C'est mon tour ! Quelle angoisse ! Cela va ! Je prends en tremblant un tantinet, la main tendue m'aidant à descendre les marches de la scène. Je puise le courage nécessaire dans le sourire réconfortant de notre charmant organisateur.
Fini ! J'ai eu chaud et, cette fois, je regarde sans peur l'interminable défilé qui suit pour se présenter au public, juge en la matière, promu au grade de grand jury, puisque c'est lui qui, par son vote, nommera les heureuses élues...
Le lendemain, à nouveau, foule de spectateurs (se croirait-on en fin de saison, personne ne rentre chez soi, c'est vrai !). Plus de place autour des tables. Je cède ma chaise à une "dame dont la jeunesse se prolonge", car il y a de tous les âges, depuis le bambino exquis qui va participer tout à l'heure à la catégorie juniors, jusqu'au vieux monsieur somnolent.
Nouvelle épreuve des non-éliminées. Je suis encore debout ! Mon coeur résistera-t-il à ces coups redoublés suivis d'arrêts subits ? C'est désastreux. Elles sont encore plus jolies que la veille !
A nouveau, les numéros se suivent, le mien est appelé. J'y cours. Des bravos me font perdre la tête (car on applaudit aussi comme, et plus encore, qu'aux grandes premières). Un petit tour et je repars. Cette fois, c'est le vague à l'âme ! Faut-il espérer ou craindre ? L'ultime décision sera donnée en soirée, et c'est le lourd problème. Irai-je ? N'irai-je-pas ?
Vingt-deux heures... Casino illuminé, plus d'autos que jamais. Une variante qui est attraction de saison : le défilé des mannequins de Martial et Armand. J'ai noté que les modèles "Papillon d'Or", "Soirée Intime", "Baccara", un nom de circonstance, me plairaient assez, mais je n'ai pas la tête au choix d'une robe.
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ROBES MARTIAL ET ARMAND |
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