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jeudi 10 juin 2021

LE CHÂTEAU D'IRUMBERRY À SAINT-JEAN-LE-VIEUX EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

LE CHÂTEAU D'IRUMBERRY À SAINT-JEAN-LE-VIEUX.


De nombreux châteaux existent au Pays Basque Nord, et en particulier en Basse-Navarre.



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CHÂTEAU D'IRUMBERRY
ST-JEAN-LE-VIEUX BASSE-NAVARRE



Voici ce que rapporta à ce sujet Jean Nogaret, dans le Bulletin du Musée basque N°6 en 1933 :



"Les Irumberry, qui ont été les seuls propriétaires du château, sont de bonne et ancienne souche, bien qu'on ne soit pas fixé d'une manière précise sur leurs origines.



D'après certains historiens, il y avait des liens de parenté entre les vicomtes de Béarn et eux ; ce qui expliquerait la présence dans leurs armes de celles du Béarn.



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BLASON DE LA FAMILLE D'IRUMBERRY DE SALLABERRY



D'autres prétendent qu'ils s'établirent en pays de Cize, vers le milieu du XVe siècle seulement, venus de la Haute Navarre où ils ont laissé des traces de leur ancienneté. On trouve, en effet, antérieurement à cette époque, des gentilshommes de ce nom, gouverneurs des châteaux de Val Carlos et de Sangüesa et à la solde  du roi Charles le Mauvais, pendant les guerres qu'il eut à soutenir des deux côtés des Pyrénées. Depuis la plus haute antiquité, ils avaient leurs entrées au Cortès et l'un d'eux avait été à la croisade  avec le roi de France Saint-Louis et le roi de Navarre Thibaut II.



Un autre Irumberry, Arnaud-Guilhem, s'était distingué dans une expédition contre un célèbre bandit, Sancho de Ureta, qui terrorisait la Navarre et était parvenu à le tuer. En récompense de ce haut fait, il avait reçu vingt mesures de blé.



Quoiqu'il en soit, on n'a de renseignements un  peu précis qu'à partir de l'année 1467, lorsque Pierre d'Irumberry épousa Graciosa de Lacarre et fut le premier d'une lignée ininterrompue jusqu'à nos jours.



Lorsque Ferdinand le Catholique se fut emparé de la Haute Navarre, le seigneur d'Irumberry passa à son service ; mais il n'y resta pas longtemps, car il comprit bientôt qu'il était de son intérêt de ne pas abandonner son souverain légitime et il resta fidèle sujet de Jean d'Albret. Lui et ses descendants servirent le roi de Navarre et on les trouve aussi dans les armées du roi de France qui ne les oublia pas dans la distribution des faveurs.



L'un deux, Bertrand, prit part à la campagne des Flandres contre les Espagnols sous les ordres d'un célèbre capitaine basque Gracian d'Aguerre, qui se distingua surtout dans les guerres d'Italie. Quelques années plus tard, il était au service du duc de Guise et il y resta longtemps.



On trouve ensuite Pierre, capitaine de trois cents hommes de pied de la garde du roi Charles IX, puis mestre de camp. Il est mentionné au volume de l'extraordinaire des guerres et dans l'histoire des milices. Lors de la création des Gardes Françaises par le roi Charles IX, il est cité parmi les neuf capitaines désignés pour commander cette nouvelle formation.



Au commencement du XVIIe siècle, Charles d'Irumberry épousa l'héritière de la maison Sallaberry et devint ainsi seigneur de Bussunaritz. Depuis cette époque, lui et ses descendants s'appelèrent d'Irumberry de Sallaberry, nom qui est encore représenté de nos jours. Charles débuta dans l'armée comme cornette au régiment de Nassau ; puis, on le trouve major au régiment de la Chatellenie de Navarre et, en dernier lieu, commissaire-inspecteur des haras. Il ne quitta plus le pays tandis que ses frères allaient chercher ailleurs une fortune qui leur sourit le plus souvent.



Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècles, ses descendants continuèrent à vivre au château d'Irumberry et se consacrèrent aux intérêts de leurs concitoyens, en ses succédant dans diverses charges locales. Leur nom figure dans plusieurs procès et différends entre la commune et les habitants qui les prirent comme arbitres.



