Libellés

dimanche 22 septembre 2024

LE CHÂTEAU D'ESPELETTE EN LABOURD AU PAYS BASQUE

LE CHÂTEAU D'ESPELETTE.


Le château des Barons d'Ezpeleta a été bâti vers l'an 1000 et appartient à la commune depuis 1694, à la mort de la dernière baronne, Doña Julian Henriquez, baronne d'Espelette et vicomtesse du Val de Erro.

Il est inscrit monument historique par arrêté du 22 mars 2007.




pays basque autrefois château labourd
CHÂTEAU D'ESPELETTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Je vous ai déjà présenté les châteaux suivants : Urtubie (Urrugne), ArcanguesMaytie (Mauléon), 

BidacheHaïtze (Ustaritz), Beraün (Saint-Jean-de-Luz), Artigaux (Moncayolle), Lacarre

Irumberry (Saint-Jean-le-Vieux), Ahetzia (Ordiarp), Ruthie (Aussurucq), CherauteAhaxe

CharritteMenditte, Eliçabia (Trois-Villes), Elhorriaga (Ciboure), Larrea (Ispoure) Saint-Pée-

sur-NivelleMouguerre,  Mauléon,  Sault (Hasparren), Jaureguia (Armendarits), Garro 

(Mendionde), Beyrie sur JoyeuseEtchauz (Saint-Etienne-de-Baïgorry), Luxe-

Sumberrauteles châteaux sans histoire, le château de Laxague à Ostabat, et le 

château d'Aphat à Bussunarits-Sarasquetteil, voici aujourd'hui le château d'Espelette.



Voici ce que rapporta à son sujet le Bulletin du Musée Basque N°11 de 1929 :



"Le château d'Espelette.



Le château d'Espelette, situé sur une éminence, à l'écart du village, ne se présente pas tel qu'il était autrefois. Il fut démoli, tout au moins en partie, au XVIIe siècle, puis reconstruit peu de temps après; mais on ignore ses dispositions primitives et les changements qu'on y apporta dans la suite. Les aménagements réalisés beaucoup plus tard, pour y installer la mairie et les écoles, lui ont enlevé ce qui lui restait de son caractère primitif et en ont fait la construction sans élégance et on peut dire sans intérêt qui est parvenue jusqu'à nous.



Du reste il est peu probable qu'il ait jamais été un bel édifice. Simple maison forte à l'origine, c'était un ouvrage militaire où tout était sacrifié à la défense. Ses possesseurs n'avaient pas de raison de le transformer en une habitation plus élégante et plus confortable, car ils n'y résidaient pas d'une manière permanente. Ils passaient la plus grande partie de leur temps en Espagne où les retenaient leurs devoirs seigneuriaux, leurs intérêts et où ils se sont continués jusqu'à nos jours sous le nom de "Ezpeleta". On peut encore voir à Pampelune leur ancien palais, bel édifice, qui donne une idée parfaitement exacte du type de l'habitation de ville de la noblesse navarraise.



Ils étaient loin cependant de se désintéresser de leurs biens en Labourd, car ils en retiraient de grands revenus, ayant conservé des droits féodaux dans un pays où le régime féodal n'existait plus depuis longtemps.




pays basque autrefois château labourd
CHÂTEAU D'ESPELETTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les origines de la seigneurie sont des plus anciennes ; elles remontent à la création de la vicomté de Labourd, si elles ne lui sont pas antérieures. En 1059, en effet, il est fait mention d'un ricombre de ce nom, don Asnar d'Espeleta.



Un siècle plus tard, Jean 1er d'Espelette est cité comme témoin dans la délivrance à la ville de Bayonne d'une charte de privilèges.



En 1270, on trouve un de ses successeurs à la dernière croisade avec Thibaut II roi de Navarre et plusieurs autres gentilshommes du Labourd. Il est désigné sous le nom de "seigneur d'Espelette, Souraïde et Anat".



Au XIVe siècle il en est question au sujet de la rivalité entre cette famille et celle des Saint-Pée. Des incidents qui en furent la conséquence ont été relatés dans un article précédent.



Enfin, au XVe siècle, se produisit un incident qui leur permit de donner des preuves de leur souveraineté dans leur seigneurie. Un désaccord s'éleva entre eux et le sénéchal du roi d'Angleterre sur un sujet qui n'est pas connu, mais qui devait concerner très probablement les droits de justice. A la suite d'une enquête dont il fut chargé, le comte de Dorcester, lieutenant général de Guienne, rendit, en 1413, la sentence suivante :


"... Auger, seigneur d'Espelette, ses antécesseurs et descendants avaient eu, avaient et auraient la justice des biens d'Espelette et que les baillis de Labourd ne pourraient entrer dans ses terres pour y prendre des décrets, même les étrangers, sans demander et obtenir la permission des dits seigneurs." C'était reconnaître l'indépendance de la seigneurie et elle ne fut plus contestée dans la suite.



