UN NAUFRAGE AU PAYS BASQUE EN 1923.
De nombreux naufrages ont eu lieu sur la Côte Basque, tout au long de l'histoire.
NAUFRAGE DE LA "SURPRISE" 1893 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Ce fut le cas, en particulier, au large de Biarritz en 1923.
Voici ce que rapporta La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition
du 6 décembre 1923 :
"Cinq jours en mer dans la tempête.
Un naufrage sur la Côte des Basques.
Un navire espagnol de La Corogne, allant de Vigo à Santander, a été détruit par la tempête sous les falaises de Biarritz. — Deux marins ont été noyés ; quatre autres, dont le capitaine, ont pu se sauver dans la nuit.
NAUFRAGE DU "PADOSA" 1907 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le 1er décembre partait de Vigo un petit voilier, le "Celta", chargé de ferraille à destination de Santander. Mais bientôt, enveloppé par le brouillard, le bateau perdit sa route. Puis la tempête gronda, se fit furieuse et la pauvre petite embarcation ballottée par les vents, craignant la côte meurtrière, erra pendant cinq jours à l’aventure. Cinq longs jours interminables pendant lesquels les six hommes de l’équipage luttèrent désespérément contre les éléments déchaînés.
Le cinquième jour, au matin, le temps parut s’être rasséréné. Hélas ! ce n’était qu’une passagère accalmie et dans l’après-midi, la tempête reprenait plus formidable que jamais, accompagnée d’éclairs et du fracas du tonnerre.
Le petit voilier ne put résister au flot qui l'emportait vers la côte et, après une lutte effrayante, la goélette vint se briser sur les fonds de la plage de la Côte des Basques de Biarritz.
NAUFRAGE DU "MAROON" 1910 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
C’est la triste odyssée d’un pauvre petit bateau espagnol dont il ne reste plus aujourd’hui que des planches, des débris de coque, un mât, épars sur la grève, et qui attestent lugubrement qu’un drame s’est déroulé là tout près.
Il était environ 10 heures, hier soir quand, ayant accompli leur suprême effort, les marins furent jetés à la mer. Les vagues étaient tellement fortes qu’il ne pouvait être question de nager, tout au plus de se laisser porter par elles et de s’en remettre à la Providence.
NAUFRAGE DU "KNEBWORTH" 1930 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les rescapés.
Deux des naufragés ne devaient pas, hélas ! voir l'aube de cette nuit tragique. Les quatre autres, plus heureux, furent rejetés sur la grève où transis, à demi-morts de froid, presque nus, ils commencèrent l’ascension, qui fut comme un calvaire, de la falaise de la Côte des Basques. La terre, détrempée par la pluie, les faisait glisser à chaque pas.
Le capitaine, seul de son côté, avait grimpé tant bien que mal le sentier vers Toki-Ederra. Arrivé dans Beau-Rivage, il s’en fut frapper à plusieurs portes. Le vent soufflait si fort qu’on n’entendit pas ou bien ceux qui se risquèrent à ouvrir leur porte reculèrent effrayés devant cet homme presque nu et qui baragouinait une langue inconnue. Le malheureux erra ainsi jusqu'à 5 heures du matin, heure à laquelle de braves gens de la rue Harispe, le recueillirent et lui donnèrent quelques vêtements.
NAUFRAGE DE "LA SURPRISE" 1893 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les trois autres marins se laissèrent guider par les lumières qui brillaient aux fenêtres d’une villa. Ils y demandèrent asile et on les conduisit là où ils ne pouvaient être mieux : à Hélianthe.
A Hélianthe.
Le Docteur Plantier, dont on connaît la grande bonté, accueillit les naufragés et, aidé du Docteur Camino et du Docteur Alvarez qui, espagnol, servait également d’interprète, il leur prodigua les premiers soins : les malheureux avaient de nombreuses contusions, heureusement sans importance. Installés dans une belle chambre bien chauffée, les pauvres marins revinrent peu à peu de l'état de prostration dans lequel ils se trouvaient à leur arrivée et, avant même de toucher à toutes les bonnes et réconfortantes choses qu’on leur servait, ils demandèrent... du tabac !...
NAUFRAGE DU "PADOSA" 1907 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Cependant, les Docteurs Camino et Alvarez, inquiets sur le sort des compagnons de ces rescapés, ne voulurent point aller se reposer avant d’avoir exploré la côte. Munis de lanternes et de sifflets, ils parcoururent la plage et la falaise, jetant des appels stridents quand le vent cessait un instant de souffler. Ils ne découvrirent rien.
Enfin, le matin, la nouvelle s’étant vite répandue à Beaurivage, que les naufragés étaient à Hélianthe, le capitaine vint y rejoindre ses hommes et goûter un peu d’un repos bien mérité après d’aussi terribles aventures.
NAUFRAGE DU "MAROON" 1930 BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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