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samedi 5 juin 2021

LES CIMETIÈRES DES ANGLAIS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE (première partie)

LES CIMETIÈRES ANGLAIS À BAYONNE.


Lors du siège de Bayonne, du 27 février au 5 mai 1814, il y a eu de nombreux blessés et morts des deux côtés.


pays basque autrefois cimetiere
CIMETIERE DES ANGLAIS BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Lors du siège de Bayonne, on déplore de nombreuses pertes de vies humaines, du côté des 

Français et aussi du côté des alliés, en particulier lors de la bataille du 14 avril 1814.

Des centaines de morts, parmi les forces alliées, sont enterrés sur place, autour de Bayonne.




Deux cimetières, dits "cimetière des anglais" seront créés par la suite.



Voici ce que rapporta à ce sujet la revue La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 12 

avril 1925 :



"Le cimetière anglais.


Episode du blocus de 1814.



Sous le canon de la Citadelle, et au pied de ses hauteurs de Montaigu que le blocus de 1814 a rendues célèbres, connaissez-vous ce vallon resserré et couvert d'épaisses fougères, qu'il faut chercher péniblement à travers des sentiers glissants et pierreux ? Calme, solitaire et animé seulement par les cris bucoliques des troupeaux et des jeunes pâtres, le vallon s'ouvre, au nord-ouest, sur un admirable paysage : les maisons du Boucau, étagées au milieu des arbres et des taillis, l'Adour recourbant sa large et rapide nappe d'eau, les pignadas tachetant les dunes de sable de la rive gauche, les toits rouges du lazaret, la mer au loin comme une écharpe étincelante, et le phare de Biarritz, que les dentelures de la côte placent à l'oeil au milieu de la commune d'Anglet. L'ouverture du vallon est si étroite et si habilement ménagées, que le fleuve, le Boucau, les bois de pins et la mer s'alignent, se groupent et s'harmonisent : au premier plan, ce sont les bruyères épineuses qui déchirent vos pieds, des vaches qui paissent dans les ajoncs, et un enfant rose et brun, accroupi dans un champ ; puis les navires mouillés en rivière ou quelque voile que le soleil éclaire à l'horizon.



guerre napoleon bayonne 1814
BAYONNE EN 1814
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ce vallon aujourd'hui si ignoré et qui semble raconter toute une vie bornée, saine et laborieuse, était rempli au mois d'Avril 1814, d'hommes, de chevaux et de bruit. Tous ces coteaux où croissent et s'étendent paisibles les fougères, les genêts épineux, et le thym des champs étaient occupés par une brigade anglaise, formée du 2e régiment de la garde royale, des détachements des 1er et 3e de cette même garde et du 60e régiment d'infanterie de ligne. Des postes avancés étaient placés sur toutes les hauteurs, dans tous les défilés, et, pendant ces nuits transparentes et fluides de notre Midi, on pouvait apercevoir du haut de la Citadelle, et à l'aide d'une bonne lunette, les baïonnettes des sentinelles anglaises brillant au milieu des arbres. De l'embouchure de l'Adour à la Haute-Nive, c'était un vaste camp au milieu duquel la ville et la citadelle, ceintes de murailles et de canons, semblaient défier les combinaisons stratégiques et patientes ou les attaques soudaines de l'ennemi.



Les guinées anglaises ont malheureusement une grande célébrité, même en France ; et en 1814, il faut le dire la rougeur au front, elles eurent la puissance de désarmer des bras vigoureux et des poitrines intrépides jusque-là. On cédait à cet attrait de l'or qui est un culte aujourd'hui ; les paysans vendaient et louaient chèrement leurs vivres et leurs fermes aux anglais ; on spéculait sur les approvisionnements et sur l'avenir de l'invasion ; on achetait quelques-uns de leurs chevaux pur sang pour en conserver le souvenir, et des écrivains vantaient leur modération, lorsqu'ils étaient les maîtres, sans doute, de nous rançonner plus durement. Ce n'étaient là pourtant que des détails du drame de 1814, et ces quelques pages ne suffiraient pas aux courages, aux sacrifices et aux dévouements que réveilla et provoqua le danger de la patrie.



pays basque autrefois adour
ADOUR 1814
PAYS BASQUE D'ANTAN



Bayonne, bloquée par une armée de quarante mille hommes, avait résolu de se défendre avec opiniâtreté, et sa garnison et ses habitants, inspirés par un courage et par un même enthousiasme, dévoués au service déjà fait, éprouver de cruelles pertes à l'ennemi. Chaque jour le canon de la citadelle détruisait les ouvrages des travailleurs anglais, et allait chercher jusque derrière leurs retranchements ces soldats insoucieux que leurs habits éclatants désignaient de si loin à l'habileté de nos pointeurs. La nuit seule interrompait cette canonnade impitoyable, et c'était alors un spectacle plus bizarre : les feux des bivouacs s'étendaient de toutes parts autour de la ville assiégée ; ils étincelaient au milieu des arbres, au pied de quelque ferme isolée, ou dans le pli protecteur d'un mamelon, et on voyait quelquefois sur le point éclairé se découper vivement la silhouette des soldats anglais, hanovriens et portugais. Rien n'est aussi imposant que ces longues nuits pleines de silence sur ces champs de bataille où des milliers d'hommes se reposent ou attendent ; on croit, à chaque instant, que mille cris vont éclater, que ces canons, qui semblent échanger un regard fixe et muet à travers les ténèbres, s'allument tout à coup dès que la bataille va recommencer avec fracas. Mais le repos et le silence continuent, les feux mêmes finissent par s'éteindre, et les sentinelles elles-mêmes, au pas d'abord impatient et pressé, s'arrêtent, écoutent et s'appuient sur leurs armes.


guerre napoleon 1814 bayonne
BATAILLE 1814
PAYS BASQUE D'ANTAN


Or, le 14 Avril 1814, à deux heures et demie du matin, un soldat de la garnison se glissa sans bruit sur les parapets de la citadelle, du côté où les murs offrent peu d'élévation. Le sabre entre les dents, il s'aida des pieds et des mains, et il parvint au talus rapide qui semble continuer le rempart ; il échappa par de merveilleuses précautions à la vigilance des postes avancés, et il arriva suivant le versant méridional des hauteurs de Montaigut, jusqu'auprès des sentinelles anglaises placées au pont du moulin sur le chemin du Boucau..."


A suivre...



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