BIARRITZ EN 1932.
En 1932, la commune de Biarritz compte environ 23 000 habitants et est administrée par son Maire Ferdinand Hirigoyen.
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| BIARRITZ 1932 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 31
décembre 1932 :
"Biarritz, ses Golfs et sa vie municipale.
Un rapport de M. F. Hirigoyen.
Voilà très exactement ce que certains se sont plus à appeler "le scandale du Golf". Car il est de bon ton, dans certains milieux, de baptiser "scandale" tout acte d'administration municipale, fût-il le plus normal, le plus étudié et le mieux contrôlé.
De tous ces prétendus scandales, que reste-t-il ?
Aux yeux de tout observateur que n'aveuglent ni les haines de personne, ni les injures accumulées : Rien.
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Le scandale des stupéfiants ? Une opération de police qui aboutit à l'incarcération de trois trafiquants étrangers à la commune.
Le scandale de l'eau du Reptou ? Non seulement l'usage d'un droit, mais encore l'accomplissement d'un devoir de la part d'une Administration soucieuse de doter Biarritz d'une eau définitivement pure ; et cela sans qu'il en coûte rien à la Ville puisque, aux termes du contrat passé avec la Compagnie concessionnaire, notre Administration a su se réserver le droit de faire exécuter gracieusement par cette dernière, sur le territoire de la commune, deux forages d'essai et qu'en fait (ce que l'on ignore), elle peut encore disposer une fois de cette latitude.
Le scandale de l'électricité ? Un contrat inespéré pour la Ville, au dire de M. Croizat, contrôleur en chef de la ville de Paris, pour l'eau, le gaz et l'électricité ; contrat tel que, s'il était à refaire, la Ville, sans doute, ne l'obtiendrait plus de la Compagnie concessionnaire.
Le scandale de la Maison du Tourisme ? Le long exposé de M. Raulet me dispense d'explications.
De tout cela, je le répète, que reste-t-il ? Rien.
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Rien qu'une longue suite de basses injures, soulevant de dégoût le coeur des gens avertis et des hommes propres qui ont encore gardé intact leur amour pour notre Ville. On y sait maintenant quelles misérables ambitions se cachent sous toute cette boue. Je n'y insiste pas.
Mais de tout cela, il se révèle en effet un scandale : le véritable scandale, c'est qu'en France, n'importe quel individu puisse impunément injurier, calomnier, salir des hommes qui veulent bien sacrifier leur temps, leur intérêt et, si besoin, leur santé et leur vie, à la protection de l'intérêt public ; le scandale, c'est qu'au nom de la Liberté, on puisse se permettre toutes les licences ; le scandale, c'est qu'au lendemain de la guerre, des fous dangereux à qui le passé n'a rien appris, puissent, sans être mis hors d'état de nuire, faire l'apologie de la haine, exploiter la misère, se moquer de la vérité, tromper le peuple, bafouer l'autorité aux yeux des étrangers, et risquer de ruiner la Cité. Il fallait, pour son malheur, que Biarritz en fit la coûteuse expérience.
Aussi bien faut-il être ignorant comme une carpe des règles d'une administration municipale, pour supposer même possibles certaines irrégularités : on n'oublie qu'une chose : c'est que les administrateurs d'une Ville, même s'il leur arrivait de n'être pas scrupuleusement honnêtes, ont à côté d'eux, dans leurs services, non pas seulement des collaborateurs, mais des juges de tous les instants. Et ici, je suis heureux de rendre hommage, en passant, à l'esprit d'abnégation avec lequel les services municipaux de Biarritz ont, jusqu'ici, dévoré en silence l'affront de vivre dans cette atmosphère d'injures et se sont prêtés avec un dévouement que je ne saurais trop signaler, à toutes les mesures, quelques pénibles, soient-elles, qui devaient nous permettre, en cette période tragique, de surmonter le cap des difficultés ; difficultés telles que notre Ville n'en connut jamais de semblables.
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Messieurs, au moment où se termine cette année qui fut pour notre administration une longue traverse, j'aurais peut-être, moi aussi le devoir d'établir un compte rendu : au cours d'une tournée d'inspection que j'ai faite, il y a deux jour, avec le chef de la voirie, j'ai passé en revue tous les travaux exécutés sur les points différents de la ville, durant l'année.
J'avoue que leur nombre m'a surpris ; élargissement du chemin de Pétricot, route de la Gendarmerie, chemin de Pioche, avenue du Lac Marion, avenue de Migron, chemin de Labordotte, terre-plain de la Négresse, avenue Grammont ; marnes de la Côte des Basques, jardin du Phare, et j'en passe. Mille chômeurs vivant par l'action ennoblissante du travail, sans qu'il ait été fait appel d'un centime au contribuable ; malgré la dépense de un million et demi donnés à ces chômeurs, et malgré de moindres rentrées budgétaires sur tous les postes, un budget bouclé sans vote de nouveaux centimes ; dans l'intervalle, quatre classes nouvelles construites et mises en servie dans les écoles ; la menace d'effondrement au Trou du Diable, supprimée par d'importants travaux, et le pont élargi ; dix rues nouvelles munies d'égouts ; les abord du Port-Vieux rendus plus accessibles ; les entrées de Biarritz à l'avenue de la Marne et du Bois de Boulogne, élargies et améliorées ; la route de Chassin à Saint-Jean-d'Anglet élargie au maximum ; les tribunes d'Aguiléra consolidées et mises à l'abri de la catastrophe ; un éclairage public moderne installée dans la moitié de la ville ; une compression telle qu'elle réalise, notamment pour l'essence des camions de la Ville, une économie de 23 000 litres par rapport à l'année 1929 ; une organisation par commission d'achats, par appels d'offres généralisés, par carnets de commandes, par contrôle des mandatements, telle qu'il en existe probablement pas de plus nette et de plus stricte dans une autre ville en France.
Pendant ce temps là, par suite notre action longue et continue, l'Administration des contributions s'est rendu compte de l'excès des impositions qui frappent la Ville et est prête à diminuer dans de fortes proportions les valeurs locatives et les patentes.
Pendant ce temps là, s'achève le gros oeuvre du Musée Océanographique qui sera un des joyaux de Biarritz.
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