- le 22 janvier 1932, sous la plume d'A. Lagrolet :
"A propos de l'Association "Les Amis de Ciboure".
La Gazette a publié récemment un résumé succinct de la première réunion de l’Association fondée sous la présidence effective de M. Mapou sous la dénomination "Les Amis de Ciboure". Elle est dotée d’un illustre parrainage où nous voyons figurer les noms de MM. Camille Jullian, Claude Farrère, Henri Pâté, Maurice Ravel et J.-B. Duhau, maire de Ciboure.
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CAMILLE JULLIAN
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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CLAUDE FARRERE
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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HENRY PATE
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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MAURICE RAVEL
PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’association s’est donné pour mission :
1. de faire toutes recherches et toutes études destinées à constituer l’histoire de Ciboure et à la faire connaître ;
2. d’étudier la possibilité d’organiser l’été une fête spéciale basque à la façon d'une fête locale telle qu'une "Roméria" ;
3. de s’occuper activement de la défense de l'esthétique de la commune de Ciboure, joyau de la Côte Basque ;
4. d’élaborer un programme de réjouissances variées projetées par l'Association.
Toute création nouvelle, surtout quand elle se présente avec des buts nettement définis et le puissant patronage qui accompagne cette initiative, mérite attention et appelle quelques réflexions. Nous l'étudierons donc dans ses causes et dans ses effets.
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LE PORT DE SOCOA 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN |
Jusqu’à présent, Saint-jean-de-Luz et Ciboure, séparés par le mince ruban de la Nivelle, ne formaient sous deux appellations différentes, et deux administrations distinctes qu'une seule agglomération desservie par une gare unique sur le fronton de laquelle doit figurer bientôt leurs deux noms réunis. Un même Syndicat d’initiative s'occupait de répandre leur renommée commune, ainsi qu’il appert du titre même de ce Syndicat.
Mais depuis quelques années l'importance de Ciboure a crû dans de notables proportions. Sa population s'est augmentée, le Yacht Club de Socoa y a installé un centre sportif notable et bientôt célèbre, de nouvelles usines s’y sont fondées, et diverses sociétés ont proposé son extension en augmentant sa renommée comme centre touristique.
Les Cibouriens ont pris conscience de cette situation nouvelle et c’est de là qu’est née certainement l’idée de la fondation de l’Association des Amis de Ciboure. Devons-nous considérer cette création comme une rupture de relations entre les deux communes riveraines de la Nivelle ? Non. Tout au plus pourrions-nous l’envisager comme situation identique à celle des Frères Siamois après l’opération. La consanguinité reste la même, de même aussi d’inévitables et constants rapports communs.
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PONT DU CHEMIN DE FER ST JEAN DE LUZ 1932
PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il n’en reste pas moins qu’il y a quelque chose de changé. Ciboure a pris conscience de sa personnalité et, secouant la tutelle morale de Saint-jean-de-Luz, a voulu conquérir une autonomie touristique comme elle avait déjà son autonomie administrative.
En fait, par ses buts clairement manifestés, la nouvelle Société est un véritable Syndicat d'initiative qui par la publicité donnée à son histoire, par son programme de fêtes spéciales, par son souci de veiller elle-même à son esthétique, fait double emploi avec le Syndicat d'initiative de Saint Jean-de-Luz-Ciboure existant actuellement. Il ne servirait à rien de se dissimuler ce nouvel état d'esprit, conséquence forcée de l’importance accrue de notre jolie et pittoresque voisine. Cette sorte, nous ne dirons pas de scission, mais de séparation d'intérêts devait fatalement se produire un jour ou l'autre : il semble que le moment est arrivé de la réaliser.
Car si nous avons noté les causes de la situation nouvelle créée par la fondation de l'"Association les Amis de Ciboure" nous devons aussi l'examiner dans ses conséquences. Nous l'avons dit et nous le répétons, la création de ce nouveau groupement est par ses buts de même que par son sérieux et son importance, un véritable Syndicat d'Initiative cibourien, faisant double emploi avec notre Syndicat d'initiative actuel. Notre jolie voisine nous fait comprendre aujourd’hui qu’elle est assez grande personne pour gérer elle même ses propres intérêts ; et de cela nous n'éprouvons ni mauvaise humeur ni jalousie. Nous lui souhaitons au contraire toute la prospérité que mérite son site pittoresque, et le cachet original de son quai et de ses vieilles rues.
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AFFICHE VISITEZ CIBOURE ANNEES 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN |
Mais nous n'en devons pas moins nous dire que déchargés des devoirs d’une agréable tutelle, nous avons la faculté et le devoir de consacrer tous nos propres efforts au service exclusif des intérêts de Saint-Jean-de-Luz. Nos intérêts ne sont pas divergents, ils restent communs; au lieu d'être indissolublement unis, ils concourront parallèlement au même but. Dans le concert des voix qui proclament les mérites et les beautés de la Côte Basque, Ciboure donnera désormais une note personnelle distincte qui ne fera que renforcer la beauté de l’ensemble.
En émettant ces réflexions nous ferons remarquer qu’elles nous sont personnelles. Nous les avons formulées parce quelles nous paraissent conformes à la logique et propres à la clarté nécessaire aux bons rapports qui doivent exister entre voisins et amis."
(Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
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