LES FÊTES DU 14 JUILLET 1906 EN LABOURD AU PAYS BASQUE

LE 14 JUILLET 1906 AU PAYS BASQUE.

Le 14 juillet est la fête nationale de la République française. C'est un jour férié en France.

14 JUILLET A BAYONNE ST LEON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 20 juillet 1906 :

"Le banquet du 14 juillet.

Plus de trois cents républicains assistaient, le jour du quatorze Juillet, au grand banquet organisé, sur la belle terrasse du Terminus, par le Comité Républicain Cantonal de Biarritz. 

HÔTEL TERMINUS BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Disons tout de suite que M. Adrien Planté, qui s'était chargé de l’organisation, s’est tiré tout à son honneur de sa tâche difficile et que menu et service lui ont mérité de justes compliments. 

Le banquet était présidé par M. Forsans, qui avait, à sa droite, M. Vittini, sous-préfet de Bayonne, à sa gauche M. Dolhatz, président du Comité d’Action et de Défense républicaines de Bavonne. Tout autour de la table principale se trouvaient une cinquantaine de conseillers municipaux et républicains de Bayonne, entre autres MM. Bidaubigue, Garat, Bayle, Dolhats, conseillers, Hourmagnou et Etchepare, secrétaire et trésorier du comité d’Action, des délégués des communes de l’arrondissement, notamment, MM. Dufourg et Bidart, adjoints au maire d’Anglet, Mercet, conseiller municipal d’Anglet, Duhart et Lacoste d’Ustaritz, M. André, délégué de la section de la Ligue d’Hendaye, des républicains du Boucau, d’Arbonne, d’Arcangues, de Saint-Pé, de Cambo, de Bidart, de Guéthary, M. Gélos, maire de Lahonce, le docteur Long-Savigny et M. Cassiau, adjoints au maire de Biarritz, M. Druilhet, juge de paix, M. Hamel, percepteur, M. Pariés, secrétaire en chef de la sous-préfecture, presque tous les conseillers municipaux de Biarritz, MM. Cossid, Rouffet, Jard, Ter, Hum, etc., etc... 

PIERRE FORSANS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Quand l'heure des toasts fut venue, la terrasse s'était garnie d’une foule nombreuse venue pour entendre la bonne parole républicaine. 

M, Forsans, maire de Biarritz, aux applaudissements répétés et unanimes de l'assemblée s'exprima comme suit : 

Discours de M. Forsans, Président, Maire de Biarritz, Conseiller Général des Basses-Pyrénées.

Messieurs et chers concitoyens, 

Une tradition, qui date de vingt-cinq ans, réunit une fois de plus les républicains de Biarritz, empressés à fêter les souvenirs de la grande Révolution Française et à communier dans une même pensée, dans une même foi démocratique. 

Oui, depuis un quart de siècle, le 14 juillet nous a toujours trouvés réunis entre amis et serviteurs fidèles de la République, tantôt pour célébrer les joies patriotiques et les victoires de la Liberté, tantôt, aux jours de tristesse, pour puiser réconfort et confiance dans nos ardeurs invaincues et nos espérances communes. 

Qu'elles sont loin aujourd’hui ces heures troubles où certains - dont vous ne fûtes pas - doutèrent de la République, où la dictature nous menaçait avec l'homme au cheval noir, où l'équivoque nationaliste semblait étouffer la voix de la conscience nationale !... 

Aujourd’hui, nous sommes tout à la joie de la victoire. L'année 1906 a vu les plus beaux triomphes que la République ait enregistrés. Nous avons tous en mémoire les belles élections sénatoriales du mois de janvier, puis le vote du Congrès de Versailles qui a donné comme successeur au vénéré président Emile Loubet, cet autre fils de ses œuvres, ce démocrate éprouvé, ce digne et loyal citoyen qu’est le président Armand Fallières. 

PRESIDENT REPUBLIQUE FRANCAISE ARMAND FALLIERES

Plus près de nous encore, ce sont ces résultats du suffrage universel qui ont jeté tous les adversaires de la République dans une stupéfaction si profonde qu’ils n’en sont pas encore revenus et qu’ils ont perdu l’espoir de se relever jamais d’un tel anéantissement. Et, il y a quelques heures à peine, la Cour suprême de justice, aux applaudissements de l'univers entier, a fait triompher les droits de la Vérité, les droits de la Justice, les immortels principes de Raison et d’Humanité qui ont fait de la France républicaine la noble émancipatrice des peuples. 

14 JUILLET 1909 HENDAYE - HENDAIA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Si tous ces événements heureux donnent à la fête d’aujourd’hui une signification imposante, la présence en si grand nombre à ce banquet de nos concitoyens biarrots et des bons républicains venus de Bayonne et de toutes les communes voisines, en souligne l'importance et montre quelle large part nous voulons, nous avons le droit de prendre dans cette joie républicaine. 

