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jeudi 12 septembre 2024

LES CHEMINS DE FER ET TRAMWAYS ELECTRIQUES DES BASSES-PYRÉNÉES ET PAYS BASQUES EN 1912 (cinquième partie)

 


LES TRAMWAYS DES BASSES-PYRÉNÉES EN 1912.


C'est le 10 juin 1877 qu'est inaugurée la ligne de tramway entre les 3 grandes villes du Labourd côtier : Anglet, Bayonne et Biarritz.



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OBLIGATION DE 500 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Petit Bleu de Paris du 4 juin 1912 :



"Chemins de fer et Tramways électriques des Basses-Pyrénées et Pays Basques.




Une assemblée de la Compagnie des Chemins de Fer et Tramways des Basses-Pyrénées et Pays Basques vient d’avoir lieu à Bruxelles. Elle a été des plus mouvementées De graves révélations ont été apportées et la déclaration d’un commissaire annonçant qu'il lui avait été impossible de vérifier les comptes a provoqué une émotion considérable.



Le vote des résolutions donne déjà lieu à des controverses.



En effet, d’après le président, le bilan aurait été adopté par 7 297 voix contre 5 893, mais un scrutateur protestant contre ces chiffres a annoncé au contraire 9 409 voix contre et 8 500 pour.



Une grande partie des titres, on le sait, ont été introduits dans les portefeuilles français. Tout en réclamant des sanctions qui s'imposent il faut espérer que ces porteurs ne subiront pas une perte plus grande encore que celle subie jusqu'à ce jour. — (Le Petit Bleu, 27-4-12.)



C’est le banquier belge Gaston Haardt, créateur de l’affaire, qui a été l'instigateur de la cotation des titres à Paris, et qui a confié la direction du marché à la banque parisienne Samuel et Cie, dont le directeur est son parent.



D autre part, le placement en Belgique des titres de la Société a été effectué par les soins de la maison Dedecker et Cie, de qui dépend actuellement le sort de l'entreprise. — (Agence Télégraphique Universelle, 3-5 12.)



M. Crousse, administrateur-délégué, parlant en son nom et au nom de son frère administrateur de la Société, estime que le Conseil doit donner sa démission, pour céder la place à un autre Conseil qui saura mettre la Société en meilleure posture.



Voilà qui n’est déjà pas mal. Voici mieux encore : M. Omer Saey, commissaire des comptes, ne les a pas approuvés. Pourquoi ? parce que, de juin 1910 à octobre 1911, les commissaires furent tenus dans l'ignorance de la situation réelle de l'affaire : ce n'est que le 24 octobre 1911 qu’il a reçu une première situation de comptes.



Dès le 23 décembre, il demandait que le Conseil exigeât sans retard des garanties de la maison de Decker tout en protestant contre le débit figurant au compte de Decker pour 1 181 000 francs ainsi que contre les comptes de commission, intermédiaires et publicité, s'élevant à 425 000 francs.



On devrait être d’autant mieux fixé sur ce que la maison de Decker a fait des fonds qui lui avaient été confiés que, dans le Conseil, figurent deux commanditaires de cette maison ?



Finalement, M. Omer Saey déclare que des responsabilités doivent être nettement établies et que, pour cela, les obligataires et actionnaires doivent se grouper.



La discussion a fait apparaître de nouveaux griefs. Le Conseil a, paraît-il, réparti les parts de fondateurs entre les premiers souscripteurs avant qu’ils aient régularisé leurs versements, si bien que l’un des administrateurs a pu ne rien verser sur ses actions, tout en réalisant plus d’une centaine de mille francs de bénéfice en négociant les parts qu’il avait reçues ?



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OBLIGATION DE 500 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES


L’avocat des Chemins de Fer Provinciaux, présent à la séance, considère que la gestion est lamentable et conclut au rejet du bilan.



Un autre actionnaire demande que les administrateurs résignent leurs fonctions ; deux d'entre eux s’y refusent. Ils y sont, ils veulent y rester.



Enfin, le bilan est mis aux voix : il est adopté, dit le président : refusé, assure un scrutateur, et la question devra être soumise à un juriste compétent.



Tel est, en raccourci, cette journée orageuse : les acheteurs de titres Chemins de fer des Basses-Pyrénées et des Pays Basques qui ont acheté parce que le patronage du Crédit Foncier d’Algérie semblait acquis à l'entreprise, ne croyaient certes pas qu’ils se trouveraient à pareille défaite ! — (Le Ruy Blas. 4-5-12.)



... Nous avons nommé aussi MM. Dedecker et Cie qui, en leurs qualités de banquiers et de gros débiteurs de la Société, méritaient bien une mention et nous pouvons préciser aujourd’hui que M. Guders, qui fait partie de l’état-major de la Banque Dedecker et Cie est aussi président du Conseil des Chemins de fer des Basses Pyrénées et des Pays Basques, ce qui éclaire, d’un jour particulier, semble-t-il, les rapports de ceux ci avec la Banque Dedecker. Mais passons...



Par exemple, quelqu’un que nous n’aurions pas dû omettre, car il eût mérité, en tant que véritable promoteur de la Société de chemins de fer dont il s'agit, la grande vedette, c’est M. Gaston Haardt, le financier belge bien connu, par quelques affaires où il y a "à boire et à manger".



C’est d’ailleurs aussi le cas des Chemins de fer des Basses-Pyrénées et des Pays Basques où on relève à l’origine entre autre choses :


Une diminution des apports primitifs sans que leur rémunération ait été réduite d’autant ;

Une garantie, sur les prospectus, constituée au profit des obligataires par des titres détenus, pour sa propre garantie, par une Société tierce.



Dès octobre 1911, la Société des Chemins de fer des Basses Pyrénées et des Pays Basques manque d’argent et, sans l’assemblée du 25 avril dernier, le mutisme du conseil persisterait sans doute encore. On conçoit d’ailleurs, après les indications qui ont été fournies, que le conseil n’ait pas été pressé de produire des comptes !



La Société faisant eau de toutes parts quatre administrateurs sur huit se sont défilés. Ce serait vraiment trop facile. Sur les quatre qui restent, deux représentent le groupe Haardt et, cela va sans dire, ne sont pas d’accord avec les deux autres. On a vu quel a été le résultat à l’assemblée du 25 avril !



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ACTION DE 250 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES


En résumé, sur les 14 1/2 millions de capital créé, tant actions qu’obligations, dont 11 650 000 francs émis contre espèces, auxquels il faut ajouter 727 000 francs d’effets à payer, soit au total 12 377 000 francs, il avait été dépensé, au 31 décembre 1911, 3 622 000 francs.



La caisse qui devrait encore contenir 8 755 000 francs environ, sonne le creux. — (Le Ruy Blas, 11-5-12.)"



A suivre...




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