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dimanche 15 septembre 2024

SOUS LE SIGNE DU BÉRET BASQUE EN AOÛT 1930 (première partie)

SOUS LE SIGNE DU BÉRET BASQUE EN 1930.


Dans les années 1930, le béret Basque est à la mode en France.





pays basque calvados beret
PLAGE FLEURIE DEAUVILLE 1930
CALVADOS D'ANTAN



Voici ce que rapporta le quotidien Comoedia, dans plusieurs éditions :


  • le 5 août 1930 :

"Grand Concours de Bérets basques à Deauville.


Mesdames, à vos miroirs !



Le béret basque, coiffure française, s'il en est une, a conquis le monde. Jean Borotra, le Béarnais volant, en a fait, sur les courts du tennis des championnats internationaux, comme un signe de ralliement. Henri IV, autre Béarnais et le plus français de nos rois menait ses troupes à la victoire en leur désignant aussi sa coiffure. En France nous aimons lever les yeux et regarder le couvre-chef de nos chefs !




homme tennis france mousquetaires pays basque béret
TENNISMAN JEAN BOROTRA



Les élégantes ont adopté d'enthousiasme le béret, si crâne sur le crâne auréolé de mèches brunes ou blondes. Qui n'a pas son béret ? Oui, mais, comment se doit-il porter ? Sur l'oreille comme les rapins de Murger ? Et encore sur quelle oreille ? La droite ou la gauche ? Sur l'occiput, comme les misses déchaînées ? Sur le front, comme les recordmen de vitesse ? Doit-il être sombre ou clair ? Echappe-t-il à la contrainte des ensembles ?



Comoedia, pour contribuer à résoudre ces problèmes, a décidé d'organiser, à l'occasion de la grande quinzaine de Deauville, un concours qui ne manquera ni de pittoresque ni de gaîté.



Tous les jours, du 8 au 23 août, le photographe de Comoedia, accompagné du rédacteur spécialement chargé du concours, prendra, au hasard, la photographie d'élégantes coiffées du béret. Les meilleurs de ces portraits seront publiés dans Comoedia. La collection des photographies sélectionnées sera soumise à un jury d'artistes, de modistes et d'arbitres de la mode.



Par son vote, ce jury indiquera, pour l'édification de l'Univers, comment le béret doit se porter et récompensera celles qui auront deviné l'esthétique française. Mettez-vous devant la glace et cherchez."



  • Le 7 août 1930 :

"Grand Concours de Bérets basques à Deauville.


Liste des prix :


Premier prix : une oeuvre de M. R. Lalique "Les Eglantines", miroir rond, et un abonnement d'un an à Comoedia ;



MIROIR LES EGLANTINES DE RENE LALIQUE


2e prix : une robe de chez Agnès et un abonnement d'un an à Comoedia


3e prix : 1 chapeau de chez Jane Blanchot et un abonnement d'un an à Comoedia


4e prix : 2 billets pour une excursion de trois jours aux châteaux de la Loire, voyage en autocar de luxe, offert par l'Agence des Grands Voyages Le Bourgeois, et un abonnement d'un an à Comoedia ;


5e prix : 1 cadeau des Parfums Weill et un abonnement d'un an à Comoedia


6e prix : pièce crêpe de chine et lainage pour ensemble tissu Welco, et un abonnement de six mois à Comoedia


7e prix : un ensemble (collier et bracelet) de chez Clairval, et un abonnement de six mois à Comoedia


8e prix : un collier de chez René Guillaume et un abonnement de six mois à Comoedia


9e prix : un parfum de Martial et Armand, et un abonnement de six mois à Comoedia



PARFUM PRESENCE DE MARTIAL-ARMAND 1930


10e prix : un sac de chez Offenthal et un abonnement de six mois à Comoedia ; 


11e prix : un sac de chez Offenthal et un abonnement de trois mois à Comoedia


12e prix : un coussin en taffetas piqué de la Maison Titienne, et un abonnement de trois mois à Comoedia ;


13e prix : une parure pour robe et chapeau de la maison Pierre Roy et un abonnement de trois mois à Comoedia


14e prix : un collier de chez Rols, et un abonnement de trois mois à Comoedia


15e prix : un bon pour un portrait de Manuel frères, et un abonnement de trois mois à Comoedia ;


