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vendredi 20 septembre 2024

LA MORT DE PABLO SARASATE VIOLONISTE ET COMPOSITEUR BASQUE LE 20 SEPTEMBRE 1908

 

LA MORT DE PABLO SARASATE EN 1908.


Martin Meliton Pablo de Sarasate y Navascués est un violoniste et compositeur, né à Pampelune le 10 mars 1844, mort à Biarritz le 20 septembre 1908.




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VIOLONISTE PABLO SARASATE


J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de ce violoniste exceptionnel, dans différents articles : le 

20/09/2019, le 20/10/2019, le 20/09/2020, le 20/10/2020, le 20/09/2021, le 20/09/2022 et le 20/09/2023.



Voici ce que rapporta à son sujet le journal Le Menestrel, le 3 Octobre 1908 :



"La cérémonie funèbre du regretté Sarasate a été célébrée l'autre mardi, à Biarritz, au milieu d'une foule très nombreuse massée dans l'avenue de la Ville-d'Hiver, où est la villa Navarra, devant laquelle deux compagnies d'infanterie rendaient les honneurs. La levée du corps a été faite à neuf heures par le curé de la paroisse Saint-Charles. Le cercueil disparaissait sous l'amoncellement des couronnes envoyées de Pampelune, Madrid, Paris, Berlin, etc. Lorsque le cercueil traversa le jardin pour être posé sur le corbillard, l'orchestre du Casino municipal joua la marche funèbre de la Jeanne d'Arc, de Lenepveu, De la maison mortuaire à la gare de la Négresse, toutes les rues, les maisons et les villas regorgeaient de monde. Les cordons du poêle étaient tenus par M. Gaspar, consul d'Espagne, le docteur Blazy, MM. Garcia de Ysla et M. Masson. Autour du char funèbre : MM. Otto Goldschmidt, Daniel Irujo, maire de Pampelune, Autero Irasaqui, ancien sénateur de la Navarre, le maire de Biarritz et le président de la société Sainte-Cécile, de Pampelune. Le deuil était conduit par les beaux-frères et les neveux du regretté défunt.




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VIOLONISTE PABLO DE SARASATE


A la gare de la Négresse, le cercueil fut déposé dans un fourgon qui, transformé en chapelle ardente, fut attaché à l'express qui devait le transporter à Pampelune où devait avoir lieu la cérémonie religieuse et l'inhumation. Le corps est arrivé en effet jeudi soir à Pampelune, ville natale de l'illustre artiste. Toute la population se pressait sur le parcours et a suivi le cortège funèbre. Le deuil était conduit par la municipalité et les autorités. Le cercueil fut déposé dans la grande salle de la mairie transformée en chapelle ardente et où les habitants n'ont cessé de défiler. 

— Si les renseignements publiés sont exacts, Sarasate a laissé une fortune de trois millions de francs environ. D'après son testament, à chacune de ses soeurs il lègue 1 250 000 francs. Au Conservatoire de Paris, 100 000 francs ; à celui de Madrid, 100 000 francs ; à chacun de ces deux Conservatoires, un de Stradivarius. Les revenus des 100 000 francs serviront à instituer un prix Sarasate. Les collections artistiques du maître, renfermées dans son appartement de la place Malesherbes, à Paris, et ses meubles, sont donnés à Pampelune, sa ville natale. Mme Goldschmidt hérite de la villa Navarra, que Sarasate possédait à Biarritz. Le testament contient divers legs, notamment un de 150 000 francs en faveur de son fidèle valet de chambre, et un de 10 000 francs à sa cuisinière.




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VILLA NAVARRA BIARRITZ
PAYS BASSQUE D'ANTAN



Le Figaro a publié la lettre suivante, adressée de Londres à M. Gaston Calmette, son directeur, par M. Edouard Colonne, pour lui faire connaître une manifestation touchante, dont la mémoire de Sarasate a été l'objet :


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PHOTO D'EDOUARD COLONNE PAR NADAR


"Londres, 23 septembre,


Mon cher Directeur et ami,


Le Figaro, par la plume de notre ami Emile Berr, ayant pris sa grande part de douleur à la mort de Sarasate, je tiens à vous faire savoir qu'une touchante manifestation a eu lieu de façon toute spontanée au cours de mon concert d'hier.