Il ne semble pas que, pendant la Révolution, les seigneurs d'Irumberry aient été inquiétés. Dans le cours du XIXe siècle, ils continuèrent à jouir de la même influence que précédemment. L'un deux fut, pendant longtemps, maire de Saint-Jean-le-Vieux et conseiller général du canton. Cette branche s'éteignit avec Amédée dont les enfants moururent en bas âge et qui laissa son château et ses biens à une cousine éloignée, mariée au vicomte de Monterno.



Si l'on revient en arrière, on trouve, au XVIIe siècle, Pierre-Simon le premier d'une branche collatérale de celle du cornette au régiment de Nassau. Il entra au service du duc de Mantoue et arriva à une situation des plus honorables. Son fils Simon lui succéda et devint conseiller honoraire, bailli d'épée en 1690, pensionné de quatre cents livres, titulaire d'une des quatre charges de maître des comptes et enfin, en 1710, président de la Chambre des Comptes.



Au XVIIe siècle, plusieurs d'entr'eux servirent dans l'armée et dans la marine. On peut en citer qui moururent au service du roi : Tristan, capitaine d'infanterie, Dominique, enseigne de vaisseau et Gabriel, officier au régiment de Vermandois.



Un autre, nommé Vincent, eut plus de bonheur. Il avait embrassé la carrière de marin, devint capitaine de vaisseau, chef d'escadre, en 1728, lieutenant-général des armées navales, grand'croix de Saint-Louis et vice-amiral. Il mourut, en 1749, gouverneur du château de Porcieu.



Lorsqu'arriva la Révolution, Charles-Victor d'Irumberry était président de la Chambre des Comptes et seigneur de Fossé. Il mourut sur l'échafaud.



Son fils, le premier qualifié de comte, émigra, visita la Turquie, l'Allemagne, l'Italie et prit ensuite du servie dans l'armée du prince de Condé. Il la quitta peu après pour se rendre en Vendée où il servit sous les ordres de La Rochejaquelin. Nommé, à la Restauration, colonel de la première légion de la Garde Nationale à Blois, il siégea plus tard, comme député du Loir-et-Cher, de 1815 à 1830. C'était un érudit et un travailleur qui a laissé plusieurs ouvrages non sans valeur parmi lesquels on peut citer les "Souvenirs politiques".



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HENRI DE LA ROCHEJAQUELEIN



Son fils, Henri, eut plusieurs enfants dont une fille, déjà nommée, la vicomtesse de Monterno qui hérita des biens et du château d'Irumberry. Peu de temps avant la dernière guerre, elle les vendit à un de ses frères ; mais ce dernier n'en jouit pas longtemps car il fut tué, le 12 Décembre 1915, au cours d'une des nombreuses opérations qui marquèrent la fin de cette année. Il a laissé quatre enfants, deux fils et deux filles, qui sont les propriétaires actuels du château d'Irumberry.



Si l'on en croit la tradition, la demeure primitive des anciens féodaux, qui avaient fixé leur résidence en Basse Navarre, n'aurait pas occupé l'emplacement sur lequel elle s'élève aujourd'hui, mais aurait été située plus bas dans la plaine. Il est bien possible qu'il en ait été ainsi, mais, dans ce cas, on ne saurait être surpris que les seigneurs d'Irumberry aient choisi, pour plusieurs raisons, une situation plus élevée.



Le château actuel, en effet, occupe l'extrémité d'un éperon terminant un des derniers contreforts du massif des Escaliers et dominant le quartier de la Madeleine, dépendance de Saint-Jean-le-Vieux. Il est flanqué, au Midi, de deux tours carrés et est entouré de beaux arbres qui attirent de loin l'attention. Aussi a-t-il grand air dans sa situation dominant la plaine et qui était particulièrement avantageuse autrefois. De cette éminence, en effet, on embrasse une bonne partie du pays de Cize, celle que traverse, sur plusieurs kilomètres, la grande voie de communication entre la France et l'Espagne. Or ce n'était pas là un mérite peu appréciable à l'époque où les droits de péage étaient une source de revenus pour les seigneurs riverains.



L'habitation a des dimensions relativement petites. Mais c'est une belle et solide construction et on voit, par l'épaisseur de ses meurs, que la question de défense n'avait pas été perdue de vu. D'importantes modifications intérieures ont sans doute changé son caractère primitif et lui ont donné un aspect plus moderne que celui qu'il avait autrefois ; la cuisine seule a conservé les dimensions que les anciens se plaisaient à donner généralement à cette pièce considérée, de leur temps, comme une des principales de la maison.



Le château d'Irumberry est une agréable résidence dans un des sites les plus beaux de la Basse-Navarre."




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