16e prix : un collier de chez Rols et un abonnement de trois mois à Comoedia


17e prix : 3 nappes de la maison Durax et un abonnement d'un an à La Revue de la Femme


18e prix : 3 nappes de la maison Durax et un abonnement d'un an à La Revue de la Femme ;


19e prix : un ensemble basque (sac et ombrelle), et un abonnement d'un an à La Revue de la Femme


20e prix : six disques de la maison Pathé et un abonnement d'un an à La Revue de la Femme ;


21e prix : une caisse de trois bouteilles Triple-Sec Guillot, et un abonnement d'un à La Revue de la Femme



AFFICHE POUR TRIPLE SEC GUILLOT



22e prix : une caisse de trois bouteilles Triple-Sec Guillot, et un abonnement d'un à La Revue de la Femme 


23e prix : une écharpe de soie de chez Barclay, et un abonnement de trois mois à Comoedia


24e prix : un coffret de produits de beauté des Laboratoires Charpy, et un abonnement de trois mois à Comoedia


25e prix : un coffret de produits de beauté des Laboratoires Charpy, et un abonnement de trois mois à Comoedia.



  • le 8 août 1930, sous la plume de Georges Schmitt :



"Sous le signe du béret basque.



Je sais enfin ce qui caractérisera la saison deauvillaise 1930. C'est qu'elle sera sous le signe du béret basque.



Car avez-vous remarqué qu'il n'y a rien de tel que les concours pour marquer une époque de leur empreinte et laisser un souvenir dans les mémoires ?



Vous pouvez oublier allègrement qui était président du Conseil ou ministre des Affaires étrangères, en telle ou telle année (je vous y engage même vivement pour votre tranquillité d'esprit), mais il vous suffira que l'on vous parle du Concours du Litre d'or, ou du concours des pâtes alimentaires, ou encore de l'objet caché, pour qu'immédiatement en votre esprit surgisse le rappel précis d'événements que vous croyiez effacés à tout jamais.



Ce qui revient à dire que le frivole l'emporte sur le sérieux, remarque que j'ai souvent eu l'occasion de faire, mais que je ne livre pas d'habitude à mes interlocuteurs, de peur de déchoir dans leur estime.



Combien de jeunes femmes m'ont avoué n'avoir gardé aucun souvenir du prêtre, du pasteur ou du rabbin (on voit que je prends mes précautions, ignorant qui lira ces lignes) qui les maria, tandis qu'elles se souvenaient parfaitement de la tête de la femme de chambre ou du garçon d'étage du palace où elles avaient passé leur première nuit de noces !



Frivolité, vous dis-je, tout n'est que frivolité ! Mais revenons à nos bérets.



Donc, 1928 avait été marqué par les concours de maillots et 1929 par les concours de pyjama. Il était grandement temps que la femme fit voir qu'elle avait aussi une tête.



Une tête très près du bonnet, ou plutôt très près du béret.



1930 sera cette année-là.



Vous avez lu l'annonce du grand concours que lance Comoedia ?



Je vous avouerai qu'il m'enchante.



D'abord, j'adore le béret pour la femme ; c'est crâne, c'est chic, et un mot, c'est éminemment français.



Quand je vois un joli petit minois encadré dans un de ces bérets qui évoquent les cols de Gascogne, j'ai envie de parodier "Le jour et la nuit" et de chanter :


Elle portait un béret basque

La chose est permise après tout,

Ca tient mieux un jour de bourrasque

Et c'est faire preuve de goût,

Ca va bien (ter)



Qu'on me permette d'en rester là ! Mais, sincèrement, s'il fût jamais coiffure qui fût adorable, — et si commode à enlever quand on veut le jeter par dessus le Moulin — c'est bien lui.



Depuis quelques saisons déjà, il était venu en éclaireur, mais cette année, est-ce parce qu'il fait du vent ? ou par simple coquetterie ? Il éclate, il triomphe.



On en voit des bleus, des verts, des blancs, des rouges, de toutes les couleurs. C'est une débauche de teintes qui affoleraient un pointilliste. Là-dessous, les mèches se cachent ou s'envolent. Il permet toutes les fantaisies, et va adorablement du grave au gamin. 



Naturellement, avec l'appui du Concours de Comoedia, jusqu'où ne va-t-il pas aller ?"



A suivre...




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