L'orchestre, le public étant tout entier debout, exécuta la Marche funèbre de Chopin, qui fut écoutée avec un silence religieux, lorsqu'à la fin du morceau, quelques personnes irréfléchies ont cru devoir se livrer à des applaudissements, la masse du public leur imposa silence pour conserver à la manifestation son caractère de religiosité.


C'est en ma qualité de condisciple et d'ami de Sarasate que je crois devoir vous communiquer cet événement qui prouve combien sont restées vives ici les sympathies que l'homme et l'artiste ont inspirée partout où il a passé, c'est-à-dire dans le monde entier.


Cordialement et affectueusement à vous, mon cher Directeur et ami, et toujours votre bien dévoué.


Ed. Colonne"



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VIOLONISTE PABLO DE SARASATE


— Voici, enfin, une jolie anecdote sur Sarasate ; nous la traduisons d'après les Dernières nouvelles de Munich.

"La mère du célèbre violoniste qui vient de mourir se sommait Sigante ; son mari était chef de musique d'un régiment d'artillerie. Enragé républicain, Francisco Sarasate ne faisait pas un secret de ses opinions antigouvernementales. Ayant été mis en prison comme criminel politique, sa femme et son fils se trouvèrent livrés à un profond dénuement. Une dame de l'aristocratie s'intéressa au sort de l'enfant dont le talent de violoniste était déjà apprécié à Pampelune, sa ville natale. La légende rapport que cette bienfaitrice donna le conseil suivant à la malheureuse mère : "Allez à Madrid et obtenez une audience de la reine ; votre jeune virtuose lui jouera quelque chose et certainement vous obtiendrez assistance." Aussitôt dit, aussitôt fait. La mère et l'enfant partirent pour Madrid et se présentèrent au palais. La pauvre femme obtint, sans trop de démarches, une audience de la souveraine. Elle entra dans le salon tenant par la main l'enfant qui pressait sont violon serré sous son bras. "Ah ! tu joues du violon", dit la reine à l'enfant qui déjà lui plaisait extrêmement, "eh bien, que pourrais-tu me jouer" ? — "Tout ce que vous voudrez" répondit le jeune Sarasate. "Très bien", poursuivit la reine, "alors fais-moi entendre ce qu'il te plaira". Le petit artiste se mit aussitôt à jouer ce qui lui vint à l'esprit. Des chants populaires du nord de l'Espagne, des flamencos mélancoliques de l'Andalousie, des Jotas tournoyantes de l'Aragon, des pastorales de Galice, des chansons de muletiers de toutes les provinces. Ce mélange de motifs nationaux prenait sur le violon de l'enfant une sorte de pouvoir magique auquel ne put résister la reine Isabelle. Ses yeux se remplirent de larmes, et lorsque l'improvisation fut achevée, elle s'écria : "Petit, demande-moi ce que tu voudras, je te l'accorde d'avance.' — "Délivre mon père", dit en tremblant l'enfant. La reine confirma la promesse qu'elle venait de faire ; le vieux Francisco Sarasate sortit bientôt de prison et fut rendu aux siens. Toutefois, malgré la mesure gracieuse dont elle avait été l'objet, la famille de Sarasate finit tristement. On ne saurait dire au juste ce que devint le père après son élargissement ; la mère mourut à l'hôpital dans une profonde misère, et l'enfant, à peine âgé de dix ans, fut conduit à Paris, où il devint l'élève d'Alard, et obtint, après huit mois de classes, un premier prix au Conservatoire." 



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VIOLONISTE DELPHIN ALARD


Nos lecteurs ont pu rectifier cette dernière assertion d'après l'article nécrologique publié dans notre dernier numéro. Sarasate entra au Conservatoire de Paris à l'âge de onze ans ; il remporta deux ans après, en 1837, un premier prix de solfège et un premier prix de violon. Il ne quitta point pour cela l'école et devint l'élève de Reber. On lui accorda un accessit d'harmonie en 1859."




Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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