Nous pouvons en effet considérer avec une légitime fierté l’œuvre démocratique et sociale accomplie à Biarritz depuis que le parti républicain a eu l'honneur et la responsabilité d’en diriger les destinées : Qu’il nous suffise de rappeler les sacrifices considérables faits pour l’éducation de nos enfants, la fondation des pensions pour les vieillards bien ayant que la loi en eût fait une obligation, l’impulsion donnée à toutes les initiatives philanthropiques et dans cette ordre d’idées l’hospitalisation à Biarritz des mineurs survivants de Courrières... 

RESCAPES DE COURRIERES MARS 1906
PAYS BASQUE D'ANTAN

Non seulement Biarritz a marqué sa place parmi les cités qui donnent le bon exemple républicain, mais il se trouve que jamais sa prospérité ne fut plus grande, sa renommée plus étendue. Biarritz, sous ses administrations républicaines, s’est métamorphosé et embelli dans des proportions inespérées. Sa population a doublé en vingt ans et de même que 1906 semble marquer l’apogée de la République, cette même année semble marquer l'apogée de cette station à qui le célèbre Congrès de l’Enseignement de 1905, les fiançailles de la princesse de Battenberg, à Mouriscot, les visites du Roi d’Espagne, la présence du Roi d’Angleterre dans de graves circonstances politiques, ont fait une célébrité universelle. 

ALPHONSE XII ET PRINCESSE DE BATTENBERG BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Ainsi les républicains ont su faire de cette ville une station sans rivale, celle qui sait faire bel et bon accueil à tous, et celle que préfèrent encore les fortunés, les grands et les puissants. 

C'est au nom de la cité républicaine et de la florissante ville que j’adresse un cordial salut à tous les amis qui m’entourent. 

Je salue M. Vittini, dont l’arrivée à la Sous-Préfecture de Bayonne fut accueillie avec joie par tous les républicains, qui, depuis lors, a entrepris avec succès de ranimer les ardeurs et les courages endormis, qui n'a pas tardé à nous prouver combien nous avions eu raison de faire fonds sur sa fermeté démocratique et sa sollicitude administrative et qui a bien voulu nous apporter aujourd’hui le témoignage de sa bienveillance et de la sympathie du gouvernement de la République. 

Je salue M. Dolhats, l’actif et respecté président du Comité d’Action et de Défense républicaine de Bayonne et avec lui, la nombreuse phalange des républicains bayonnais qui nous ont fait, l’honneur de se joindre à nous et dont la présence rehausse l’éclat et l’importance de cette belle réunion. 

Tous, Bayonnais comme Biarrots, nous nous réjouissons de cette cordiale étreinte qui réunit aujourd’hui les deux villes et nous sommes heureux de proclamer que s’il doit y avoir désormais quelque compétition entre nous, ce ne peut être que celle de fermes républicains, rivalisant de dévouement pour la démocratie, et fraternellement unis pour cette œuvre de progrès politique et de justice sociale. 

C’est à cet appel qu’ils ont répondu et en les remerciant d’être venus, nous reconnaissons avoir contracté envers eux une dette de gratitude. Nous saurons l’acquitter et nous irons nombreux, nous aussi, au banquet qui suivra, à Bavonne, la prochaine formation du Comité d’arrondissement destiné à tenir en éveil l’esprit républicain et à grouper en faisceau compact toutes les forces vives du parti : 

Quand nous serons unis et organisés, nous verrons revivre ces beaux jours de l'"époque héroïque", où l’on n’avait pas peur de se dire républicain: C’était le temps où les Plantié, les Lafont marchaient à la tête des troupes républicaines, prodiguaient au parti biarrot alors naissant l’encouragement de leurs conseils et leur appui et guidaient le corps électoral bayonnais à l’avant-garde du parti républicain. 

Et pour cette réalisation, nous sommes heureux de constater que nous pourrons compter sur le concours de toutes les communes qui nous entourent et qui sont représentées parmi nous par de fermes républicains, tels que MM. Duhart et Lacoste dont les noms sont chers à nos amis du Pays basque, tels que Dufourg et Bidart, ces vaillants compagnons des luttes anciennes, tels que M. Erausquin, Président du Comité de Bidart et tant d'autres qui près d’ici tiennent haut et ferme le drapeau de la République démocratique. 

J’ai le devoir de les remercier, car leur présence est pour nous un gage de sympathie et de solidarité. 

Je salue aussi en votre nom à tous le jeune et brillant conférencier qui, depuis plusieurs années, est de toutes ces fêtes républicaines et qui apporte chaque fois l’éclat de son grand talent et la fougue de sa fière jeunesse. Vous entendrez tout à l’heure Georges Barbey et vos applaudissements lui diront quel prix vous attachez à ces éloquentes conférences qui sont devenues le couronnement accoutumé de nos banquets. 

Je serai enfin l'interprète de tous nos amis en rendant un juste hommage au dévouement des représentants de la presse républicaine locale et régionale. Avec un zèle infatigable, ils mènent le bon combat en sonnant le ralliement des troupes. Avec eux nous préparons, avec eux nous assurerons la victoire. 

Citoyens et amis, je lève mon verre à la gloire de la République, à ses triomphes récents, à ses victoires futures et aussi au progrès de l’esprit républicain dans l’arrondissement de Bayonne...."

(Source : WIKIPEDIA)

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