Ayant de très gros intérêts des deux côtés de la frontière, ces nobles Labourdins eurent fort à faire pour conserver leurs prérogatives et cette situation particulière arriva à leur créer de sérieuses difficultés. Les rois de Navarre cherchaient à se les attirer en les gratifiant de nombreuses dotations ; aussi ne les regardait-on pas sans méfiance du côté français et cela non sans raison. Cependant c'est vers l'Espagne que se porta surtout leur activité et ils y gagnèrent de gros avantages.





pays basque autrefois château labourd
CHÂTEAU D'ESPELETTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ils contractèrent des alliances avec les principales familles de la Navarre, les Beaumont, les Villaespeza, les Echauz. Les uns formèrent avec ces derniers la branche des vicomtes de Valderro tandis que d'autres fondaient la dynastie des seigneurs de Beïra.



Ils remplirent toutes les charges importantes du royaume, celles de chambellan, d'échanson, d'écuyer, de bailli, de mérin, etc... L'un devint même chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Les avantages qu'ils retirèrent de ces situations ne furent pas négligeables. On en a un aperçu par la donation de Charles le Noble, le 25 juillet 1408, à "son aimé chambellan et conseiller, Bertrand d'Espeleta, chevalier, seigneur d'Espelette en Labourd et vicomte de Valderro", qui concernait toutes les montagnes des Aldudes et de Luzaïde, pour en jouir toute sa vie durant."



De leur côté les rois de France comprirent l'intérêt qu'ils avaient à ménager ces gentilshommes dont les terres étaient limitrophes de la Navarre et qui jouissaient d'une grande influence dans ce royaume. Ils leur accordèrent bien des faveurs en diverses occasions et lorsque le roi Louis XI vint dans le pays, en 1462, il érigea la seigneurie en baronnie, en faveur de Jean d'Espelette à qui il accorda aussi une pension de quatre cents livres.



En raison même de ces avantages, il est certain que les Espelette durent se montrer habiles politiques pour conserver les faveurs royales des deux côtés des Pyrénées, lorsque les intérêts des deux nations se heurtaient. Tant que la Haute Navarre eut des souverains intéressés à favoriser la politique française, la chose resta possible ; mais il n'en fut plus de même lorsque le roi d'Espagne eut annexé ce royaume à ses états. Malgré toute leur diplomatie et leurs efforts pour ménager le roi de France et le roi d'Espagne, il arriva un moment où il fallut choisir.





pays basque autrefois château labourd
CHÂTEAU D'ESPELETTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



En 1624, lorsque les armées des deux nations étaient aux prises dans les Flandres, en Franche-Comté et dans les Pyrénées-Orientales, Bertrand d'Espeleta était au service du roi d'Espagne comme mestre de camp de ses armées ; il était en outre député aux Cortès de Navarre. Pour ces deux motifs il dut prendre les armes contre la France.



Le cardinal de Richelieu saisit de son cas le Parlement de Bordeaux qui, par arrêt du mois de Juin 1637, ordonna la confiscation de la baronnie au profit du roi de France. De leur côté les habitants profitèrent de cette circonstance pour démolir le château.



Bertrand mourut peu de temps après, vers 1640, laissant à sa sœur Barbe tous les biens qu'il avait en France. Un des premiers actes de Barbe fut de protester contre la confiscation dont son frère avait été la victime et elle en appela au Parlement pour être mise en possession de la baronnie. Le Parlement, portant un jugement qui était l'annulation pure et simple du précédent, donna satisfaction à la demande de Barbe qui fut ainsi réintégrée dans le domaine familial. En outre les habitants furent condamnés à payer à leur suzeraine vingt cinq mille livres pour la reconstruction du château. Ils ne finirent de s'acquitter de cette dette qu'en 1670.



A la mort de la baronne, vingt ans plus tard, en 1690, le roi Louis XIV, par droit d'aubaine, donna la seigneurie à Antoine de Gramont souverain de Bidache, pour le récompenser de ses services. Doña Juhana Henriquez, petite-nièce et héritière de Barbe, protesta contre cette donation et demanda des lettres de naturalisation pour se présenter comme héritière légitime des biens de sa famille en France. Elle obtint gain de cause ; par une transaction du 13 Août 1690, elle conserva les ferres et le château dont elle entra en jouissance le 10 Juin suivant, abandonnant les autres biens au duc de Gramont.



La baronne Juliana mourut le 3 Juillet 1694, sans héritier et laissa ses terres, son château et son titre aux habitants qui devinrent ainsi possesseurs d'une terre noble. Leurs magistrats municipaux eurent, depuis lors, le titre de "barons" comme ceux de Saint-Jean-de-Luz. C'est ainsi que, dans les lettres patentes portant établissement, en 1721, de foires et de marchés à Espelette, il est spécifié que "les habitants de cette paroisse composée de trois cents feux, ont haute, moyenne et basse justice comme barons du lieu." Leurs magistrats portaient les insignes de la noblesse et leurs délégués aux Etats des Lannes siégeaient avec ce corps.



Cette situation prit fin à la Révolution, mais le château est resté bien communal et l'est encore aujourd'hui."



(Source : Wikipédia)







Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 900 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire