CRÉATION DE TRAMWAYS AU PAYS BASQUE NORD EN MARS 1898 (cinquième partie)

 

CRÉATION DE TRAMWAYS EN 1897 ET 1898 AU PAYS BASQUE NORD.

Dès 1897, le Conseil Général des Basses-Pyrénées est favorable à un projet de tramways au Pays Basque Nord.

TRAMWAY
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-luz, le 10 

mars 1898 :

"La question du raccordement.

M. Staehling, quoique éloigné de Biarritz, en ce moment, n'en continue pas moins à s'occuper activement des questions qui intéressent notre station.

Au sujet de la question du raccordement, il nous écrit la lettre suivante :

"Versailles, 7 mars 1898,

Cher Monsieur,

Comme l'on s'occupe beaucoup, à Biarritz, du futur tramway électrique de la Négresse, je vous envoie un fait divers qui pourrait intéresser vos lecteurs.

J'ai vu que M. Peyta demandait, et avec raison, que les conduites fussent souterraines. Vous pourriez, en rapportant ce fait divers, rappeler l'observation de cet honorable conseiller.

A mon avis, ce qu'il faudrait tâcher d'obtenir, par l'intermédiaire de nos représentants à la Chambre ou au Sénat, par un vaste mouvement, de pétitionnement ou par tout autre moyen, c'est que la Compagnie du Midi construise un petit tronçon de voie de la Négresse jusqu'à l'entrée de Biarritz, où serait la gare. Cette ligne n'aboutirait-elle que près de l'octroi, constituerait une notable amélioration.

GARE DE LA NEGRESSE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il y aurait au départ de Paris des wagons directs Paris-Biarritz qui seraient ensuite dirigés de la Négresse en ville sans transbordement.

C'est ce qu'il faudrait tâcher d'obtenir du Midi. La Compagnie pourrait emprunter, pour la construction de ce petit tronçon, une somme qu'elle obtiendrait à de bonnes conditions. Bien entendu, il ne faudrait pas que les propriétaires des terrains les vendissent au poids de l'or. Ce ne sont, en somme, que des champs.

Biarritz pourrait garantir une partie de l'intérêt de cet emprunt, ce ne serait pas une bien lourde charge. Naturellement, le Midi refusera cette combinaison, mais ce serait aux pouvoirs publics, soutenus par l'opinion du pays, à lui forcer la main et à triompher, à force d'obstination et de persévérance, du plus ou moins de bonne volonté de la grande Compagnie. 

A. Staehling."

B.A.B. PARTANT DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici, d'autre part, le fait divers publié par la Gazette de Lausanne, et qui, en démontrant les graves dangers offerts par les courants électriques aériens, donnent raison aux observations de M. Peyta, en faveur de l'enfouissement, dans le sous-sol, des câbles électriques :

"Un jeune ouvrier d'une des nombreuses fabriques de produits chimiques de Bâle se rendait à son travail, en suivant la voie du tramway électrique. Tout à coup, comme il passe sous un réseau de fils téléphoniques qui croise à cet endroit la rue, un des fils se détache et atteint en même temps le jeune homme et le conducteur aérien du tramway. Le retour du courant ayant lieu par la terre, le circuit se trouve ainsi fermé et le jeune homme est renversé pour ne plus se relever. Le courant interrompu, on ne put que constater la mort. Une mare de sang indiquait seule l'endroit où avait eu lieu cet accident, qui soulève des questions intéressantes au double point de vue physiologique et électrique. En effet, le fil téléphonique s'était enroulé autour du cou de la victime et, très probablement chauffé au rouge par le courant, avait occasionné une brûlure profonde d'où une violente hémorragie.

La mort a-t-elle été occasionnée directement par le courant, ou bien a-t-elle été la suite naturelle de la perte de sang éprouvée. Beaucoup diront, et c'est évidemment la solution la plus simple, que, les artères du cou étant ouvertes, la mort a dû suivre presque aussitôt. Mais d'autres points sont aussi soutenables. Ainsi chacun sait qu'un courant continu, et c'est de celui-ci dont il est question ici, introduit une électrolyse, une décomposition chimique des tissus entrainant la mort. Dans le cas qui nous occupe, la peau ayant été brûlée, la résistance n'existait pour ainsi dire plus, le sang conduisant facilement l'électricité, et ce courant d'une tension de 500 volts peut avoir suffi pour amener la mort en peu de minutes, non toutefois sans occasionner de violentes douleurs.

Cet accident a passablement émotionné le public bâlois, car pareil fait peut se reproduire à chaque instant. Il y a plusieurs moyens d'y remédier pourtant : Il faudrait, ou conduire tous les fils électriques par câbles souterrains, ou du moins installer des filets aux croisements des rues dans lesquelles circule le tramway, comme cela se fait partout où des conduites pour courant à haute tension traversent des endroits publics, ou surtout ne plus construire de tramway à un conducteur aérien avec retour du courant par la terre.

Nous estimons, comme M. Staehling, que la reproduction de l'article ci-dessus est intéressante, au moment où il est question de la transformation du tramway à traction électrique, et de la création d'une autre voie à traction électrique également. 

GARE DE LA COMPAGNIE DU MIDI BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il est toujours bon de profiter des enseignements et des exemples qu'on trouve chez les voisins."

A suivre...

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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